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 You hate me and I hate you [Terminé]

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MessageSujet: You hate me and I hate you [Terminé]   You hate me and I hate you [Terminé] I_icon_minitimeSam 12 Sep - 22:31

Combien de fois était-elle passée devant cette salle, l'air de rien, jetant un coup d'oeil au passage, espérant qu'elle fût vide ? Elle ne parvenait même pas à dire s'il y avait seulement eu un jour où elle ne l'avait pas fait... Et chaque fois, elle regrettait presque d'avoir choisi un cursus littéraire plutôt que musical. Presque, parce que dès qu'elle rouvrait un de ses bouquins de littérature, elle se souvenait instantanément pourquoi elle l'avait fait, et elle n'avait plus du tout envie d'abandonner.

Mais le piano lui manquait. Elle avait presque oublié le toucher du sien, chez maman, tant elle n'y avait guère accès. Et elle ne pouvait pas toujours embêter ses camarades avec son violon. Alors quand ce matin-là - ô surprise - elle avait trouvé la salle vide, elle s'était arrêtée sur le seuil contemplant les instruments inertes quelques instants. La guitare avait retenu son attention un moment, comme elle lui rappelait l'Irlande, et celui qu'elle y avait laissé. Elle n'avait quasiment plus joué de cet instrument depuis, et si elle avait hésité un instant, elle avait renoncé à y toucher. Le piano lui manquait, vraiment. Elle avait posé ses classeurs sur une chaise avoisinante, et s'était installée, ses doigts effleurant d'abord les touches sans appuyer dessus, et elle ferma les yeux quelques secondes. Et puis les notes avaient commencé à résonner dans la pièce dont elle avait seulement poussé la porte. Et sa voix avait fini par les accompagner.
When harm is done no love can be won
I know it happens frequently
What I can't understand please
God hold my hand
Is why it should have happened to me

And it's only love and it's only love
That can break a human being
and turn him inside out
Elle s'était arrêtée de façon abrupte, les yeux posés sur le clavier, et soupira. C'était une des chansons de Sélène, ça, elle n'aurait pas dû la jouer, elle ne lui appartenait pas. Mais c'était une très belle chanson, et c'était ce qui lui était venu en premier lieu à l'esprit, sans qu'elle pût expliquer pourquoi. Elle avait dû l'entendre jouer au piano, une des nombreuses fois où elle était descendue espérant pouvoir s'y installer à son tour et l'avait écoutée quelques instants avant de se décider à vider les lieux. Sélène était douée, très douée. Aubrey faisait toujours en sorte de ne pas se faire remarquer lorsqu'il lui arrivait de l'écouter, certaine que la fille de son beau-père s'arrêterait net et quitterait la pièce dès qu'elle l'aurait repérée. Elle ne comprenait toujours pas, et l'irlandaise ne faisait rien pour l'aider à comprendre. Qu'avait-elle pu faire pour qu'elle la haït à ce point ? C'était dommage... Si elles avaient pu s'entendre, elles eussent sans doute pu partager leur passion pour la musique. Pas comme avec Ben, certes, elle ne pourrait jamais comparer, mais ç'eût pu être enrichissant pour toutes les deux. Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'essayer. Un nouveau soupir passa ses lèvres et elle secoua légèrement la tête avant d'enchaîner sur un autre morceau, en italien cette fois.
Sembrava un'altra storia che
Il tempo porta via con se
Tu non lasciarmi mai !
Tu non lasciarmi !

