En visite... [PV Aiden] [*]

Après deux semaines passées à Mount Pleasant, Sarah ne savait toujours pas où elle allait quand elle se déplaçait dans le lycée. Des portes partout, aucun affichage, des étages à n'en plus finir et des bâtiments juxtaposés au mépris du bon sens le plus élémentaire. Quand elle devait trouver seule son chemin, sans suivre les autres élèves de son cours, elle finissait invariablement dans des endroits où elle n'avait rien à faire. Et la rivalité qui existait jadis entre son lycée et celui-ci n'avait pas disparu depuis que le sien avait brûlé. Non, non ! Loin de là. La plupart des élèves se faisaient un malin plaisir de l'envoyer sur des fausses pistes. Heureusement qu'ils ne connaissaient pas sa réputation de fille facile, elle aurait eu droit, en prime, aux moqueries et brimades.

Sarah ne se faisait pas d'illusions, quelqu'un finirait forcément par l'apprendre, mais jusque là, elle se tiendrait tranquille... aussi dur que cela puisse être. Certaines personnes avaient besoin de sucre pour vivre, elle avait besoin de sexe. L'abstinence serait difficile, mais pour le bien de sa fin d'année, Sarah s'y efforcerait, jusqu'au moment inévitable où la pression serait trop forte, et où elle se jetterait sur le premier venu pour une partie de jambes en l'air mémorable.

Miséricorde ! Encore perdue ! Ce n'était sûrement pas la salle de littérature... Non, en fait, on aurait plutôt dit un patio. De grandes vitres laissant entrer le soleil à pleins flots, des fauteuils, un canapé... Le cours de littérature pouvait bien attendre un peu, non ? Regardant autour d'elle pour s'assurer que personne ne la verrait, elle se glissa dans la pièce et ferma la porte derrière elle. Laissant choir son sac et sa veste en vrac par terre, elle se lova sur le canapé et regarda par la fenêtre. Bientôt la fin de l'année...

Si seulement elle pouvait la passer dans la tranquilité.

Invité

Toujours la même chose en ces fins d’années scolaire. Toutes les années s’étaient précédés et toutes avait à chaque fois la même fin. Pourtant cette fin ci serait inévitablement la meilleure, si tant est qu’il y ait quelques choses à faire l’année suivante. Quelques cours avaient encore lieu pour préparer aux mieux les futurs étudiants, mais les examens étaient terminés et les résultats prononcés. Aiden Kist était un des nombreux chanceux à avoir été accepté à l’université de Brown et ce, malgré un travail particulièrement serein. Le badboy était un de ceux qui travaille un minimum mais qui parvienne à accrocher juste la limite de la moyenne. Il en était donc ravi. Sa présence dans le patio n’était donc pas pour une quelconque entrevue avec les professeurs du lycée, il n’était pas ici pour se préparer et mettre toutes les chances de son coté pour son entrée à la faculté.

Le patio est une cour intérieure à ciel ouvert à plan de base carré (source wiki xD), dans lequel se trouvait divers banc mais surtout, une végétation moyennement présente qui permettait de se dissimuler des autres. S’y perdre était une réelle chance car il s’agissait sans doute de l’endroit le plus beau de tout le lycée. Il s’agissait aussi d’un des endroits qui donnaient lieu à de nombreuses pièces de l’aile nord, des pièces qui étaient loin d’être utilisés par tous.
La place qu’Aiden occupait se retrouva rapidement sous un soleil de plomb, ce qui ne lui laissa pas la moindre alternative. Après avoir retiré sa chemise, il retroussa les manchettes de son teeshirt noir et s’engouffra dans l’une des portes. Nul doute qu’il venait de l’ouvrir avec une brutalité déconcertante, même pour lui. Le bruit de l’ouverture et de la fermeture quelques secondes plus tard avait dû être gênant pour ceux présents. Mais généralement vide, le badboy ne s’était pas gêné. L’erreur s’en suivit, il ne s’était pas stoppé dans son élan.

« Saletéééé… » Répliqua-t-il en se prenant le pied dans un sac.

L’objet qui trainait par terre lui fit perdre son équilibre et durant quelques secondes, Aiden ne vit pas où il se dirigeait. Pour cause, il observait le sol dans l’espoir d’éviter un vêtement qui s’y trouvait, tout comme le sac. Sa course se finit lorsqu’il prit appui de ses long bras juste de chaque coté d’une personne assise sur le canapé des lieux. Ce qu’elle faisait là ? Aucune idée. Mais pour avoir trouvé l’une des pièces les moins utilisés de tout le lycée, elle avait fait fort !

Le beau brun amortit sa chute d’une manière impeccable, ne faisant pas le moindre mal à la jeune fille sur laquelle il posa son visage. Mais le sourire qu’il avait eut pour s’excuser disparut rapidement lorsqu’il se rendit compte de l’identité de celle-ci.

« Toi… » Murmura-t-il entre ses dents, ses yeux se plissant quant à la vue du visage à la fois angélique et démoniaque de Sarah Isael. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Ajouta Aiden en se redressant tant bien que mal en attendant une réponse qui avait intérêt à venir.

Douce rêverie au soleil... que demander de mieux ? Le calme ambiant conforta Sarah dans sa certitude qu'elle faisait bien de sauter le rattrapage de littérature. Après tout, elle avait eu d'excellentes notes dans toutes les autres matières, elle réussirait bien à décrocher celle-là sans se fouler. Elle réussissait toujours à obtenir de très bons résultats sans étudier avec acharnement, pourquoi cette fois serait-elle différente ? Qu'il s'agisse des sciences ou des maths, qu'elle détestait cordialement, ou des matières comme les langues ou l'histoire, qu'elle adorait, elle passait toujours les examens haut la main. Mais là, une nuit plutôt agitée en centre-ville l'avait vue arriver à son oral de littérature avec des valises sous les yeux. Une fois n'était pas coutume...

Décidément, ce patio était bien agréable. Fermant les yeux pour mieux savourer la chaude caresse du soleil sur sa peau pâle de blonde, elle s'adossa aux coussins du canapé.Entre les répétitions des pom-pom girls, les entraînements sportifs, les délires de fin d'année, les hurlements hystériques ou colériques des pauses, Sarah n'avait que rarement l'occasion de se mettre au calme, depuis son arrivée ici. Solitaire dans l'âme, bien que très populaire dans son ancien lycée, elle profitait plus du silence que de l'agitation. Oui, là elle était bien, baignant dans son élement. La blondinette sourit fugitivement et savoura la tranquilité de l'instant.

Bien lui en prit ! La porte claqua sèchement, la tirant brutalement de sa torpeur. Quelqu'un venait d'entrer en trombe, et ce quelqu'un perpétra également une tentative d'assassinat sur ses affaires étalées en plein milieu du chemin. C'était un garçon, un autre élève à en juger par l'uniforme - un élève qui vint s'affaler presque sur ses genoux, un bras de chaque côté de ses cuisses. Sarah frémit - la proximité soudaine et brutale d'un représentant du sexe masculin non attendu provoquant en elle quelques instincts bassement primaires qu'elle s'empressa d'étouffer sous sa bonne résolution. Elle ne put s'empêcher de sourire, amusée par la maladresse du garçon qui avait déboulé à la vitesse d'un boulet de canon, habitué sans doute à trouver les lieux déserts.

*Conduite exemplaire, conduite exemplaire, conduite exemplaire...* se répéta-t-elle dans la fraction de seconde qu'il fallut à l'intrus pour montrer son visage.

Charmant visage agrémenté d'un sourire d'excuse - sourire qui s'évapora instinctivement, tout comme celui qu'elle affichait elle-même. Dieux du ciel. Aiden Kist ! De tous les mâles du coin, il fallait vraiment que ça tombe sur lui !! Depuis qu'elle était arrivée, il n'avait cessé de lui prendre la tête, ne ratant pas une occasion de la faire sortir de ses gonds, et il fallait bien admettre que Sarah le lui rendait bien. La veille encore, ils avaient failli en venir aux mains dans le hall d'entrée, à cause d'une bête histoire de cadenas de casier bloqué... Sarah avait hurlé à en perdre la voix et Aiden avait bien failli lui coller une beigne pour la faire taire - heureusement pour elle et son visage, l'homme était quand même un brin chevaleresque. Il s'était donc contenté de lui jeter son verre à la figure. Cela dit, la blonde n'était pas animée des mêmes sentiments pacifistes et lui avait donc décoché un coup de pied vicieux en plein tibia, avant de lui claquer la porte dudit casier sur les doigts - pas trop fort, quand même, hein...

