Brown est genoux devant moi et m'ouvre les portes de la médecine. Et ce coup-ci je compte bien m'y mettre à fond et terminer première de ma catégorie même si personne n'a de chance contre moi. A deux, avec une amie de cours, on pousse la porte de travaux pratiques de sciences et on s'installe au deuxième rang avec une espèce de cervelle en face de nous soigneusement disposée dans un bac. En se tournant, on peut observer des mines dégoutées, terrorisées ou même sadiques au point de planquer le scalpel entier dans l'objet à étudier. Le professeur commence longuement par nous faire apprendre les règles de sécurité et tout le blablabla qui s'en suit comme si on n'avait pas fait de dissection l'an dernier en filière scientifique. D'ailleurs qui aurait cru qu'une ancienne nasty bitch qui l'ai toujours en même temps puisse aller dans un entourage qui bosse si dur. Mais j'ai épaté tout le monde quand ma lettre d'admission avait pour compliment bulletin excellent. Bref on commence le « petit » TP qui servira sûrement à compenser les mauvaises notes en langues étrangères, quelles idées aussi d'aller prendre de l'espagnol en option supplémentaire en plus des mathématiques avancées. Et paf voilà que ça éclate partout avec les gros gamins de derrière qui s'amusent à manipuler le cerveau. Le but est de regarder le système nerveux et pas de jouer au basketball. Je vous jure il y en a certains qui en méritent.

« Mademoiselle Chabert, le directeur vous attend dans son bureau … »
« Quoi ?! Mais j'ai rien fait ! »
« Allez, dépêchez-vous il n'aime pas attendre ! »

Quittant soigneusement ma blouse qui alla se réfugier dans mon casier, je frappa timidement à la grande porte en bois vernis où le nom du directeur s'était inscrit sur une petit plaque de cuivre doré. Une grosse voix grave me répondit d'entrer sans plus d'informations. Poussant discrètement la porte, et la refermant rapidement derrière moi, je resta plantée devant jusqu'à ce que le proviseur me présente un fauteuil. En réalité, je n'avais rien fait, monsieur voulait juste me parler de la séance d'élimination de l'équipe d'athlétisme et du challenge de mathématiques dont il voulait que je participe. Ce fut tout, et durant cette discussion, je n'avais pas pus placer un seul mot. Et ça sonne quand je sors, on se pousse tous pour se dépêcher à aller dans le prochain cours. Certains portent au-dessus de leur tête des housses pour leur instruments de musique ou des grandes pochettes à dessin. Personnellement, je préfère me hisser vers mon casier dont je n'ai pas encore de colocataire pour y trouver des affaires de sport. Allez on s'enfourne dans les vestiaires tout rénovés de l'université et on commence par s'échauffer doucement sur du cinq cents mètres libre. On s'amuse, on ralentit puis on accélère d'un seul coup pour finir habituellement en sueur. M'arrêtant doucement vers la ligne blanche. Je vais m'asseoir sur la pelouse fraichement tondue et sans savoir vraiment pourquoi je lève les yeux vers les tribunes. Par surprise j'y vois une silhouette mais non distincte pour me rendre compte que c'était quelqu'un que je connaissais ou pas. Ne perdant pas mon temps je m'allonge dans l'herbe et ferme les yeux un doux moment pour savourer l'air frais sur mon visage.