Il faisait beau, il faisait chaud, les oiseaux chantaient, et… Max était caché dans un placard. Oui oui, tout à fait, caché. De quoi ou qui se cachait-il ? Ça serait trop simple si je vous le disais comme ça. Alors jouons aux devinettes : Qu’est-ce qui est petit - on parle de Max -, très joli - on parle toujours de Max -, et qui est capable de hurler beaucoup plus fort qu’on pourrait le penser - on parle toujours de… bref, vous avez compris… - ? Réponse : Non, c’est pas Max… Vous suivez rien, hein… Donc, réponse : Une fille. Si si, une fille, c’est petit, c’est très joli, et ça peut vous détruire les tympans avant même que vous puissiez vous en rendre compte. Et là, je vous vois venir, avec vos gros sabots : Depuis quand Max se cache-t-il quand une fille lui court après ? Normalement c’est le contraire, c’est lui qui court après les filles… ça, c’est l’image qu’il a. Parce la vérité est toute autre. La vérité, c’est que ce sont les filles qui le poursuivent. Et lui, il se laisse faire, quand elles veulent profiter de lui pour assouvir leurs désirs les plus inavouables. En fait, il met gentiment son corps au service de la gent féminine, et voilà comment on le remercie : en lui collant une étiquette de coureur… J’vous jure, ces filles… Aucune gratitude.

Mais là, dans ce cas précis, ça n’était pas pour profiter de son corps d’athlète que cette fille lui courait après. En fait, il ne savait même pas pourquoi elle lui courait après. Tout ce dont il se souvenait, c’était d’avoir tourné dans un couloir, et d’avoir aperçu un étudiant qu’il connaissait vaguement, et qui l’avait désigné, lui, avant que la jeune fille qui se trouvait à ses côtés ne se mette à lui foncer dessus, un regard meurtrier lui animant le visage. Il avait d’abord essayé de comprendre, mais en voyant l’objet dans la main de la jeune fille, il n’avait pas demandé son reste, et avait fait demi-tour, à toute allure. Et il avait trouvé ce placard, dans lequel il avait pu se cacher, le temps d’analyser la situation. La fille, il ne la connaissait pas. Quand à l’objet qu’elle avait dans la main, il n’était même pas sûr de l’avoir reconnu… ça aurait pu tout aussi bien être de la chantilly, de la mousse à raser, ou même une bombe lacrymo, il n’avait pas cherché à savoir… Il était trop loin pour le reconnaître, de toute façon - tant mieux, en même temps… De toute façon, ça ne changeait rien… Dans le doute, il avait fui, et il s’en félicitait, parce que c’était la meilleure des décisions à prendre…

- BIP BIP BIP… Nouveau message, nouveau message.

La voix de perroquet qui retentit depuis sa poche lui informait qu’il avait… un nouveau message, bravo Sherlock ! Message qu’il s’empressa de lire :

« Rend-lui ses chaussures, elle te laissera tranquille… =) »

Ses chaussures… Hein, quoi !? C’était quoi cette histoire ? Il n’avait piqué les chaussures de personne, aux dernières nouvelles… Et à sa connaissance, il n’avait pas de moments d’absence pendant lesquels il pouvait l’avoir fait… Alors non, il n’avait rien fait du tout. C’était une blague, c’est ça ? Attendez, de qui venait le message, déjà… ? Ah, oui… C’était une blague. Il rangea son appareil dans la poche arrière de son jean, et soupira, en souriant… Ressortant de son placard, il réfléchissait déjà à sa vengeance, quand il entendit les pas de la jeune fille qui courait toujours, à sa recherche. Elle, elle ne savait pas que c’était une blague. Et elle, elle n’hésiterait pas à l’asperger d’il-ne-savait-trop-quoi, si elle le voyait. Et comme il n’avait pas envie de passer le reste de la journée mouillé, il préféra se réfugier derrière la porte la plus proche, qui était aussi une porte derrière laquelle il n’était jamais allé. Tout ce qu’il savait, c’est que c’était une pièce qui était toujours vide… Atelier de dessin, voilà… Comme si les artistes de la fac avaient besoin d’un atelier pour se réunir…

Refermant la porte derrière lui, il s’adossa à celle-ci, les yeux fermés.