Suite à ça, elle avait continué à s'égosiller dans le vide pendant qu'Aiden vidait les lieux avec une hauteur offensée, la laissant brailler comme une enfant en plein caprice. Une fois les idées remises en place, Sarah avait bien du reconnaître qu'elle se serait couverte de ridicule si la scène avait eu des témoins. Heureusement, avec la fin de l'année, les bâtiments étaient vides la plupart du temps.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Vive comme l'éclair, elle s'empressa de bondir du canapé et recula de trois pas, comme si la proximité d'Aiden pouvait la brûler.

- Comment ça, ce que je fais là ? Mais je profite du spectacle, bien sûr. J'en profitais très bien avant que tu n'arrives et que tu ne bousilles ma veste. T'as intérêt à ne rien m'avoir abîmé.

Elle loucha sur son sac, à terre derrière Aiden, l'oeil suspicieux.

- Et puis d'abord, qu'est-ce que tu fais là, toi ? Tu vois pas que tu me déranges ?

Le menton en l'air, elle n'entendait pas se laisser impressionner par cet irascible m'as-tu-vu. Qu'est-ce qu'il avait contre elle, d'abord ? Elle ne lui avait jamais rien fait !

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Toute la chance dont il avait fait preuve durant la journée venait de s’estomper comme une allumette qui se grille toute seule. D’une journée complètement radieuse, Aiden venait de tomber sur un os qui représentait beaucoup trop de chose négative pour lui. Sarah Isael, la deuxième lycéenne qu’il ne pouvait pas mettre en peinture de l’école incendiée. Là ou beaucoup d’autre personne n’avait aucune difficulté pour se faire intégrer parmi les élèves de Mount Pleasant High, quelques cas existaient quand même. Ou alors c’était uniquement avec Aiden que le déroulement néfaste se faisait. L’une d’entre elle qui jouait les mêle-tout alors qu’il était tranquillement en train de fumer, et maintenant la prénommé Sarah, qui n’avait pas le comportement d’une fille souhaitant s’intégrer au plus vite dans son nouvel environnement.

Et pourtant, il était rare que le badboy soit aussi en pétard contre une fille, même contre un garçon d’ailleurs. D’une nature plutôt calme et sans soucis, on pouvait se demander comment une telle relation s’était nouée entre Sarah et le beau brun. Sauf que la philosophie du jeune homme n’était pas totalement basée sur les réflexions, donc réfléchir à ce qui avait provoqué ce lien si nauséabond était intervenu. Qu’importe ! Après tout, ce n’est pas alors qu’il venait de tomber sur la plus désagréable des filles de tout le lycée qu’Aiden allait se remettre en cause, surtout après les évènements qui ont survenus entre les deux étudiants il y a très peu de temps. Toujours la même chose de toute manière, dès qu’ils étaient en public, il fallait que ça tourne au vinaigre. A la vue de son visage, Aiden n’avait pourtant rien vu de très déplaisant. Il la détestait, ça il en était sur. Comme quoi, même les plus jolies filles pouvaient être détestables. Sarah avait beau se repousser de lui comme s’il était une bête hideuse, l’étudiant nouveau s’en foutait royalement, préférant garder son regard dans les yeux de celle-ci avant de s’en détourner pour ramasser le vêtement qui trainait, ainsi que le sac dans lequel il avait basculé. Malgré sa colère envers elle, il avait toutefois du respect envers ses affaires, qu’il plaça sur un rebord de table.

« Super ton spectacle ! Te faire chier sur un sofa, plus attractif tu meurs. » Lui rétorqua le beau brun en allant prendre place sur le même canapé sur lequel elle se trouvait auparavant, n’écoutant guerre ses consignes d’ailleurs. « Ce que je fais là ? Je peux te le dire, c’est le bahut dans lequel j’ai passé ma scolarité. Et le tien il est ou ? » Répliqua de nouveau Aiden d’un sourire plus mesquin que taquin. « Ah il a cramé. C’est con la malchance qu’on a eut, t’aurais pu choisir un autre lycée ! »

Réaction beaucoup plus puéril qu’il ne l’aurait voulu, Aiden préféra détourner ses yeux. Il sentit rapidement un malaise quand à ce qu’il venait de prononcer. Dire de telle absurdité n’était pas digne de son comportement habituel, surtout la dernière réplique. Maintenant le choix se défilait à ses yeux. Aiden n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour faire son choix, et tout en ne laissant pas le temps à Sarah de répliquer, car elle le ferait c’était certain, il continua.

« C’est bon, désolé. » S’exprima le badboy entre ses dents. Dire qu’il s’excusait face à elle. Inconcevable. Mais il avait été trop loin pour lui-même si ce n’était pas les pires paroles possibles. « Mais que ça te plaise ou non, j’y suis j’y reste. Une objection ? »

Rien à dire, il avait une belle gueule, l'enfoiré. Et il le savait sans doute un peu trop ! Une arrogance incroyable, et un toupet à lui couper le souffle, voilà ce que Sarah voyait en Aiden. Elle était d'ailleurs bien assez lucide pour savoir qu'il ne voyait en elle, sans doute, qu'une harpie mal embouchée doublée d'une mégère hargneuse. Bah tant pis, on ne pouvait pas être ami avec tout le monde, si ? Et puis, de toute façon, l'année se terminait. Elle n'aurait qu'à l'éviter de son mieux pendant les quelques semaines restantes avant la prochaine rentrée. Avec un peu de chance, il partirait en vacances eu bout du monde, et elle à l'autre, comme ça au moins, l'été serait tranquille. Quoique... Avec sa poisse, ces derniers temps, ils pouvaient très bien aussi se retrouver au même endroit. Pitié !! Pas ça !!

Dire que la journée avait si bien commencé ! Une vague de désespoir manqua noyer Sarah. Le destin semblait s'amuser à lui jouer de sales tours, récemment. Pourquoi, pourquoi fallait-il que ce malotru vienne lui gâcher son moment, à elle ? Alors qu'elle regardait tranquillement des petits moineaux faire leur nid dans le grand arbre, juste en face... Une vague de colère dilua le désespoir. Pourquoi ce serait à elle, de prendre, d'abord, hein ? Ras-le-bol ! C'était toujours pareil de toute façon. Qui encaissait toujours les coups, essuyant les plâtres pour les autres, mais sans perdre le sourire ? Sarah, évidemment. Et bah voilà, c'était officiellement terminé : fini d'être la bonne copine agréable. Elle avait trop perdu, à jouer ce jeu-là.

Malgré son dégoût, elle ne pouvait pas détacher ses yeux de ceux d'Aiden. Ils étaient glacés, les siens à elle, comme les siens à lui, mais malgré sa rage et son hâte de déguerpir, quelque chose en elle n'avait pas envie de s'aplatir devant lui. Un reste d'orgueil de caste, un fond de fierté, sans doute.

Devant ses yeux, l'insupportable prétentieux prit la place qu'elle avait libérée sur le canapé, s'y installant tranquillement et continuant à lui asséner des piques qu'elle ignora de son mieux. Elle se dirigea vers son sac et sa veste, nota mentalement de les faire nettoyer tous les deux, et, une fois les avoir ramassés, s'apprêta à partir dignement. Trop tard.

« Ce que je fais là ? Je peux te le dire, c’est le bahut dans lequel j’ai passé ma scolarité. Et le tien il est ou ? Ah il a cramé. C’est con la malchance qu’on a eut, t’aurais pu choisir un autre lycée ! »

Sous le choc, elle lâcha ce qu'elle venait de ramasser et émit un hoquet étranglé. Tournant le dos à Aiden, elle ramena ses mains devant elle et les serra fort l'une contre l'autre, tentant d'empêcher leur tremblement incontrôlable. Non... impossible. Il ne POUVAIT PAS savoir que Maud, sa meilleure amie, sa presque-soeur, avait péri dans l'incendie, sous ses yeux, et il ne POUVAIT PAS être en train de s'en servir pour la blesser... si ? Si ? Il pouvait se montrer aussi mesquin et aussi cruel, en retournant le couteau dans la plaie, sciemment, alors qu'il ne la connaissait même pas ?

La suite des paroles énoncées confirma Sarah dans son hypothèse. « C’est bon, désolé. » Pourquoi se serait-il excusé s'il n'avait pas eu de mauvaises intentions en lui balançant ça en pleine figure ? Sarah baissa la tête et sentit son visage se crisper, tentant de refouler les larmes amères qui montaient. Seigneur, elle avait les nerfs à fleur de peau, c'était pas bon du tout !! Il ne fallait absolument pas qu'elle lui fasse le plaisir de montrer à quel point son attaque basse et vile avait pu porter et la blesser. Sortir... sortir de là, vite.

« Mais que ça te plaise ou non, j’y suis j’y reste. Une objection ? »

Mais sortir comment ? Il était entre la porte et elle... Et la larme silencieuse qui coulait sur sa joue l'empêchait de lui faire face. Non, Sarah, non... ne pense pas à Maud, ne pense pas à ses hurlements alors qu'elle t'appelait en brûlant vive, n'y pense pas, n'y pense pas... La blonde se mordit violemment les lèvres et rassembla son self-control.