E più mi manchi, più tu stai
Al centro dei pensieri miei
Tu non lasciarmi mai
Perché oramai sarai
Incancellabile
C'était étrange, de reparler italien. Papa n'utilisait plus que l'anglais depuis longtemps, et si elle tentait, par moments, de relancer la conversation dans sa langue maternelle, ça finissait toujours par revenir à l'anglais, l'anglais, et encore l'anglais. Elle s'était emportée, une fois, au début, quand il venait juste d'emménager dans son nouvel appartement, lui balançant en italien que s'il avait oublié d'où il venait, pas elle, et qu'elle continuerait à parler cette langue, jusqu'à ce qu'il la fiche dehors s'il fallait. C'était comme Maman avec la langue de Molière. Elle avait beau tenter, de temps en temps, de la faire parler sa langue, elle n'entendait sa mère se décider à employer le français que quand elle était au téléphone avec sa famille. Ca non plus, elle ne le comprenait pas. Elle était aussi française qu'italienne, l'anglais n'était que sa langue d'adoption. Pourquoi faisaient-ils tous comme si elle était d'ici, alors même que son accent était tout à fait irlandais, rien à voir avec le parler américain de ses petits camarades ? Ses doigts coururent encore sur le clavier, et elle ferma parfois de nouveau les yeux, comme emportée par la mélodie qui s'égrenait, amplissant la pièce.
Je t'aime encore si fort, non pas sans toi
Je ne la vivrais pas cette vie-là
Si tu me reprenais dans tes bras
On pourrait reconstruire tout ça, non, non, non, non

Pas sans toi
Ce serait comme renier ma vie, ma vie
Ce serait comme étouffer un cri
Si j'ai tort éloigne-toi, si tu m'aimes attends-moi

Sèche tes pleurs, refais-moi ce sourire, celui qui ne me fait pas vieillir
Ni mon âme ni mon cœur
Je t'aime encore si fort
Je t'aime encore... Des mots qui rappelaient encore et toujours un visage à sa mémoire. Un visage qu'elle n'avait pourtant plus revu depuis trop d'années. Saurait-elle encore le reconnaître aujourd'hui ? Et combien de fois s'était-elle promis de profiter d'une escapade à Paris pour faire faux bond à ses parents et traverser la manche, rejoindre Galway et Ben ? Elle était trop jeune à l'époque... Et à présent qu'elle eût pu voyager seule sans attirer l'attention, il y avait trop longtemps qu'elle n'avait plus vu Paris, pour mettre un tel plan à exécution.

*Qu'est-ce que tu deviens maintenant, Ben ?*

Son regard coula vers la guitare, et elle secoua la tête. Ca ne rimait à rien de ressasser le passé, ça ne le ferait pas revenir. Un morceau plus vif monta encore du piano, qu'elle accompagna bien vite vocalement.
It's always times like these
I think of you
And I wonder if you ever think of me

'Cause everything's so wrong
That I don't belong
Living in your precious memory

'Cause I need you
And I miss you
And now I wonder

If I could fall into the sky
Do you think time would pass me by ?
'Cause you know I'd walk a thousand miles
If I could just see you... tonight
Malheureusement, ce ne fut pas Ben qu'elle vit ce soir. Ce ne fut même pas quelqu'un qu'elle appréciait, ni même encore quelqu'un qu'elle connaissait vaguement ou ne connaissait pas. Non. Quand elle cessa de jouer et releva les yeux vers la porte, ce fut pour faire face à un visage qu'elle haïssait particulièrement et qui fit naître un éclat glacé dans ses prunelles bleues. Qu'est-ce qu'il faisait là, celui-là ? Immobile et droite sur son siège, le regard planté droit sur lui, elle ne bougea pas d'un pouce, attendant qu'il daigne... qu'il daigne quoi ? Bouger, prendre la parole, tenter de reprendre là où il en était resté la fois où Max l'avait tirée de ses griffes ? Elle n'en savait trop rien au juste. Mais elle attendait, et elle ne bougeait pas. Il obstruait la sortie de toute façon, lui rappelant cruellement de très mauvais souvenirs : la fuite n'était pas envisageable, cette fois encore.

[Justin ? - Désolée pour le pavé...]


Dernière édition par Aubrey B. Calano le Dim 31 Jan - 11:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You hate me and I hate you [Terminé]   You hate me and I hate you [Terminé] I_icon_minitimeDim 13 Sep - 8:49

    Le passé nous rattrape toujours un jour où l’autre, c’est une réalité. Comme il est dit dans la Bible, quand Jésus parle du Jugement Dernier, tout le monde sera jugé à la hauteur de ses actes. C’est un peu sur ce principe qu’est né le karma. Je ne crois pas au karma, beaucoup de personnes dans mon entourage le savent et en on déjà eu la preuve. J’aimerais pouvoir dire que les personnes qui font le bien gagnent toujours, sortent toujours vainqueurs mais la réalité est toute autre : les méchants sortent toujours vainqueurs, peu importe de la façon dont ils peuvent arriver à leurs fins.