Une fille… C’est petit, c’est joli, ça crie très fort, et… ça court vite, aussi. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ça court très vite, une fille… Enfin, pas toutes, mais celle-là, elle courait très vite. Et Max était essoufflé, à force de courir. Et pouvoir se réfugier dans cette salle habituellement vide avait été un vrai soulagement. Jamais il n’aurait pensé se retrouver dans une telle situation… Fuir devant une fille ! Ça ne lui était jamais arrivé, avant ! Bah oui, quoi… Vous vous doutez bien que quand une fille lui saute dessus, c’est pas Max qui va aller voir ailleurs… - Pas dans l’immédiat, en tout cas… ahem. Sauf que jamais auparavant on ne lui avait sauté dessus avec une bombe d’il-ne-savait-toujours-pas-quoi dans la main… Enfin si, mais pas comme ça. Pas quand les seuls mots que la fille avait en tête étaient : « mes chaussuuuuuuures !!! » Tss… Les filles et leurs chaussures… Une histoire de dingue.

Les yeux toujours fermés, il attendait d’avoir retrouvé une respiration normale, avant de pouvoir repartir. En aucun cas, l’idée de s’attarder plus longtemps dans cette salle dont il ne savait rien ne lui avait traversé l’esprit. Enfin… pas tant qu’il n’avait pas entendu le son de cette voix, qui vint le déranger dans sa… reprise de respiration ? Bref, il entendit une voix qui ne lui était pas inconnue, et l’identifia avant même d’avoir rouvert les yeux, pour croiser le magnifique regard de…

- Andie…

Il était surpris… Et encore, le mot était faible. Il en avait le souffle coupé, oui, voilà… Attendez, il n’était pas essoufflé, y’a trente secondes ? Ah oui, c’est bien ce que je me disais… Donc non, il n’avait pas le souffle coupé, mais presque… Presque instinctivement, il lui rendit son sourire, et se retourna pour verrouiller la porte. C’était plus prudent, au cas où l’autre foldingue rappliquait… - ouhhh comment tu parles des filles Max, c’paaas biennn…

- Euh… Tu me croiras jamais, mais ouais… Enfin pas une horde, mais juste une…

Là, comme ça, ça faisait un peu… comment dire… pas très courageux… ahem. Mais il préférait lui dire la vérité, c’était mieux… Parce qu’il connaissait sa réputation, et il savait qu’Andie la connaissait. Et quand un Max s’enferme dans une pièce avec une autre fille, en général, on connaît la suite… Sauf que là, il ne voulait pas de cette suite. Pas avec Andie… Pas qu’il en ait pas envie, hein… Au contraire, il ne pensait quasiment qu’à ça, quand il était avec elle. Mais c’était peut-être justement parce que ça lui était interdit… Oui oui, vous avez bien lu, interdit. Maxime Rutherford avait des interdits… En fait, c’était papa Rutherford qui l’avait fixé, cet interdit. Et pour une fois qu’il lui avait posé une limite, Max avait décidé de la respecter. Même si pour ça, il devait se faire violence, à chaque fois qu’il la croisait, cette demoiselle Presley…

- Une histoire de chaussures… et de chantilly… Ou de mousse à raser, je sais pas… Bref, tu fais quoi ?

Il s’était approché d’elle, et voyait maintenant l’état de sa table de travail… De toute évidence, sa question était inutile… Voyons Max, on fait quoi dans un atelier de dessin, à ton avis ? Enfin non, laisse tomber… J’oubliais que t’étais… Max.
Il préférait cependant parler d’autre chose, et regarder autre chose, pour éviter de la regarder, elle, et penser à ce à quoi il ne devait pas penser…

Il évitait de croiser son regard, le plus possible, et il ne s’en cachait pas - enfin si, un peu quand même… -, mais il était bien obligé de la regarder, quand elle lui parlait… Pour lui dire que ça lui faisait plaisir de le voir, par exemple. Lui aussi, ça lui faisait plaisir de la voir. Il l’aimait bien, c’était une évidence… Mais c’était un peu plus compliqué que ça. Allez dire à un mec qui s’appelle Max que cette fille-là, tu vois, et ben t’as absolument pas le droit d’y toucher. A votre avis, comment il le vivait, ça ?

- Moi aussi, ça me fait plaisir.

Voilà, comment il le vivait. Il faisait bonne figure, alors qu’au fond, il aurait préféré ne pas la voir du tout… Mais comment vous dire… Il l’aimait bien, c’était indéniable, et il ne pouvait pas tout simplement l’éviter, c’était au-dessus de ses forces. Et puis, franchement, à choisir, vous préfèreriez la folle du couloir, ou la délicieuse Andie Presley ? Ouais, hein… Le choix était vite fait.