- Tu fais comme tu veux. C'est ta vie.

Sa voix avait eu du mal à sortir, étranglée dans sa gorge nouée par les souvenirs. Bon, il ne restait plus qu'à espérer qu'il n'ait pas remarqué son trouble, ni ses épaules qui tressaillaient légèrement sous les sanglots réprimés. Pour se donner contenance, elle se baissa et commença à remettre ses affaires, éparpillées par la chute, dans son sac à main.

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A certain moment, on pouvait se demander si Aiden n’avait pas réellement une part de ténèbres en lui. Le lycée de Mount Pleasant et, à plus grande échelle, la ville de Providence connaissait ce petit bout d’homme qui se développait au grès des expériences vécus. Le voisinage de l’internat, les gérants de quelques bars et les élèves avaient tous au moins une fois aperçut le beau brun, soit dans des tâches pour aider les habitants à sortir et rentrer leurs poubelles, soit pour vendre des produits pas très net aux élèves, ou encore vivre de nombreuses nuits dans les endroits les plus mal réputés de la ville à boire et jouer aux cotés d’adultes. Il était donc quelque d’à la fois connu pour être d’une grande maturité malgré son âge de 18 années, mais aussi inconnu pour d’autre qui n’ont jamais vraiment cherché à le connaitre.

On pouvait donc remarquer une bipolarité chez le beau brun, un mélange connu universellement comme le Ying et le Yang, le bien et le mal. D’un coté l’Aiden tranquille, amical et attentif à ses amis, et de l’autre coté le badboy fumeur, dépendant et buveur notoire de temps à autres sans oublier ses quelques bagarres provoqués pour ci et ça. Avec toujours de bonne raison tout de même ! La dernière convocation au tribunal avait pour cause un nez cassé, d’un jeune adulte d’une vingtaine d’année qui avait osé regarder maladroitement sa petite amie. A_K n’échappait donc pas à cette règle et ainsi, à cet instant même, ce coté de méchanceté était réapparu face à Sarah. Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on savait que depuis des semaines, c’était comme la guerre des nerfs entre eux. A chaque rencontre, chaque regard, il n’y avait que tension dans les yeux.

Continuant ses remarques, Aiden semblait avoir marqué un point lorsque la belle blonde avait détournée son regard du sien pour lui tourner le dos. Une nouvelle réaction d’adolescent dont il ne voulait plus ressentir les moindres effluves, ce qu’il fit en secouant la tête négativement. Chose qu’il n’aurait jamais faite si Sarah Isael l’avait observé. Un orgueil comme celui d’Aiden était beaucoup trop fort pour qu’il se montre faiblard. Son frère lui avait dit mot pout mot, de ne jamais montrer ses faiblesses sous risque de te faire écraser. C’est à la lettre qu’Aiden appliquait cette règle, avec autant de self-control que possible. Il ne se souvient d’ailleurs pas d’un quelconque échec contre qui que ce soit, preuve que son frère avait raison sur toute la ligne.

« Allo la terre, ici la lune. Tu m’reçois blondinette ? » S’exclama enfin Kist tandis que l’attente durait trop pour sa petite patience.

C’est à la suite de son message que la voix complètement déraillée de Sarah fit entendu. Sur ce coup Aiden crut rêver. Comment sa si petite attaque avait-elle pu avoir un effet aussi grand sur sa camarade des lieux ? Il savait qu’il avait dit quelque chose de trop grand, même lui le concevait, mais tout de même après les semaines qui ont passé, comment le lycée de la blondinette pouvait restait encore aussi profondément incrusté dans son cœur ? C’était impensable pour le beau brun, qui se releva net sur le coup et s’avança de quelques pas dans sa direction.

Sarah se pencha pour rassembler ses affaires. La colère n’avait pas entièrement quitté Aiden, elle n’était jamais entièrement absente quand la lycéenne était à proximité. Mais une soudaine prise de conscience venait de l’envahir. Il n’avait jamais réellement réfléchis à cet incendie, mais se souvenait du nombre de victime qu’il avait fait. A ce souvenir désagréable venait de germer dans son esprit la possibilité que celle qui jouait les vipères face à lui, ait peut-être perdu quelqu’un de cher. Ce n’était pas la faute d’Aiden, cependant son comportement le poussait à filer un coup de pouce à Sarah.

« Hey, tu as ta place ici, faut pas écouter tout ce que je dis au pied et à la lettre. » Commença le beau brun en s’abaissant à son tour et d’une main, relever le visage de Sarah. Les mots lui manquaient, il n’aimait pas ces situations. Et il s’agissait d’Aiden ! Ses solutions étaient loin d’être les meilleurs, un peu à l’image de ceci : « Ecoute, ton lycée a cramé, c’est triste mais c’est comme ça. Pleurnicher ne rimerais à rien du tout et ne va rien te ramener. A toi de rebondir et d'oublier ce temps là. Sauf si t'en es incapable. Auquel cas va voir un psy... » Poussa encore plus loin le beau brun d’un regard sombre et d’une voix pleine de motivation.

Sarah crispa les poings. Ses mains tremblaient trop, et elle ne parvenait pas à ramasser ses affaires. Bon sang ! Quel salaud c'était, cet Aiden Kist, de lui balancer ça dans les gencives au moment où elle s'y attendait le moins. Pile au moment où elle n'était pas préparée à y faire face. Tous ces souvenirs, horribles... Et Maud, qui hurlait comme une perdue, qui l'appelait de toutes ses forces pendant qu'elle-même était bien en sécurité sur le parking. Sarah frissonna. Non, cela, elle ne pourrait jamais, JAMAIS l'oublier. Dire que c'était de sa faute si Maud avait péri dans l'incendie... Même le plus doué des psys ne pourrait pas la guérir de ça.

Apparemment, le monde marchait sur la tête, d'un coup. Aiden venait de descendre à son niveau pour lui remonter le moral ! Elle détourna les yeux, ne souhaitant pas affronter une moquerie supplémentaire, mais il avait saisi son visage d'une main et la força à le regarder.

«Ecoute, ton lycée a cramé, c’est triste mais c’est comme ça. Pleurnicher ne rimerais à rien du tout et ne va rien te ramener. A toi de rebondir et d'oublier ce temps là. Sauf si t'en es incapable. Auquel cas va voir un psy... »

Un psy ! Franchement... Et le prie, c'était qu'il y croyait, l'animal ! IL avait débité sa petite tirade moralisatriuce d'une voix pleine d'enthousiasme. Un peu perdue devant ce comportement inhabituel, Sarah ferma les yeux, laissant échapper une larme, et se mordit les lèvres - fort. Puis elle inhala profondément, se calmant un peu, et se recula légèrement pour qu'Aiden retire sa main.

Une fois cela fait - c'était peut-être le plus perturbant, cette même main qui avait bien failli la frapper, en train de lui caresser la joue... - elle rouvrit les yeux et accrocha ses yeux aux siens, s'adossant au mur contre lequel elle avait reculé, entourant ses genoux de ses bras, les mains toujours tremblantes.

- Laisse tomber, d'accord ? Les psys du monde entier ne pourraient rien pour moi. Tu sais parfaitement que j'ai perdu ma meilleure amie dans cet incendie, d'ailleurs je ne comprends pas comment tu oses t'en servir pour m'atteindre, c'est ... c'est mesquin. Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c'est que c'est à cause de moi qu'elle y est restée. Elle m'attendait, tu vois, je devais passer la chercher pour la soirée. Mais moi, gentille Sarah, la bonne poire, j'étais en retard parce que j'aidais un imbécile dans ton genre, belle gueule mais rien dans la tête, à réviser à la dernière minute avant les examens. Et quand je suis arrivée, une heure en retard, sur le parking, le lycée brûlait. J'ai appelé Maud, je ne savais pas où elle était, et puis je l'ai trouvée. Elle était coincée dans les bâtiments, et elle hurlait, elle appelait mon nom. Moi je pouvais rien faire, et elle a brûlé vive avant que les pompiers arrivent.

Sa voix se brisa sur les derniers mots et elle referma les yeux, pour cacher les larmes, baissant la tête et se mordant les lèvres pour ne pas laisser échapper de sanglot.

- Alors franchement, cette petite guerre entre nous, j'en ai ma claque. Tu m'aimes pas et tu m'agresses chaque fois qu'on se croise, je sais pas pourquoi, je t'ai jamais rien fait - et puis de toute manière, j'en rien à faire. Je veux juste vivre en paix, tu vois ? Finir l'année sans trop penser à tout ça.

Bravo, Sarah, pensa-t-elle. A tous les coups, il va bien se moquer de toi, en train de pleurnicher comme une gamine dans ton coin. Il va te faire vivre un enfer, maintenant...