    La journée pour avait commencé très tôt, aux alentours de cinq heures du matin pour être précis, suite au réveil assez brutal, causé par Millie, ma petite copine qui s’était amusée en me rejoignant dans mon lit pour me réveiller à sa façon qui, sans surprise, m’avait beaucoup plu. Millie et moi sommes un couple très dur à comprendre mais surtout, amusant à voir en action. Trop fier l’un et l’autre pour déclarer complètement sa flamme à l’autre, nous jouons toujours sur la défensive, les baisers sont des moments de faiblesse et une fois qu’ils sont terminés, la guerre recommence pour un nouvel épisode de la guerre des sexes qui, à chaque semaine, m’en fait voir de toutes les couleurs. Les nuits passées au commissariat en passant par les bagarres incessantes entre Millie et moi, voilà à quoi pouvait se résumer cette guerre qui faisait rage dans mon couple depuis maintenant plus de deux ans.

    - Qu'est-ce que c'était bon, dis-je en parlant tout seul, marchant dans le couloir désert d'un pavillon dont j'ignorais l'existence jusqu'à aujourd'hui.


    Je me rappelle du début de notre relation comme si c’était hier. C’était dans un bar, où un groupe de rock émergent jouait un excellent morceau sur scène, leur musique berçant mes oreilles et m’emportant dans un moment d’extase, accompagné de Millie qui, comme à son habitude, me boudait et se demandait encore pourquoi je l’avais amené dans ce bar disons, peu fréquentable pour deux personnes comme nous. Je lui avais simplement répondu que cette chanson pouvait régler tous mes problèmes, rien qu’en l’écoutant. La musique avait chez moi l’effet d’un kilo d’héroïne, je me laissais vibrer au son des notes qui émergeaient de la guitare du guitariste et tout en gardant les yeux bien fermés, je me laissais bercer sur cette mélodie en écoutant les paroles que le chanteur ajoutait à cette mélodie déjà fabuleuse.

    Millie ne pouvait comprendre cet effet qu’avait la musique sur moi, elle préférait se défoncer avec de la vraie came, de la bien forte. La dépendance de Millie me dérangeait un peu mais comme j’avais déjà consommé pas mal en la négligeant totalement, je ne pouvais pas la réprimander sans qu’elle ne me cite en exemple qui, malheureusement pour moi, était un exemple flagrant. Pendant la deuxième année de mes études à l’université, j’avais commencé à m’approcher un peu trop près des amis défoncés de Millie qui la fournissaient en came de premier choix. C’est ainsi que j’avais, moi aussi, commencé à consommer de la marijuana et ensuite de la cocaïne.

    Qui m’avait sorti de ce mauvais pas ? Millie elle-même. Défoncée comme elle était à l’époque où je consommais moi-aussi, même en prenant du recul et en analysant tout ce qui s’était passé, j’avais encore du mal à comprendre ce qui avait poussé Millie à me tirer de cet univers. Peut-être considérait-elle que je valais mieux qu’un autre de ces gosses de riche qui dilapident la fortune de leurs parents dans la drogue et dans la débauche, qu’au fond, j’étais un gars bien et que je méritais d’accomplir quelque chose d’aussi grand que l’œuvre de mon père, quelque chose à la hauteur de mon nom. Il s’agit là de ma théorie et même si un jour elle daigne de répondre à cette question qui me brûle les lèvres à chaque fois que je discute avec elle et que je plonge mes yeux dans les siens, de grands yeux verts remplis de vie et de bonheur.

    Me voici maintenant aujourd’hui, complètement nettoyé de toute cette merde, les poumons remplis d’air frais et les narines dégagées. Ce chapitre sombre de ma vie est bel et bien derrière moi mais souvent, il m’arrive de faire face au passé, c’est inévitable. « In Deo Speramus », en Dieu nous croyons, telle est la devise de Brown.