Il s’empara d’une chaise libre, la posa près de la table d’Andie et s’installa comme il adorait le faire - les pieds sur le siège, et les fesses au-dessus du dossier. Il était suffisamment doué pour ne pas tomber, en général… Il ne restait plus qu’à espérer qu’Andie ne le troublerait pas trop pour qu’il perde l’équilibre… Mais pour l’instant, elle ne faisait rien de vraiment troublant. Elle lui montrait simplement son croquis, qui représentait une robe, qui ressemblait à… une robe. Ça se saurait, si Max s’y connaissait en stylisme, mode, et tout ce qui allait avec… Lui, il préférait ce qu’il y avait en dessous, pour tout vous dire… ahem.

- Oh… Intéressant… En même temps, dans un atelier de dessin, c’est pas très étonnant, hein…

La remarque intéressante du jour… Mais au moins, il parlait, et quand il parlait, il ne pensait pas - la logique Maxienne a certains côtés sombres que personne ne parvient à comprendre… Donc inutile de s’inquiéter, même si on n’arrive plus à le suivre… C’est même plutôt normal, parfois… ahem -. Il ne la regardait pas dans les yeux… Il préférait regarder ses mains, alors qu’elle rangeait son dessin dans sa pochette. Elle avait fini, donc. A moins qu’il l’ait interrompue… ? Ah, non. Il ne la dérangeait pas, d’après ses dires… M’enfin elle aurait très bien pu dire ça pour lui faire plaisir, ou ne pas le mettre mal à l’aise… Max ? Tais toi, tu penses trop.

Au lieu de répondre, il lui adressa simplement un sourire. Mais pour ça, il fut obligée de croiser à nouveau son regard - rho… ce regard ! -, et penser, à nouveau… C’était plus simple, quand il n’avait pas besoin de réfléchir… Parce que là, il ne savait pas quoi faire. Elle avait rangé son dessin, et après ? Elle n’avait pas l’intention de bouger - et il l’aurait mal pris, qu’elle s’en aille alors qu’il était là -, donc ils se retrouvaient tous les deux, dans une pièce vide, sans savoir quoi faire… Et dans ces cas-là, qu’est-ce qu’il fait, Max ? Ah, voilà, elle aussi elle lui posait la question. Ah… Non, en fait, elle parlait de la folle du couloir. C’était ça, hein ? Sinon, pourquoi est-ce qu’il voudrait attendre ? Il n’avait aucune autre raison d’attendre… Et il n’y avait aucun double sens à comprendre dans cette phrase.

- C’est la meilleure solution, je crois.

Oui oui, il parlait de la fille du couloir, rien d’autre… Et pourtant… Oui, il était en bonne compagnie. Très bonne compagnie, même… Rho… Quel gâchis, je vous jure ! Mais pour ne laisser paraître aucun trouble, il rigola doucement, d’un rire que les filles trouvaient craquant, en général… Ah mais non, il ne voulait pas être craquant, là ! Stop !

- Très bonne compagnie…

Un sourire, et il reporta son attention sur les feutres éparpillés sur la table. Elle commençait à s’ennuyer, hein ? Que pouvaient-ils faire, pour la désennuyer, hum ?

- Tu viens souvent ici ? Moi, c’est la première fois que je mets les pieds dans un atelier de dessin…

Il prit une feuille blanche qui traînait sur la table voisine, et avec un feutre jaune, dessina un petit soleil, celui-là même qu’on apprend aux enfants quand ils commencent à savoir tenir un crayon.

- … Et comme tu peux le voir, mes talents de dessinateur ne volent pas très haut…

Il releva la tête vers elle, en souriant. C’était pas si mal, une fois qu’il pouvait penser à autre chose.

Parler était sans doute la meilleure chose à faire, pour éviter de penser au reste. Parler, parler, et encore parler… Mais au bout d’un moment, il n’y avait plus rien à dire. Et au bout d’un moment, le silence vint remontrer le bout de son nez, et jouer les trouble-fête. Au bout d’un moment, Max ne sut plus quoi dire, et il se serait senti bien mal, si la demoiselle Presley n’avait pas pris la parole. Enfin… Finalement, peut-être qu’il eût préféré qu’elle ne dise rien, à choisir ? Parce qu’indiquer qu’elle avait mal au dos laissait entendre beaucoup de choses, surtout quand c’était à Max qu’elle le faisait. Il préféra cependant ne pas réagir… Ou du moins, pas comme elle l’aurait souhaité, sans doute…

- C’est le dessin qui te fait ça ? Je sais que t’aimes bien, mais faut pas te faire mal pour ça, hein ?