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Aiden était loin d’apprécier les situations où, comme à ce moment présent, il devait être le témoin d’une scène de quelconque tristesse à laquelle il n’avait absolument rien à voir. Depuis tout petit, il avait ce coté de pitié qui le prenait à la vision d’une telle chose, mais en soit, il n’avait aucun ressenti pour la personne triste. Après tout, il s’agissait de quelqu’un qu’il ne connaissait à peine, mais quand bien même serait-ce là la meilleure amie d’Aiden, qu’il n’agirait pas d’une manière différente. Il n’aimait pas consoler, ça n’allait pas plus loin que cela. Selon lui il n’y avait aucun intérêt à se mettre à pleurer sur quelque chose qui était passé, depuis peu ou des années peu importe. Une philosophie de la vie qui pouvait en répugner certain, comme pouvait être admiré par d’autre. Mais au fond, Aiden ne semblait réellement qu’un salopard ne possédant aucun cœur puisque c’est d’une façon brutale qu’il avait choisi pour faire ouvrir les yeux à Sarah.

Avec d’autre personne du lycée ou d’ailleurs, ce ne serait qu’une affreuse gifle qu’aurait reçut le jeune homme. Loren, sa petite amie, la première, lui en aurait aplati une contre son visage et Kist n’aurait demandé aucun reste. Austen son meilleur ami, serait surement parti de rage sur le coup, son frère lui, n’aurait pas bronché d’un poil et aurait soutenu le regard ténébreux du jeune homme. Finalement, c’est le comportement de son grand frère qui s’imposait petit à petit à travers le beau brun. Une éducation bien spéciale donc, dont personne n’était au courant. Aiden le premier, ne parlerait surement pas de sa famille tant la honte de celle-ci était présente, hormis l’amour qu’il avait pour son grand frère. Celui-ci lui avait apprit les valeurs, la morale, mais aussi ce qui se passait à l’instant précis : la compassion. Bon ensuite il s’agissait d’Aiden Kist, une compassion à sa sauce n’était certainement pas la meilleure chose dans la sublime blonde avait besoin. Mais qu’importe, il s’agissait d’une vipère après tout.

« Ta meilleure amie… » Murmura le badboy en se pinça le coin des lèvres face à cette révélation. « Désolé pour elle. » Ajoutât-il tout simplement, mais sans expression d’aucune sorte.

La très agressive Sarah Isael venait de laisser place à une fille dépressive dont Aiden n’avait jamais pensé la voir un jour de cette façon. Il n’avait pas fait un pas de plus lorsque le jeune fille s’était dégagée de ses doigts rugueux pour aller se blottir contre elle-même quelque mètres plus loin. Une position trop prévisible pour ceux qui n’avait plus toute leur tête pensa Aiden, mais que pouvait-il faire lui, face à tant de souvenirs difficiles ? Rien, rien du tout. Il n’avait écouté qu’à moitié les paroles presque sanglotant de Sarah, ayant même détourné son visage de sa chevelure doré. Il avait pitié, tout simplement, de celle qui avait tant de fois joué les mégères envers lui. Cela ne changera surement pas les sentiments mesquins et néfastes que possédait le futur étudiant envers Sarah, loin de là.

« Attend, moi je t’ai rien demandé. C’est pas ma faute si ma tête te revient pas. Alors me fait pas passer pour le méchant de service, t’es tout autant que moi fautive entre nous. » Lui lança tout de même Aiden, malgré les tristes paroles de sa compagne de patio.

Aiden se releva, toisant du regard celle qui ne ressemblait désormais plus à grand chose adossée là, sur le sol face au mur. Ses bras la recouvrant, elle se terrait comme un lapin dans son terrier, n’attendant que le soleil pour reprendre de l’assurance. Si dans le cœur de celle-ci, tout était difficilement interprétable, dans celui d’Aiden il n’y avait qu’une seule façon de la remettre d’aplomb. La pousser une bonne fois pour toute pour que sa tristesse se mêle à sa colère. A cette pensée, Aiden soupira négativement. Il allait s’en reprendre plein la gueule pour une fille qui ne l’appréciait pas du tout et dont le ressenti était réciproque.

« Ouais bon, ta copine est morte par ta faute, et alors ? » Cracha Aiden d’une façon virulente à l’encontre de Sarah, feintant une agressivité extrêmement convaincante. « Tu crois que chialer comme une enfant va la ramener, qu’avouer que tu l’as tué va changer quoi que ce soit ? Mais tu rêves ma pauvre. Rien de ce que tu peux faire ne va ramener qui que ce soit ! » Ajouta-t-il en se reculant lui-même vers la porte d’entrée pour bloquer toute sortie à la situation. Et pour enfoncer le clou, ce qui lui vaudrait surement cher : « T’es pitoyable ! »

« Ouais bon, ta copine est morte par ta faute, et alors ? Tu crois que chialer comme une enfant va la ramener, qu’avouer que tu l’as tué va changer quoi que ce soit ? Mais tu rêves ma pauvre. Rien de ce que tu peux faire ne va ramener qui que ce soit ! T’es pitoyable ! »

Sarah releva la tête, étrangement apaisée par ce flux de paroles. Paroles qui se voulaient agressives, sans aucun doute, mais il y avait quelque chose dans la voix d'Aiden qui ne sonnait pas vrai. Quelque chose de forcé, d'artificiel... L'agressivité ne devait pas être ce qu'il ressentait vraiment, en cet instant précis. Ce garçon se révélait bien plus compliqué qu'elle ne l'avait pensé au premier abord. Pourquoi donc jouait-il les agressifs en cet instant précis ? Plusieurs raisons possibles à ça.

1 - Il ne pouvait VRAIMENT pas la voir en peinture, et il était tellement acquis au mal que c'était normal pour lui d'agir comme ça. Mouaiiiis... A en juger par l'absence de cornes et de queue fourchue, elle était sans doute loin d'avoir affaire au Diable en personne.

2 - Il ne voulait pas perdre la face et montrer quelques sentiments humains comme la compassion. Compréhensible, venant de lui : il y avait sans doute un peu de ça.

3 - Ce mec était un handicapé des sentiments et souffrait d'une incapacité totale à imaginer le ressenti des autres. Sans doute pas : il avait très bien compris d'où venait sa peine.

4 - Il voulait la faire réagir et se lever. Ca aurait pu marcher, mais là, toute prise qu'elle en était par son analyse psychologique, elle reprenait le contrôle d'elle-même et calmait sa colère.

Ce fut d'ailleurs en séchant ses dernières larmes qu'elle envisagea la cinquième possibilité qui entrait sans doute un peu aussi dans le comportement d'Aiden.

- Je suis pitoyable, et alors ? Ca n'a jamais tué personne... Oui, c'est vrai, je pleure comme une enfant. Ca me gêne pas. Je suis triste, je pleure, c'est tout. C'est humain. Je vois pas pourquoi je devrais avoir honte.

Elle releva ses prunelles bleu glacier et les riva au regard sombre qui la fixait. Elle s'adossa confortablement au mur et croisa les mains sur ses genoux, détendue.

- Je suis pas une fille compliquée, tu as dû t'en rendre compte. Je suis contente, je souris; je suis énervée, je hurle; je suis triste, je pleure. C'est comme ça. Je me demande pourquoi ça te dérange. T'as jamais pleuré, toi ?

Pourquoi avait-il l'air vaguement mal à l'aise, depuis tout à l'heure ? Était-ce vraiment elle qui le dérangeait, ou son attitude, ou quelque chose en elle qui le perturbait ? Il fallait qu'elle pousse plus avant... Sarah sentait confusément qu'elle approchait une brèche cachée dans la muraille adverse. Allez ! Continuons à tâtonner, je finirai bien par tomber dessus !

- T'es désolée pour elle. Bah écoute, c'est bien, mais elle est morte, elle s'en fout... C'est ceux qui restent qui souffrent. Ceux qui vivent tous les jours, après ce jour. Là, c'est moi qui souffre. Pas elle. T'es désolé pour quelqu'un qui souffre pas mais tu agresses quelqu'un qui souffre ? Y'a comme un défaut dans ta logique, beau gosse.

D'un coup de reins, elle se releva et se rapprocha de quelques pas, mais sur les hanches, la tête inclinée sur l'épaule droite, sa posture coutumière lorsqu'elle était confrontée à une anomalie.

- Je suis pitoyable, t'as raison. Mais au moins, je suis franche avec mes émotions. J'ai pas peur de les ressentir, pas peur de les montrer. Toi, tu montres rien, tu caches et tu joues. Je me demande ce qu'on a bien pu te faire pour que tu te caches, comme ça... Je suis pas certaine d'être la plus pitoyable des deux. T'arrives à être heureux ?