    Je regardai ma montre et je remarquai que je disposai encore de plus de deux heures avant mon prochain cours, qui porterait sur les différentes techniques d’écriture journalistique, un cours particulièrement ennuyeux selon mon propre opinion car dans ce cours, la partie théorique ne laissait aucune place à la pratique, le plus amusant et le plus enrichissant dans le journalisme mais aussi dans tous les autres métiers. Il est toujours plus amusant d’expérimenter et d’apprendre en maniant des outils ou en remarquant par nous même les choses écrites dans les livres au lieu d’avoir à lire des centaines de pages chaque semaine. Je marchais dans un couloir dont j’ignorais l’emplacement mais je me fichais un peu de me savoir perdu, j’avais du temps à tuer.

    Soudain, j’entendis un piano commencer à jouer. Les notes de cet instrument si majestueux m’envahirent aussitôt, mon cœur battant au rythme de la mélodie qui s’échappait de cette classe tout près de moi. J’étais donc probablement dans le pavillon artistiques, sans vraiment savoir comment j’étais arrivé ici et je n’étais pas seul. La personne qui jouait du piano était vraiment bonne, je pouvais sentir dans les notes une forte assurance, un don naturel. C’était perceptible. Je m’approchai discrètement de la classe, ne voulant pas faire de bruit ou encore faire sursauter le ou la pianiste. Arrivé sur le pas de la porte, j’appuyai mon épaule droite sur le mur et je continuai à écouter la mélodie qui avait complètement pris le contrôle sur mon corps. Encore une fois, je pouvais ressentir à quel point la musique avait un effet sur moi. C’était tout simplement intense.

    Lorsque la voix de la jeune fille qui jouait commença à voguer à travers les notes, je fermai les yeux pour apprécier le moment. C’était une chanson que je ne connaissais pas mais je m’en fichais, même si le titre de cette chanson m’était complètement inconnu, je ne pouvais m’empêcher de sourire et d’apprécier, ces paroles étaient si vraies. Elles me touchaient. Elle continua à chanter pendant quelques minutes et enchaîna avec des paroles en italien, la langue du romantisme. J’avais déjà essayé de l’apprendre pour des motifs concernant la drague mais j’avais renoncé après la troisième leçon. Elle chantait maintenant en français, une langue que je maîtrisais depuis ma naissance, ma mère étant d’origine française. Rares étaient les fois où je pouvais parler français mais quand une occasion se présentait, je me réjouissais toujours d’utiliser un langage autre que celui de Shakespeare.

    La jeune fille cessa de jouer et son regard croisa le mien. L’explosion qui se déclencha dans ma tête fut si brutale que j’en perdis pratiquement l’équilibre. Cette fille…ce regard…ce sourire malin et enjoué…Aubrey Calano. J’en étais pratiquement certain, je ne pouvais pas me tromper, le choc avait été trop important pour que je ne puisse pas en être sûr. Il y avait de cela un an, avec une bande de potes, nous avions essayé de passer du bon temps avec cette fille qui semblait un peu givrée et moi, lancé dans mon excitation, j’avais tenté de la déshabiller contre son gré. Heureusement pour elle, son copain, Maxime Rutherford, était arrivé à temps pour mettre fin à ce flirt disons, un peu osé. Je tentai de dire quelque chose mais rien ne parvenait à sortir de ma bouche, celle-ci étant devenue sèche comme le sable à la simple vue d’Aubrey. D’après moi, elle devait me considérer comme un véritable monstre, une ordure. Que pouvait-elle penser d’autre ? J’avais tenté d’abuser d’elle alors que je n’avais absolument aucune idée de qui elle pouvait être, je ne l’avais appris que plus tard, après que Maxime m’ait rendu une petite visite qui s’était rapidement terminée en bagarre entre Maxime et ma bande de copain, mes chiens de poche qui constituaient un peu ma garde rapprochée, très utile dans les cas où un maniaque, Maxime portant ici ce rôle, voudrait m’attaquer et me battre pour une action quelconque, ici les attouchements de ma copine.