Il savait parfaitement ce qu’il faisait. Oui oui. Enfin… presque. Elle serait déçue, là… non ? Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi elle faisait ça. Pourquoi, précisément aujourd’hui, avait-elle décidé de lui dire ça, en sachant très bien ce que ça signifierait, pour lui ? Peut-être qu’en fait, elle était de mèche avec son père… Peut-être que c’était ça, en fait. Tous les deux, ils s’étaient entendus, pour faire subir la torture à ce pauvre Maxounet qui n’avait rien demandé à personne… Mais en même temps, il imaginait mal Andie lui faire ça… Quoique… Max ? Tu réfléchis vraiment trop, là.

Il lui avait souri, tout simplement. Comme tous les sourires qu’il lui avait adressés jusque là. Et il avait fait en sorte qu’elle n’y voie rien d’autre que ce qu’il y avait à voir, à savoir : … rien. Euh… on disait quoi, là ? Rho ça y est, j’ai trop réfléchi, j’arrive même plus à suivre ce que je raconte… >.<

Et puis, en même temps, il fallait dire qu’elle ne l’aidait pas non plus, avec ses yeux, là… Et puis, pourquoi s’était-elle, elle aussi, penchée sur son dessin ? Son soleil était assez grand pour qu’elle le voie de loin, non ? Et puis, pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher de profiter qu’elle soit concentrée sur son dessin - qui était vraiment loin d’être une œuvre d’art, pourtant… - pour la regarder, elle ? Et puis… Pourquoi avait-elle relevé les yeux ?

Et pourquoi il était bloqué, là ? Ah… non, il avait quand même réussi à dévier le regard, baissant les yeux, avouant silencieusement sa défaite. Mais il ne voulait pas gagner, il voulait juste que le jeu s’arrête… ça n’était pas possible, ça ? Non ? Mmh… Visiblement, non. Et puis, il ne pouvait pas vraiment en avoir le cœur net, parce qu’il se voyait mal demander à haute voix « dis, on peut arrêter de jouer, là ? »… ça aurait sans doute été pire, en fait.

Plusieurs fois, il cligna des yeux. Il allait bien finir par se remettre sur pied, non ? Il allait bien finir par redevenir… lui-même. Enfin, pas tout à fait, cela dit. Parce que le vrai « lui-même » aurait sauté sur ces magnifiques épaules, pour leur offrir le meilleur massage dont il était capable… Et bien plus encore… Mais non, il ne fallait pas qu’il pense à ça. Surtout pas quand…

Ah ? Il avait l’air troublé ? Ça se voyait tant que ça ? Non…

- Non, pourquoi ?

Brusquement, il se redressa, autant pour s’éloigner du visage un peu trop proche de la demoiselle, que pour reprendre un peu de contenance… Mais… Si pour l’éloignement, c’était plutôt réussi, pour la contenance, on repassera… Il s’était redressé si rapidement qu’il avait oublié qu’il n’avait pas de dossier. En fait, il avait complètement oublié la manière dont il était assis. Et forcément… La chaise bascula en arrière, et lui avec.

Et il n’était pas troublé, hein ?

Le soleil qu’il avait dessiné était loin d’être exceptionnel, il fallait bien l’avouer… Et pourtant, il s’y était appliqué, à son dessin, comme si dessiner avait pu occuper son esprit pendant assez longtemps pour retrouver sa sérénité. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait… Il ne comprenait pas pourquoi là, d’un coup, il n’arrivait plus à garder son sang-froid, face à Andie qui plus est. Et quand elle lui fit ce compliment, lui affirmant que c’était bien, parce qu’il n’avait pas dépassé, ça lui avait arraché un sourire. Sourire qu’il ravala bien vite, cependant. Mais bon sang, que lui arrivait-il ?

- Merci… J’ai appris tout seul.

Il lui adressa un autre sourire, un peu moins troublé, cela dit. L’humour était le meilleur échappatoire qu’il connaissait. Et là, pour le coup, ça lui permettait de dire quelque chose, enfin, d’un peu… « normal ». Quoiqu’à bien y réfléchir, elle aurait pu trouver cette remarque assez bizarre, en fait… Qui avait besoin d’un professeur, pour apprendre à dessiner un soleil ? M’enfin… Max était bien connu pour ses bizarreries, n’est-ce pas ?