Elle détourna la tête, suivant des yeux un couple de moineaux sautillant sur une branche, se passant une main dans les cheveux pour les chasser de son visage. Puis, elle reporta son attention sur Aiden, toujours positionné devant la porte, et avança vers lui, jusqu'à n'en être plus séparée que de quelques centimètres. Elle dut lever la tête pour continuer à croiser le regard sombre - il était plus grand qu'elle, même avec ses talons...

- Pour finir, parlons un peu de ta tête. C'est toi qui dis qu'elle ne me revient pas. Si je te saute au visage quand on se croise, c'est parce que la mienne ne te revient pas, et que tu me le fais bien savoir. Mais ta tête à toi... j'ai rien contre.

Très certainement, il s'était attendu à une explosion de colère, pas à ce calme exposé. Comment allait-il réagir ?

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Pitoyable. Ce mot représentait énormément de chose pour celui qui venait de l’énoncer sans la moindre gêne apparente, à Sarah Isael. Celle-ci était complètement abattu, sous l’impulsion de quelques répliques placées à la va-vite par Aiden Kist. Ce mot n’était pas si inconnu à ce beau brun, qui loin de penser réellement cette chose envers la blonde qu’il avait face à lui, se l’était souvent vu employé à son égard. Et croyez-le ou non, mais ce mot faisait bien plus mal à entendre venant de la part de quelqu’un que vous aimez, que d’un parfait inconnu. Oh ça, il y en avait eut, des personnes pour qualifier le jeune homme de pitoyable simplement parce qu’il ne faisait rien de sa vie, hormis se rouler des pétards pour les fumer ensuite. C’est un coup de fouet en revanche, lorsque vous l’entendez de la bouche de votre propre sang, Inutile de dire que lorsqu’Aiden avait vécu ce même moment avec son frère, il avait eut beaucoup plus mal qu’une quelconque douleur physique. Et depuis ce jour, c’est l’homme qui faisait face à Sarah qui vivait, qui parlait, qui riait, qui se trouvaient simplement présent à chaque instant.

« Si être humain signifie de ressentir toutes ces choses, alors je préfère ne pas l’être. Une vie de douleur et de regret, je passe mon tour ! » Répliqua Aiden d’un ton ferme. « Mais pour ça, il faut le vouloir, être fort. » Ajouta-t-il par la suite faisant un pas en direction de la blonde.

La discussion devenait plus philosophique que compatissante. Le jeune homme avait eut l’intention de l’aider, à un moment de cette journée. Visiblement, cette idée ne semblait pas avoir été la meilleure de la journée puisqu’au lieu de la soulager, elle s’emportait deux fois plus. C’était bien les filles ça, toutes les mêmes à vouloir se montrer fleur bleu à la moindre occasion, tout en étant capable de vous rabattre le caquet par la suite. Ca lui apprendra à vouloir jouer les bons samaritains. Toutefois il pouvait être fier d’une chose dans sa démarche envers Sarah Isael, c’est que celle-ci avait retrouvé, pour son plus grand malheur, une bonne partie de son entrain quand à lui frictionner les neurones. Remarque, c’est toujours mieux que de se voir recevoir une bonne gifle ou un coup de genou dans les objets précieux de sous la ceinture.

Le nouvel étudiant de Brown n’avait aucune envie de répondre aux questions que lui posa sans sourciller Sarah, qui venait de reprendre du mordant en avouant des choses dont Aiden ne se doutait aucunement auparavant. Une fille pas très compliquée. Ah ça, Aiden en connaissait des filles qui n’avaient aucune complication pour dire et faire des choses. Ces filles là sont généralement classé filles faciles, tout du moins pour une grande majorité d’entre elle. Arrivait-il au beau brun de verser quelques larmes ? Oui. Evidemment, chacun avait ses petits moments de faiblesses. Mais forcé d’avouer que chez Aiden, ces passages étaient rares, et surtout pas en public. Dire quelques choses en cet instant, répondre au question de la charmante et désagréable demoiselle n’avait pas lieu d’être. Aiden se contentait de l’observer, sourcil à demi froncé dans une tentative désespéré de paraitre intéressé par la réflexion soudaine et instantanée de Sarah. Elle s’était relevée et approcher, lâchant un « beau gosse » à la va-vite. Surement une expression de par chez elle. Comme si elle essayait de savoir ce dont pensait le badboy, Sarah prit position, qui il fallait l’avouer, ne fit qu’impressionner le jeune homme. Mais là ou il croyait qu’elle s’arrêterait, non. La question du bonheur. N’importe quoi maintenant, ce n’était plus de la réflexion, mais un questionnaire pour en connaitre plus sur lui. Habile mais inefficace tant Aiden n’était pas du genre à se dévoiler aussi facilement.

Les dernières répliquent eurent l’effet d’un choc, qui fit violemment sortir le rebelle qu’avait été Kist des mois auparavant. Lui rejeté la faute de leur querelle intestine, ça c’était une erreur qu’il ne fallait pas commettre en sa présence. Même si ça ne semblait pas grand-chose pour elle, l’égo de Kist avait été altérer par cette remarque. Ses puissantes mains lui saisirent le col de ses vêtements et sans attendre un instant de plus, il la fit pivoter de façon à la plaquer dos contre la porte. Une poussée assez violente qui n’avait plus eut lieu chez Aiden Kist depuis que son frère lui avait ouvert les yeux.

« Qui es-tu pour me poser ces questions ? Il y a encore peu de temps tu n’étais même pas dans ce lycée ! En quoi tu te permets de faire des réflexions sur moi alors que tu ne me connais en rien et… »

La mâchoire crispée, la passivité de ses expressions avait disparu. Une colère était parfaitement visible sur son visage, ses tempes battant à cent à l’heure, son cœur s’accélérant au fur et à mesure qu’il restait en compagnie de cette sorcière. S’il l’avait pu, le beau brun aurait fait reculer encore plus la jolie blonde, mais il n’arriva qu’à la plaqua un peu plus contre cette porte. Pour une réaction, c’en était une totalement imprévisible. Le pire semblait à venir lorsque ses yeux finirent par quitter les prunelles de sa camarade, pour se poser sur les traits de son visage et enfin, ses lèvres. Sa colère toujours présente, ses lèvres se collèrent sans un mot de plus contre elle de Sarah. D’une haine réciproque, voilà qu’Aiden l’embrassait d’un baiser sulfureux. C’était du n’importe quoi…

Touché. Apparemment le monologue psychanalytique de Sarah avait réussi à égratigner un point sensible, mais lequel ? Et surtout, qu'est-ce qui avait fait réagir Aiden aussi violemment ? Quelque part au fond d'elle, elle était ravie d'avoir réussi à casser la façade d'impassibilité constamment affichée par Kist. Prends ça ! Ca t'apprendra à me rendre la vie impossible, songeait-elle dans les quelques secondes qui précédèrent sa réaction. Elle s'attendait à une nouvelle attaque, à une quelconque agression qui permettrait à Aiden de reprendre le dessus dans leur joute verbale. Bien sûr, elle ne s'attendait vraiment pas à une agression physique...

Le coeur de Sarah sauta un battement lorsqu'il agrippa violemment le col de son uniforme pour la plaquer contre la porte, malmenant quelque peu sa tenue au passage. Sans avoir eu le temps de dire ouf, la jeune femme se retrouvait coincée entre son irascible opposant et le battant. Impossible de se dégager, il la cramponnait fermement et ne semblait nullement décidé à la lâcher. La blondinette tenta bien de se libérer, mais peine perdue : pour ce faire, elle aurait dû renoncer à son haut qu'il serrait fermement dans ses poings crispés. Et comme elle ne tenait pas vraiment à traverser le campus topless, elle se tint coite et attendit que l'orage passe.

Pour le moment, il tonnait plutôt fort. Le nez à dix petits centimètres du sien, Aiden semblait en proie à une violente fureur, qu'elle regrettait presque avoir déclenchée. Il semblait vraiment hors de lui... Vaguement effrayée par ce déferlement de hargne qu'elle n'attendait pas, elle gardait les yeux rivés aux siens, sans rien dire qui ne puisse exacerber sa rage.

« Qui es-tu pour me poser ces questions ? Il y a encore peu de temps tu n’étais même pas dans ce lycée ! En quoi tu te permets de faire des réflexions sur moi alors que tu ne me connais en rien et… »

Apparemment, les mots lui manquaient pour exprimer pleinement toute la haine qu'elle lui inspirait. Ses mains relâchèrent brusquement son col, mais Sarah n'eut pas pour autant le temps de s'enfuir : il venait de lui agripper les épaules, la faisant légèrement grimacer, essayant selon toute vraisemblance de la faire passer à travers la porte. Sarah secoua la tête de droite et de gauche, envoyant voler ses cheveux blonds de tous les côtés, tentant de le faire reculer, mais sans résultat notable. Elle envisagea un instant d'utiliser un bon coup de genou, mais... rien ne disait que ça le calmerait, bien au contraire ! Et vu les talons vertigineux qu'elle portait, il courrait bien plus vite qu'elle et pourrait la rattraper sans difficulté pour lui faire payer son outrage. Elle finit par s'immobiliser pour le fixer gravement des yeux, souhaitant que son calme puisse déteindre sur lui.