    Non je dois l’avouer, je ne suis pas un grand bagarreur, après tout, je n’ai pas du tout la carrure d’un boxeur, je ne fait que jouer au basketball et pour ça, je n’ai pas besoin d’une carrure de bodybuilder. Un des moments que j’adore est de tabasser quelqu’un lorsque celui-ci est à ma merci. Je suis toujours celui qui, exactement comme dans les films, se fraie un chemin dans le cercle d’individus qui viennent de tabasser un pauvre innocent et qui, simplement avec sa notoriété, fait plus mal à la victime de ce groupe que si un rouleau-compresseur lui avait passé sur le corps.

    Je m’approchai d’Aubrey et je pus enfin dire quelque chose :

    - Je crois que les présentations ne sont plus nécessaires. Je ne t’ai pas revu depuis ce fameux jour, tu m’évitais ou quoi ?


    Avec un ton rempli de sarcasme, je lui souris en montrant les dents et en fiant légèrement son décolleté qui dévoilait sa poitrine quelque peu…développé. C’était probablement ce qui m’avait attiré chez elle lors de cette fameuse fête…


Bon euh, je sais, j'ai poussé un peu, on pourrait y aller dans le 50 ou 60 lignes au lieu de 150 xD
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MessageSujet: Re: You hate me and I hate you [Terminé]   You hate me and I hate you [Terminé] I_icon_minitimeDim 13 Sep - 13:17

Un sourire était né sur les lèvres de l'italienne quand elle avait joué. La musique avait toujours eu ce don. Même quand elle abordait des sujets sensibles pour elle, par le biais de la musique, c'était tout de suite comme s'ils étaient moins difficile à exprimer, et moins lourds à supporter. Alors oui, quand Justin était entré, un sourire flottait sur son visage, même si elle pensait à Ben. Un sourire qui s'était volatilisé aussitôt qu'elle avait croisé le regard de Justin.

Oh oui, elle l'avait reconnu, instantanément. Et si ça avait été un choc pour lui, c'en était aussi un pour la brunette. Peut-être plus encore pour elle. Elle s'était revue à cette soirée, comme si elle avait été en dehors de son propre corps. Elle les revoyait tous les quatre, et Justin qui la pelotait allègrement. Max était intervenu, cette fois-là, elle ne savait pas comment, mais il avait été là. Il y avait peu de chances pour qu'il soit là, ce matin, pour qu'il débarque encore comme cette fois-là. Max la Menace... Elle eût pourtant souhaité de toutes ses forces qu'il fût dans les parages, et qu'il eût la bonne idée de faire un tour par ici. Mais il ne fallait pas rêver, ce genre de sauvetage in extremis, ça n'arrivait pas si souvent... Incapable du moindre geste et de la moindre parole, elle avait fixé le jeune homme sans broncher, jusqu'à ce qu'il s'approchât d'elle.

Etaient-ce les mots qu'il venait de prononcer ? Ce fut comme un électrochoc pour la sigma phi omega qui se releva d'un bond, attrapant au passage ses classeurs qu'elle maintint contre sa poitrine comme un rempart - maigre protection que celle-ci... - avant de reculer d'un pas ou deux.

- Tu croyais quoi ? Que j'allais te sauter dans les bras peut-être ?

Non, les présentations n'étaient pas nécessaires. Et oui, elle l'avait évité au maximum, comme elle évitait toujours la zone des équipements sportifs ou celle de leur confrérie. Son ton de voix était aussi venimeux que le sien était sarcastique, et elle n'avait plus le moins du monde envie de sourire. Le visage fermé, ses prunelles lui lançant presque littéralement des éclairs, elle reprit :

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Les terrains de sport, ils sont de l'autre côté, tu t'es perdu ? Et t'as perdu tes chiens de garde ?