Là-dessus aussi, il se reposait. C’est ce qu’il y avait de bien, à avoir une « réputation »… Ou du moins, quand tout le monde le voyait toujours sous un certain jour… A un moment, il n’avait plus besoin de se justifier. Là où ça devenait plus compliqué, en revanche, c’était quand il n’était plus comme tout le monde l’attendait… Et où il semblait bizarre, comme Andie lui fit très justement la remarque. Et là, il avait reculé, pour prendre un peu de distance, et pour réfléchir à ce qu’il devrait dire… Et là, il était tombé à la renverse.

Et non, il n’avait pas hurlé de douleur. Il n’avait même pas poussé le moindre cri de surprise… Il s’était juste étalé, sur le sol, sans rien dire, et sans réagir… Ce ne fut que quand il vit Andie se lever pour venir l’aider, l’air inquiète, qu’il sortit de sa torpeur, et se releva, avec son aide - dont il n’avait pas réellement besoin, mais il n’allait pas non plus s’en plaindre… Il se leva, donc, et lui adressa un sourire amusé. Amusé de quoi ? Aucune idée… Allez lui demander.

- Je me meurs… Je crois que j’ai besoin d’un massage…

Longuement, il s’étira, de toute sa hauteur, puis lâcha un soupir, tout en observant son soleil.

- Allez… Si je t’en fais un, tu m’apprends à dessiner ?

Tombé sur la tête ? Mmh… Non. Juste une habile manoeuvre pour échapper aux questions d'Andie... ou pas.

Il était revenu s’asseoir sur sa chaise, faisant presque comme si rien ne s’était passé. Presque, parce qu’il était quand même tombé sur le dos, et… Non, en fait, ça ne lui faisait rien du tout. Mais c’était une bonne occasion pour prétendre vouloir un massage… Massage dont il n’avait absolument pas besoin, évidemment, mais il avait choisi de changer de stratégie, et de… comment dire… redevenir le Max qu’on connaissait. Bien sûr, il n’oubliait pas les directives de son père, mais il était tout à fait capable de se comporter normalement, sans forcément chercher à séduire Andie, n’est-ce pas ? Ça n’était pas comme si c’était une seconde nature chez lui… si ? Rah… zut. En fait, il ne savait plus vraiment ce qu’il faisait, mais il n’était plus vraiment sûr de vouloir savoir…

Surtout qu’Andie non plus n’était pas totalement innocente, dans l’histoire. Elle avait prétendu qu’il avait un épi pour lui toucher les cheveux, et… comment ça, parano ? Oui, bon, d’accord, peut-être qu’il l’avait, cet épi. Sûrement, même, mais… le sourire qu’elle lui adressa juste après n’aurait pas dû être aussi magnifique. Pourquoi remarquait-il tous ces détails qu’il n’aurait pas dû remarquer ? En fait, peut-être que son père aurait dû ne rien lui dire, ça aurait été mieux… Finalement, non. Il l’aurait remarquée quand même, et il n’aurait pas hésité une seconde à la séduire… Vilain Maxou.

- Merci.

Il répondit à son sourire, tout comme il répondit à sa question d’après, lui proposant le massage qu’elle lui avait implicitement demandé, un peu plus tôt. Parce qu’il ne pouvait décemment pas refuser ses services à une aussi jolie demoiselle, voyons… Et puis, un massage, ça n’impliquait rien.

- Tu n’as aucun souci à te faire, je suis doux comme un agneau.

Et les mains fermes, oui. Il fallait bien qu’elle lui vienne de quelque part, cette réputation d‘Alpha. Il était apprécié des filles, et savait leur rendre la pareille, en en prenant le plus grand soin. Et s’il ne se jeta pas immédiatement sur les épaules d’Andie, ce fut pour prendre le temps d’admirer ses épaules dégagées… Pourquoi les filles inaccessibles étaient-elles si jolies ?

Elle lui expliqua la raison pour laquelle elle avait mal, sans doute pour relancer la conversation, et l’encourager à venir, ce qu’il ne tarda pas à faire. Avec un petit rire réprobateur, il rapprocha sa chaise, et posa enfin les mains sur les épaules de son amie.

- Tu devrais faire attention à toi, Andie.

Alors que ses pouces commençaient doucement à décrire des cercles sur le haut de son dos, Max s’était rapproché de la demoiselle, de sorte que quand il reprit la parole, elle put sentir son souffle dans son cou.

- Il serait dommage que de si jolies épaules soient abîmées…

Et là, la grande question : Que faisait-il, exactement ? Et la réponse : Il était Max, tout simplement…