Loupé.

Décidément, le monde marchait VRAIMENT sur la tête. Après lui avoir balancé des insanités, voilà que, sans transition, il l'embrassait avec une fièvre qui n'était pas dénuée d'une trace de fureur. Le cerveau de Sarah se figea une seconde, tentant de rationaliser ce geste tout sauf logique, puis sa dignité bafouée reprit le dessus, et elle se dégagea vivement, parvenant à détourner sa tête, mais sans plus reculer - il la tenait bien, et ses épaules seraient sans doutes meurtries le lendemain.

Elle inspira un grand coup, choquée et vaguement haletante, avant de tourner à nouveau le visage vers lui, mais n'osant plus croiser son regard. Impossible de nier tout ce que son corps lui avait hurlé pendant ces brèves secondes, impossible non plus de nier sa nature profonde de nana accro au sexe, ni d'ignorer les pensées pas très catholiques que ce baiser sulfureux avaient éveillées en elle. Mais impossible également d'ignorer qu'il la haïssait - pourquoi donc ? - et que cela n'était sans doute qu'une habile stratégie visant à l'humilier davantage.

- Mais... t'es... ça va pas dans ta tête ? J'veux dire... tu te prends pour qui, tu ME prends pour quoi, je suis pas... je sais pas... je...

Bredouillante, elle finit par relever les yeux et croiser les siens - et, fatalement, capitula. Il avait l'air tout aussi choqué qu'elle, et desserra légèrement la pression sur ses épaules. Sarah ne bougea pas.

- Et puis zut. Ras-le-bol d'être sensée.

Jetant aux orties ses belles résolutions et son auréole soigneusement astiquée, cette fois, ce fut elle qui chercha ses lèvres. Plus aucun doute : elle avait définitivement perdu la raison !

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Difficile de comprendre ce qui avait poussé Aiden à une telle violence dans la situation actuelle. La scène était vraiment tout sauf destinée à quelque chose de précis, surtout après ce qui venait de se produire. D’une rencontre hasardeuse, de quelques répliques piquantes l’un envers l’autre, d’un léger sursaut de tristesse de la part de Sarah, et d’une tentative de bousculade verbale amicale d’Aiden, voilà que celui-ci perdait un boulon en laissant ressurgir ses anciens démons. Une agressivité physique qu’il avait réussi à garder jusqu’au moment présent, bien enfoui au plus profond de lui. Loren avait été son catalyseur, son métronome pour lui faire garder les pieds sur terre. Elle était parvenue à masquer cette part de haine qu’Aiden possédait depuis son enfance malheureuse. Ce temps était fini, désormais qu’Aiden se sentait incroyablement seul, il n’avait plus aucun contrôle sur ce qu’il faisait et pouvait faire. Reprenant ses mauvaises habitudes, il s’était remis à fumer des choses parfois illégales. Il s’était remis à apprécier la compagnie des filles, sans pour autant succomber à la tentation. Mais il avait, durant un temps, réussi par lui-même à garder un minimum de self-control. Qui venait de déraper face à Sarah Isael.

Et de quelle manière ! Aiden venait de lui voler un baiser langoureux, qu’il aurait sur le moment, préférer continuer tant le contact avec les lèvres de la belle blonde était agréable. Depuis combien de temps n’avait-il pas eut le loisir de gouter à un gout tel que celui-ci ? Depuis quand n’avait-il pas embrasser avec une passion telle qu’il en avait eut avec sa petite amie ? Trop longtemps visiblement, puisqu’il avait succombé au charme incontestable de sa compagne des lieux. Elle ne l’avait pas allumé, elle n’avait rien fait pour qu’il fasse une telle chose. Mais toujours est-il que le beau brun n’avait pas perdu sa manière si agréable de d’entretenir ce genre de contact. Pourtant celui-ci fut rompu. Pas par Aiden, mais par Sarah. Le jeune homme ne fut pas réellement surpris. Vous en connaissez beaucoup des filles qui ne vous aiment pas, se laisser embrasser de la sorte ? Qui plus est après avoir été plaqué avec rigueur contre une porte. Le beau brun se retrouva pratiquement avec le bois de la porte en guise de compagne, suite au désistement de la belle blonde. Il ne recula pourtant pas d’un pas, pour seul changement, Aiden se décrispa quelque peu. Mais rien de sa rigueur ne semblait avoir disparu. Ses mains se firent moins pressantes, mais son regard restait rivé sur le visage blond de la jeune Isael.

« Non, justement ça n’va pas… » Avoua Aiden, rapprochant une nouvelle fois son visage près de celui de Sarah, en murmurant ces quelques paroles. « J’me fiche de qui tu as été… J’me fiche de qui tu seras. » Continua le badboy.

Il recherchait une prise dans le regard de Sarah, quelque chose à quoi s’accrocher, Non pas qu’il possède une quelconque affection pour elle, il n’en avait aucune. Même pas une once d’amicalité lorsque celle-ci était quelque instant auparavant, au bord d’un gouffre. Elle était là au mauvais moment, au mauvais endroit. Ou l’inverse. Et c’est tout. Aiden se passa la langue sur les lèvres lorsque Sarah reposa son regard sur ses yeux ténébreux. Bon dieu, elle lui semblait bien plus attirante à l’instant qu’à n’importe quelle autre moment de la journée. Peut-être que si ils se faisaient moins la guerre, il aurait pu s’entendre. Mais qu’allait-elle faire maintenant, après avoir été embrassé par Aiden ? Frapper ? Fuir ? Ses yeux océans venaient en tout cas d’envahir le visage de Kist, qui écouta ses paroles pour en déceler la contenance.

C’est à son tour qu’elle posa ses lèvres sur ceux d’Aiden, qui ne se fit pas prier pour prolonger ce baiser d’une manière habile et passionnée dont il avait le secret. Ses mains laissèrent finalement les épaules de Sarah, pour descendre le long de son corps et se stationner au creux des reins de la blonde, ou il les joignit pour ne pas la laisser s’échapper. Sous le coup de la surprise de se faire embrasser à son tour, le beau brun recula de quelques pas. Sans avoir le besoin d’observer où il allait, il pivota une nouvelle fois avec la demoiselle avant de ranger sa langue et stopper le baiser. Desserrant son étreinte, il se recula d’un pas avant de laisser un sourire déjanté sur son visage. Pas de joie, pas de plaisir. Juste la fougue d’antan qui l’avait repris. Le jeune homme poussa Sarah. Il avait tout prévu, puisqu’elle atterrit les fesses sur le canapé précédemment utilisé. Les mains croisés, Aiden saisit le bas de son teeshirt, remontant lentement jusqu’à l’enlever, avant de rejoindre la survivante et se placé au dessus d’elle, attaquant de nouveau celle-ci de ses lèvres, plus brutalement que délicatement.

« T’as une idée de pourquoi j’embrasse une fille que j’peux pas encadrer ? » Dit-il de manière sarcastique tout en étant enjoué de la situation.

Hmm. Tout compte fait, la consultation d'un psy ne serait peut-être pas du luxe. Tel un alcoolique sevré replongeant se noyer au fond sa bouteille, Sarah venait de renouer avec les plaisirs du corps. Mais pourquoi, pourquoi, Aiden Kist en avait-il été le déclencheur ?? Un mec insupportable qui ne pouvait pas la voir en peinture, un mec qu'elle ne pouvait pas croiser sans lui hurler des insultes, bref : pas du tout celui avec lequel elle s'attendait à échanger des baisers enflammés. Et pas spécialement dans un patio à ciel ouvert, coincée contre une porte qui lui meurtrissait le dos.

Il s'en fichait de qui elle était. De qui elle serait. Tiens ? Apparemment, il ignorait tout de sa sulfureuse réputation, et Sarah ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Si il ne cherchait pas la fille facile, alors, quel mouche avait bien pu le piquer ? La nympho était un peu perdue. Elle avait l'habitude des mecs désœuvrés qui lui envoyaient un message ou l'invitaient à sortir, juste pour occuper leur soirée et leur nuit. Elle avait l'habitude des pervers, des solitaires, des coincés... mais Aiden n'entrait dans aucune de ces catégories. Elle ne se rappelait pas, non plus, avoir entendu son nom associé à celui d'une autre fille. Puisque il était libre comme l'air, pourquoi venait-il vers elle, qu'il haïssait, plutôt que de se trouver une copine ?