Comparaison fort éloquente quand on savait pourquoi la brunette portait sans cesse une mitaine à la main gauche - rayée de rouge et de noir aujourd'hui - assortie à sa tenue - ce que seuls ses parents et Max savaient ici. Des roquets, voilà à quoi elle assimilait les suiveurs de Fronner, et ça n'avait rien d'un compliment. Elle détestait ces bêtes à peu près autant qu'elle haïssait les sportifs. Et pour le coup, elle regrettait l'encolure large de son pull rayé, qui ne la protégeait même pas des regards lubriques de son interlocuteur. Qu'est-ce qu'il pouvait bien tenter de regarder comme ça ? Elle n'était pas très fournie niveau poitrine, juste... proportionnée dirons-nous, et vu sa stature, ça n'était clairement pas opulent. Ca ne l'avait pas empêché d'y toucher ce soir-là, et un frisson la parcourut comme elle eût subitement l'impression de sentir encore ses mains sur elle. Par réflexe, elle resserra sa prise sur ses classeurs, et ne put s'empêcher de faire encore un pas en arrière, buttant la chaise qui se trouvait derrière elle, ce qui lui fit quelque peu perdre l'équilibre...
¤ Le pavé n'est pas une obligation en soi, en effet lol C'est moins pire, cette fois, hein ? Hum... Par contre, quelques petits détails qui collent moyen en fait, Aubrey a vraiment pas une grosse poitrine xD et c'est pas trop le genre de Max de venir régler ses comptes comme ça... et puis je pense que ça fait plus d'un an maintenant, vu qu'elle est censée être arrivée à Prov' à 16 ans et qu'elle en a 19 maintenant. J'ai un peu du mal avec la chrono je dois avouer avec les remaniements... mais elle était là pour les deux dernières années de lycée normalement... ¤
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MessageSujet: Re: You hate me and I hate you [Terminé]   You hate me and I hate you [Terminé] I_icon_minitimeDim 20 Sep - 21:14

    Quelque chose est récurrent chez moi : je suis totalement insensible aux sentiments que peuvent ressentir les autres sauf à quelques exceptions rares qui peuvent facilement se compter sur mes deux mains. Qu’on ces personnes en commun ? Ils occupent tous une très grande partie dans ma vie et ils ont tous mon respect. Pourquoi ? C’est simple, je n’accorde pas ma confiance à n’importe qui et mon respect encore moins. Dans ma tête, tout le monde commence à mes yeux tels des esclaves et à chaque fait qu’ils peuvent commettre, ils montent dans mon estime ou ils restent au pied de la pyramide et je ne les remarquerai jamais, à moins d’un véritable miracle de leur part ou si, dans le cas où il s’agit de filles, elles sont plutôt mignonnes.

    Je dois aussi avouer que je suis plutôt sexiste dans mes façons de juger les gens. Les garçons seront jugés durement, leur dossier passé au peigne fin tandis que les filles devront miser sur leur physique pour intéresser le roi des Kappas, Justin Fronner. Comme certains me le font souvent remarquer, j’ai volontairement, ce qui peux sembler plutôt étrange, un égo démesuré et j’adore parler de moi à la troisième personne, comme certains grands monarques de ce monde le font, par exemple le Pape, pour ne citer que lui.

    Aubrey me demandait si je croyais qu’elle allait me tomber dans les bras. Me remémorant des souvenirs profonds enfouis au fond de moi-même, je me rappelai de cette fête qui s’était passé il y a maintenant de cela plus de trois ans, peut-être plus. C’était un soir de décembre, à l’approche imminente de Noël, les Kappas, confrérie dans laquelle je débutais à l’époque, avions décidé d’organiser nos classiques fêtes réunissant les différentes confréries et où les accès VIP se traduisaient par des marquages faits au stylo à différents endroit intimes, endroits qui restaient inconnus pour les autres personnes de la fête ne faisant pas partie des « VIP ». Les filles avaient été chargées une fois de plus de distribuer les accès si convoités par les invités de la fête. Chaque marquage vous rapportait des points dans le tableau des honneurs, situé dans un endroit tenu secret de l’immense résidence de la Maison de Marcy. Moi, alors un novice dans ce genre de rituels que je pouvais qualifier à l’époque de répugnants et qui encourageaient la débauche, j’avais pourtant touché le jackpot : le marquage absolu, sur l’embrayage bien entendu ! Après ça, j’avais enfin été reconnu comme un véritable Delta Kappa Epsilon qui « avait enfin compris le fondement de la confrérie et tous ses principes ».