Ces questions traversèrent fugitivement l'esprit de Sarah, avant qu'elle ne les repousse nonchalamment. Hey, c'était son premier moment de distraction depuis des semaines, et même si c'était en compagnie de quelqu'un qu'elle ne supportait pas, elle appréciait le contact de ses lèvres et de sa langue. De ses mains, aussi, lorsqu'il lâcha ses épaules pour descendre les river sur ses reins, l'empêchant toujours de se dégager. Non qu'elle ait pu en avoir envie, à l'instant présent... Elle accrocha sa main droite au dos du T-Shirt d'Aiden, et plaça la droite derrière sa nuque, trouvant un point d'appui pour se rapprocher de lui.

Soudain, il recula de quelques pas et pivota, l'entraînant à sa suite. Déséquilibrée, elle suivit le mouvement et, sans trop savoir comment, se retrouva sur le canapé. Appuyée sur un coude, elle en profita pour se délester rapidement de ses escarpins, qui devenaient encombrants. Un bref coup d'oeil dans la direction d'Aiden l'informa qu'il venait de retirer son T-Shirt, et Sarah bénéficia d'une vue privilégiée sur ses abdos. Spectacle autrement plus intéressant que deux moineaux en train de batifoler sur une branche... Il affichait un sourire qui retint l'attention de Sarah. Un sourire plein d'entrain, mais un peu triste, étrangement... Elle n'eut pas le temps de s'attarder sur le sujet : il venait de la rejoindre sur le canapé.

Il l'embrassa une nouvelle fois. Toujours appuyée sur son coude, Sarah laissa son autre main remonter le long du dos d'Aiden, effleurant la peau nue de ses ongles effilés. Puis elle s'accrocha à sa nuque et se redressa quelque peu, tendant son bras d'appui pour se coller plus contre lui. Son baiser était tout sauf romantique : il y avait derrière une violence contenue, presque une sauvagerie à peine maîtrisée. Aiden finit par reculer légèrement, le temps de lui poser une question.

« T’as une idée de pourquoi j’embrasse une fille que j’peux pas encadrer ? »

Ton sarcastique et expression enthousiaste : deux éléments plutôt contradictoires. Sarah renonça à trouver la clé de l'énigme - de toute façon, ses neurones qui dansaient la rumba sous son crâne ne le lui auraient pas permis. Elle lâcha sa nuque et se laissa tomber sur la canapé, rejetant ses longs cheveux blonds en arrière, d'un coup de tête nerveux. Une fois cela fait, elle attacha ses yeux aux siens et répondit à sa question, tout en défaisant les boutons de son chemisier, l'un après l'autre.

- Pourquoi tu fais ça ? J'en sais rien, beau gosse, mais je sais que moi, je suis beaucoup trop en manque pour pouvoir penser à quoi que ce soit d'autre.

Et zou, exit le chemisier. Sarah le balança au hasard par-dessus le dossier et, d'une main, elle saisit la ceinture du pantalon du badboy pour l'attirer vers elle. Sa main libre prit position derrière la tête d'Aiden et se cramponna dans ses cheveux pour un baiser plus sulfureux. L'autre lâcha la ceinture et se promena sur son torse, le griffant légèrement au passage. D'un coup de reins, Sarah trouva une position plus confortable entre les coussins râpeux du canapé et le corps d'Aiden, remontant lentement une jambe le long de la sienne.

Ca faisait une petite éternité qu'elle n'avait pas passé de moment agréable, et le fait que celui-ci se déroule dans les bras d'Aiden Kist qu'elle n'appréciait pas particulièrement la sidérait, tout en ajoutant à la situation une dose d'interdit tout à fait excitante.

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Dieu que le jeune homme se sentait pousser des ailes en cet instant. A aucun moment de la journée il n’aurait cru une telle chose possible. Pas même depuis que Sarah Isael s’était installée dans le lycée de Mount Pleasant High pour y terminer ses études. Depuis le début, ça n’avait été que méchanceté et critiques à tout va, si ce n’est insultes de temps à autres. Sarah s’occupant de répliquer avec méchanceté, Aiden sautant à la gorge de la blonde à la moindre occasion. L’instant était complètement en opposé avec tout ce qu’il ressentait pour cette demoiselle. Mais ce n’était plus comme un lion sautant à la gorge de sa proie qui se déroulait immédiatement, c’était plutôt un jeune homme brulant d’une irrésistible envie de passer un bon moment, un excellent moment avec sa détestable compagne de l’après midi. Ce qui était pourtant étrange, c’était que le fait de détester autant la jeune fille, pour une raison totalement puéril et enfantine, la rendait vachement plus attirante qu’aucune autre nasty ne l’avait été auparavant. Sauf Loren, bien évidemment, mais celle-ci était à mille lieu de toutes les pensées imaginées par Aiden Kist face à la somptueuse blonde sous son corps.

Son teeshirt était resté accroché au bout de son poignée tandis qu’il avait pris prise sur diverses parties du canapé. Peu confortable pour le moment, avec un genou de chaque coté du corps de la demoiselle. Sarah n’avait pas eut le besoin de répliquer quoique ce soit à la question de Kist. Pourquoi avait-il lancé cette question d’ailleurs, alors que le moment présent n’incitait qu’à s’envoyer en l’air ? Certainement par le fait que Sarah représentait autre chose qu’une fille d’un instant. Pas l’une de ces filles d’un soir qui courtisaient tout ce qui était agréable à regarder, mais une fille d’agréablement détestable. Le jeune homme la voyait sous un autre jour, sous cette clarté clairsement de part d’ombre à cause des énormes arbres à l’extérieur du patio. Dans les premiers jours, Sarah lui avait semblée une fille quelconque. D’une blondeur n’égalant que son idiotie, d’un corps ingrat aux formes disgracieuses et au visage mal aimable. Il avait eut faux sur toute la ligne, car en ce moment, c’était une véritable bombe anatomique qui se dévoilait à lui. Son visage angélique, ses lèvres aussi délicieuses qu’attirantes, son corps n’appelant qu’à une seule chose : venir se blottir contre lui afin d’en savourer ses admirables formes.

« Faut croire que … » Débuta Aiden en tentant de se détacher des lèvres de Sarah, sans succès puisqu’il s’y retrouva l’instant suivant encore plus attiré. « T’es pas si détestable finalement. » Réussi-t-il enfin à s’exclamer en se redressant une nouvelle fois pour envoyer valser son teeshirt au loin.

La température était trop importante, la fièvre qui venait de prendre Aiden était tout sauf habituel. En d’autre lieu, en d’autre compagnie, il se serait vite rhabillé et déguerpit. Sauf là. Le chemisier de Sarah venait de voler à son tour, laissant le loisir à Kist d’admirer des formes généreuses et ô combien attirante. Y attardant quelque peu son regard, avant de revenir sur son visage pour continuer à parler, Aiden porta ses mains à son ceinturon, qu’il déboucla avant de continuer avec sa braguette. Sa ceinture suivit le chemin du chemisier de la belle blonde sous lui et peu de temps après, son jean suivit. Pas de réflexion, pas de pensée qu’en à ce qui pouvait survenir de l’extérieur. Après tout, la porte pouvait s’ouvrir d’un instant à l’autre, mais c’était inimaginable pour Aiden.

« Ou faut croire que… » Continua-t-il en baissant la voix d’un sourire coquin. « Faut croire que j’ai envie de toi l’ange démoniaque… » Ajouta-t-il en revenant décrocher un unique baiser, rapide, aux lèvres de la jeune fille.

Un surnom assez véridique pour Aiden Kist. L’avoir ainsi nommé ange démoniaque était plus agréable à entendre que les habituels « vipères » et « sorcières » qu’il lui lançait au détour des couloirs. Le badboy abandonna ses baisers, mordillant la lèvre inférieure de l’intéressée au passage. Puis il descendit, simplement mais fougueusement, vers son cou, vers sa poitrine, dessinant les contours de la lingerie fine qui constituait encore un rempart à la nudité. Il descendit encore, couvrant de baiser et de multiple caresse chaque partie du corps de sa partenaire. Avant de finalement, arriver à hauteur de son pantalon (? Me souvient plus et j’ai pas le temps, il est 53 !!). Aiden remonta une de ses mains vers le visage de Sarah, caressant de ses doigts les lèvres de la demoiselle. Et tandis qu’il câliner de baiser le bas ventre de sa dulcinée, il arracha d’un coup sec et violent le bouton qui représentait l’une des dernières défenses quand à l’objectif final posséder par Aiden, et peut-être aussi de Sarah…

La chaleur augmentait de plus en plus dans la pièce, et Sarah se sentait perdre pied. Renouer si rapidement avec les jeux du corps après tant de non-pratique lui faisait curieusement tourner la tête, presque comme un alcoolique replongeant peut s'enivrer à la première gorgée. Dire que, à peine dix minutes plus tôt, il lui balançait des vacheries, et qu'elle n'avait envie que d'un seul contact physique avec lui : lui arracher les yeux et les lui faire avaler. De préférence, avec le plus de souffrance possible, impliquant un peu d'humiliation au passage...

Là, elle avait subitement plein d'idées de contact supplémentaires, n'impliquant que peu ou pas de vêtements et pas mal de transpiration, et aucune douleur, rien que du plaisir... A cette seule pensée, elle en salivait presque, et une autre partie de son anatomie commençait également à devenir quelque peu humide. Incroyable comment la perspective de s'envoyer en l'air avec un ennemi potentiel pouvait l'exciter... d'ailleurs, c'était vraiment ridicule de se bouffer le nez comme ça.

En cet instant présent, rien n'aurait pu empêcher Sarah d'aller au bout de ses instincts. Pas même une chute de météorite ou tout autre accident de sapin. A la limite, le patio pouvait bien se remplir de monde : elle s'en fichait ! Plus rien ne comptait que le corps puissamment érotique d'Aiden contre le sien, et que ses mains qui commençaient à se balader sur elle, comme s'il tentait de savoir sa géographie personnelle sur le bout des doigts. Elle savourait pleinement le contact prolongé de leurs bouches et protesta lorsqu'il se détacha d'elle pour se dessaisir de son pantalon.

« Ou faut croire que… Faut croire que j’ai envie de toi l’ange démoniaque… »

Hiiin... Et moi je te veux, enfoiré ! Là, tout de suite, maintenant. Malheureusement, le retour inopiné des lèvres d'Aiden sur les siennes l'empêcha de lui manifester la réciprocité de son attirance. Il ne s'attarda pas, mordilla légèrement sa lèvre au passage, puis descendit visiter d'autres coins plus intéressants. Son cou, où palpitaient fiévreusement ses veines enflammées, puis sa poitrine durcie sous les caresses, et enfin son nombril où il s'arrêta. Ah oui... il avait enlevé son pantalon. Pas elle. Soudain, le tissu la brûla comme une torche et elle s'agita vainement, tentant de se dégager pour s'en débarrasser, mais le badboy avait sans doute d'autres idées en tête. Il remonta une main vers la bouche de Sarah, effleurant ses lèvres. La blonde n'y tint pas et les happa au passage, mordillant malicieusement les phalanges.

Un coup sec, un craquement - et le tintement d'un bouton de métal qui tombait au sol. Originale manière de se venir à bout d'un obstacle. Sarah laissa aller la main d'Aiden et se redressa à demi, glissant les mains sur ses hanches pour déloger le vêtement importun. Elle remonta lentement les jambes vers elle, ne souhaitant pas heurter Aiden au passage, et finit par sortir du jean, qu'elle expédia au sol d'un coup de talon. Vêtue uniquement de son soutien-gorge de dentelle noire et du string assorti, elle s'étira langoureusement sous les yeux fiévreux d'Aiden, puis se laissa glisser en arrière sur le canapé. D'un regard, elle l'invita à revenir se positionner au-dessus d'elle. Une fois cela fait, elle ne put s'empêcher de reprendre ses lèvres un instant, basculant son bassin contre le sien.

Puis elle délaissa la bouche d'Aiden et fit glisser la sienne vers son oreille qu'elle mordilla au passage, avant de descendre taquiner son cou, puis son épaule. Elle remonta insidieusement sa jambe gauche le long de la sienne, taquinant son mollet et son genou des orteils au passage.

- Finalement... tu n'es pas si détestable non plus.

Murmura-t-elle dans un souffle sensuel, alors que ses mains fines venaient agacer du bout des ongles le bas du dos d'Aiden, et qu'elle ondulait du bassin contre lui - juste une fois, rien que pour sentir à travers leurs sous-vêtements combien il pouvait la vouloir.

Invité

Une odeur délicieuse se dégageait du corps de la charmante demoiselle, une odeur que le badboy sentait avec un plaisir encore contenu, un plaisir qui ne demandait désormais qu’à montrer le bout de son nez pour en apporter encore plus. Il était étonnant de voir un tel retournement de situation entre les deux jeunes étudiants, étonnant de les voir s’amuser avec autant d’ardeur et de passion dans ce qui n’était à l’origine que mesquinerie sans conséquence. Cette fois-ci, il y en avait une. Une conséquence qui était à mille lieux de ce que pouvait pensé Aiden Kist vis-à-vis de Sarah Isael, mais qui ne lui était pas désagréable. Tandis qu’il jouait habilement de ses lèvres sur la moindre parcelle de peau du corps de la blonde qui lui passait sous le nez, le beau brun parvint à éjecter ce qui retenait le jean de sombrer avec les vêtements précédents, dans l’oubli le plus total. Ainsi, teeshirt et pantalon d’Aiden s’étaient retrouvés de l’autre coté du canapé, tandis qu’il avait enlevé ses chaussures en les laissant retomber le plus simplement du monde sur le sol avec un clapotement qu’il ne perçu même pas.

Il ne percevait d’ailleurs plus grand-chose de ce qui pouvait se trouver autour de lui. Aiden n’avait d’yeux, durant ces instants qui lui étaient inhabituels, que pour la belle blonde qui désirait la même chose que lui. Etait-ce le hasard qui avait rendu cette réciprocité ou autre chose ? Il n’y avait en tout cas aucun sens à ce que les futurs étudiants en arrivent à s’envoyer en l’air et pourtant, c’est dans cette direction qu’ils se rendaient. Etant parvenu à briser l’une des dernières formes de résistance vestimentaire de Sarah, Aiden repartit à la recherche de ses lèvres, de sa langue. II n’eut aucun mal à reprendre là où il en était quelques instants auparavant, reprenant ses baisers appuyés, laissant sa main gauche remonter le long du corps de sa partenaire tout en caressant avec envie ses formes, sa peau. Par il ne savait quel moyen, elle avait par ailleurs réussit à retirer son jean tout en gardant ses lèvres accrochées au sienne. L’expérience parlait surement et ce sentiment ne fit que se confirmer lorsque Kist rompit une nouvelle fois ses baisers pour observer le corps de Sarah, qui répondit à la réplique précédente du dieu (a) qu’elle avait face à elle.

« Pas si détestable? Menteuse… » Vint lui murmurer le jeune homme, l’obligeant à se redresser quelque peu pour l’entendre. « Tu pensais pas pouvoir t’éclater autant avec moi, ça se voit… Et c’est réciproque. » Ajouta-t-il en baissant son regard vers l’unique sous-vêtement qu’il avait encore.

D’un simple coup d’œil, Aiden venait de lui désigner tout l’effet que l’excitation de la scène lui procurait. Merde quoi, agir de la sorte était loin d’être ce qu’il faisait tout les jours, mais ajoutez à cela le fait qu’il s’agisse face à lui de Sarah Isael, celle qui n’appréciait que peu, c’était pour ainsi dire, jouissif. Qu’il n’appréciait que peu… Oui, car pour lui, elle aurait au moins un petit coté acceptable désormais. Inutile de faire un dessin, vous aurez compris pourquoi le beau brun l’apprécie légèrement.

Ce qui n’était maintenant pas à prendre à la légère, c’est cette déformation au niveau de son boxer, qui se sentait bien à l’étroit dans ce bout de tissu. Et l’orage n’était pas prêt de se calmer, puisque le cœur d’Aiden s’accéléra un peu plus lorsqu’il sentit les griffures possibles que lui faisait Sarah dans le bas du dos. Son bassin se collant contre le sien, la jeune fille remuait sous lui, laissant penser à Aiden qu’il s’agissait là d’une impatience quand à ce qui devait arriver. Elle le voulait, eh bien il faudrait attendre le bon vouloir du beau brun, ou alors ce sera à elle d’accélérer les choses. Aiden pour l’heure, se contentait de ce qui se trouvait à sa portée. Agressivement, il reposa ses lèvres sur l’une des joues de Sarah, griffant son doux visage à l’aide de ses incisives. Tout en action, sa main gauche se glissa du creux des reins de la jolie blonde alléchante, remontant jusqu’à ce qu’il parvienne au délestage de sa dentelle noire. N’étant nullement inactif de ses autres parties de son anatomie, Kist prenait un malin plaisir à bousculer de son intimité la détestable Sarah. Et comme pour confirmer son intention, le jeune homme laissa son autre main se glisser du visage de Sarah, parvenant au plus intime de ses secrets. Quelques doigts, puis rapidement une bonne partie de sa main s’aventura sous son bas, débutant dès lors d’habiles caresses, douces, sensuelles, travaillant avec le plus grand des sourire à ce qu’il sentait à son contact. Puis la vitesse se fit plus vive, et ainsi de suite, mais finalement, ce n’était qu’un jeu de plus pour faire flancher Sarah Isael un peu plus à son bon vouloir…

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En visite... [PV Aiden] [*]

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