    C’était dans cette même soirée que j’avais rencontré Aubrey qui se tenait maintenant devant moi. Elle avait pris quelques centimètres, je pouvais bien lui accorder cela. Je répondis bêtement à sa question :

    - Pourquoi pas ? Je suis si irrésistible après tout…

    En prononçant ces mots, je fis un pas en arrière pour me donner une légère longueur d’avance si par le plus grand des hasards, elle tentait de me gifler ou un autre truc dans le genre. Mes chiens de garde, quel joli mot pour décrire ma garde rapprochée, ou plutôt les fans qui me suivaient à cette époque. Après cet épisode avec Aubrey, je les avais laissés tombé et j’avais commencé à traîner beaucoup plus avec les miens, les Kappas, qu’avec les autres joueurs de l’équipe de basketball, les Bears.

    - Non, ils ne me suivent plus, je les ai laissés au chenil, dis-je avec ironie, pour ta gouverne ma petite Aubrey, j’ignorais que l’accès au pavillon artistique interdisait l’accès aux sportifs même si dans le fond, je n’en suis pas vraiment un, je ne fais que jouer dans l’équipe de basketball, ça s’arrête là. Mais au fait toi, tu ne serais pas censée t’asseoir sur les bancs et fantasmer sur les joueurs ? C’est bien ce que font les intellos…

    Je piquais lentement, par petites touches, tel un moustique. Ma voix était froide et arrogante, deux choses qui pouvaient encore plus énerver votre interlocuteur. Cette Aubrey, j’allais la mener à bouts, la faire éclater en sanglots, je sentais qu’au fond de moi, avec un peu de patience, j’y arriverais et j’aurais ainsi un puissant avantage psychologique sur elle ce qui, au fond, serait profitable pour moi.

    Je m’approchai d’Aubrey, m’arrêtant à quelques dizaines de centimètres de son visage, plongeant mes yeux bleus dans les siens, la surplombant d’au moins dix centimètres. Ses yeux arrivaient à la hauteur de mes yeux, ce qui me permettait de la regarder de haut, ce qui renforçait grandement mon idée de supériorité. Je levai la main en direction de son visage et avec le revers de ma main, je lui caressai la joue, me rappelant des souvenirs, des souvenirs qui éveillaient en moi la bête qui avait dormi depuis trop longtemps.

    - Ahhhh, la douceur de cette peau m’avait manqué. Comment aurais-je pu l’oublier ?

    Je ne me contrôlais plus vraiment, la bête venait de se réveiller, je devais assouvir mes envies. Mes mains se promenèrent sur le corps d’Aubrey, effleurant ses épaules et son cou dénudé. La douceur de sa peau éveillait en moi toutes sortes de fantasmes, des envies qui me semblaient irréalisables. Le truc avec les fantasmes et les envies, c’est qu’elles sont toujours déclenchées par quelque chose qui nous attire, qui nous excite.
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MessageSujet: Re: You hate me and I hate you [Terminé]   You hate me and I hate you [Terminé] I_icon_minitimeJeu 1 Oct - 0:16

Si on lui avait dit que Justin était sensible à la musique, elle aurait éclaté de rire, songeant que ce type-là, il ne pouvait simplement pas y comprendre quoi que ce soit. On ne pouvait pas être sensible à la beauté, à la sensibilité d'un morceau, et en même temps être une ordure de la pire espèce qui profitait des demoiselles sans défense.

Parce que c'était bien ce qu'elle était, à cet instant. Sans défense. Et ça n'était pas son pauvre classeur qui allait pouvoir faire grand chose contre son agresseur. Irrésistible. Tu parles. Si elle avait eu assez de force, elle lui eût sans doute envoyé son poing dans la figure... Bon sauf qu'avec ses petits poings à elle, elle ne risquait pas de lui faire bien mal, et elle risquait juste de se casser quelques phalanges sur les os de son crâne. Voire le poignet, frêle comme elle était. La gifle n'était pas exclue... sauf qu'il recula, à son plus grand étonnement, et qu'elle garda donc les bras crispés sur son classeur en bouclier. Ses yeux se plissèrent à l'évocation du chenil - ça n'est pas tout à fait le moment de remarquer la métaphore filée, Babydoll, t'as autre chose à penser là - et de l'interdiction de cité en ces lieux pour les sportifs qui n'existait en définitive que dans les désidératas de la sigma phi omega.

Il n'était pas vraiment un sportif ? Ah oui, c'était vrai qu'il était chez les gosses de riches... Et bah c'était pas beaucoup mieux, en fait. Ca s'entendait sans doute dans son ton de voix à elle aussi, à peu près aussi arrogant que celui de son agresseur, aussi glacial que la banquise, ce que son regard clair lui rendait bien.

- Fantasmer sur les joueurs ? Tu m'as bien regardée ? Si je veux mater des beaux mecs - déjà que le terme puisse se discuter vous concernant -, y a tout un tas de solutions moins barbantes que de vous observer courir après une baballe. En photo ou en vrai, vous avez à peu près la même conversation... En fait non, les photos au moins, elles disent pas de conneries aussi grosses qu'elles.

Les intellos... Il la prenait pour quoi ? Elle était pas désespérée, non plus. Ca n'était pas parce qu'elle aimait l'art et la littérature, et qu'elle dévorait les livres, qu'elle ne savait pas s'amuser. Max pourrait le lui confirmer, n'est-ce pas ? Max... Bon sang, qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour qu'il soit là, qu'il surgisse là maintenant tout de suite d'elle ne savait trop où ! Et à vrai dire, elle s'en ficherait éperdument d'où il pouvait bien venir, si seulement il pouvait débarquer dans le dos de Justin.

Ah... Il se rapprochait... C'était quoi ce mouvement de recul précédent, un truc pour la détendre, pour mieux l'angoisser encore après ? Pas de bol Don Juan, la petite poupée ne comptait pas se laisser faire. Pas cette fois. Lors de son agression, elle venait d'arriver à Providence, et de quitter Ben par obligation. Elle était plus jeune, et plus fragile aussi sans doute. Elle avait grandi - et pas seulement de quelques centimètres - et ses craintes de l'époque avaient laissé place à la haine et la colère. Et puis cette fois, elle savait où se trouvait cette satanée chaise sur laquelle elle avait failli se vautrer un peu plus tôt. Il n'était qu'à quelques dizaines de centimètres de son visage, et elle dut relever la tête pour ne pas détourner le regard, qu'elle voulait fier et plein de hargne.

Et il fit ce qu'il n'aurait jamais dû faire. Du revers de la main, il effleura sa joue, et prononça quelques mots en référence à cette fameuse soirée.

- Oh... tu avais "oublié" ? Les problèmes de mémoire ça se soigne...

Elle allait rajouté quelque chose comme quoi s'il était un gentil chien-chien qui retournait dans sa niche, elle lui trouverait peut-être un bon docteur, mais sa main quitta alors sa joue pour caresser ses épaules et son cou. Un frisson parcourut l'échine de l'italienne, qui n'avait rien à voir avec de l'excitation ou du plaisir. Cette fois-là, elle avait été incapable de bouger, paralysée par la terreur, déconnectée de ce qu'il lui arrivait jusqu'à ce qu'elle entende la voix de Max. Il n'en était rien aujourd'hui, et un ciel d'orage assombrit son regard pâle. Sans qu'elle y eût réellement réfléchi, son genou s'éleva pour frapper le jeune homme... là où ça fait mal dirons-nous, et elle s'écarta vivement, lui balançant presque par réflexe toutes les insultes qu'elle connaissait en italien.

Il fallait qu'elle profite des quelques instants de surprise, de répit, pour gagner la sortie... et elle pria pour qu'il ne fût pas suffisamment réactif et ne la rattrapât pas... au moins pas avant qu'elle n'eût gagné des lieux moins déserts... Et elle en eut, cette fois, de la chance, et regagna carrément sa confrérie, et l'enceinte sécurisante de sa chambre avant de faire ce qu'elle faisait toujours quand elle avait besoin de quelqu'un : appeler Max.
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