Brown, le rêve de beaucoup d’étudiants qui bossaient en général vraiment tres dur pour y parvenir. Et de l’autre coté, le terrain de jeu de gosses de riches qui y entraient grâce à l’argent de papa et maman. Pour Andrew, ça avait été cela aussi car le jeune homme ne s’était jamais vraiment motivé pour travailler dans les matières qu’il n’aimait pas au collège et au lycée. Mais à quoi pouvaient donc bien servir les maths ? Ou encore les sciences ? Jamais le jeune homme n’avait réussit à se passionner pour quelque chose qu’il n’aimait pas. Aujourd’hui, il appliquait cette même théorie avec les êtres. Les personnes qui n’intéressaient pas Andrew pouvaient être inintéressantes pour lui pour de multiples raisons : leur comportement, leur caractères général, ce qu’elles avaient déjà fait, bref, tout un tas de motifs probable ce qui ne laissait pas beaucoup de chance aux personnes pour être considéré par Andrew comme intéressantes. Mais Senna avait réussit à passer les différents critéres de selection drastique qu’imposait l’esprit torturé du jeune homme. Elle semblait différente, spéciale, une fille qui ne se prenait pas vraiment la tête comme les autres pour chercher à plaire à tout le monde, ne balançant pas des remarques insipides pour se faire remarquer, ne gloussant pas pour être la source de l’attention collective. C’était deja un tres bon point pour elle, le cercle des gens avec qui Andrew acceptait ne serait ce que de s’asseoir à une table et discuter sans soupirer était infime. Peut être que c’était le début d’une amitié, ou de plus. Le jeune homme ne pensait pas vraiment à cela pour le moment, il ne pensais à rien de spécial, concentrant son esprit sur la conversation en cours avec Senna.

Il ne savait pas où mènerait ce pieu mensonge, cette part de vérité camouflée qu’il avait livré à la jeune femme. En temps normal, il était direct, rassuré par sa propre philosophie de vie qui ressemblait à s’y méprendre à un carpe diem basique. Or, la il avait procédé autrement, sans savoir pourquoi. Il voulait s’entendre avec elle, il comprenait rien qu’en la voyait, le regard peut être, qu’elle cachait aussi quelque chose, peut être aussi profondément que lui. Il ne voulait pas être ce qu’elle n’aimait pas comme toutes les personnes que lui n’aimait pas. C’était en quelques sortes un jeu de miroirs incertain dont il n’avait aucune idée de la fin. Cela se passerait comme cela devait se passer. Une fin incertaine, comme tout ce qui se trouvait dans le vie d’Andrew en fait. Rien n’était jamais vraiment acquis avec lui, il était du genre à tout remettre perpétuellement en question, peut être à cause de la trop grande douleur qu’il s’infligeait au quotidien. Il avait besoin de se séparer de cette peine, mais il n’y arrivait pas, et les marques se lisaient sur son visage fatigué et las. Les cernes marquaient ses yeux, pourtant il avait toujours ce regard incroyablement vif qui trahissait une présence d’esprit plus qu’active. La jeune femme venait de lui dire qu’elle ne l’avait jamais vu sur le campus. Ce n’était pas une mauvaise chose, elle ne pouvait donc pas savoir qu’il venait de lui mentir à deux reprises. Parfois, il arrivait avec ce groupe d’étudiants qu’elle avait montrer tout à l’heure, trahissant de ce fait tout ce qu’elle n’aimait pas de toute évidence. Faire une sorte de covoiturage était imposé sur le campus et cela l’empêchait d’arriver en retard, il en profitait donc. Soit disant, les riches devaient montrer l’exemple.. Il n’y en avait pourtant pas de pire à suivre. Il lui répondit dans une sorte de demi sourire, ce qui était déjà beaucoup pour lui :

- En fait, je fais mon maximum pour rester le plus discret possible en général, donc disons que j’ai réussi pour une fois.

Il disait l’entière vérité sur ce point la, attirer l’attention était loin d’être un but dans sa vie. Il avait bien trop connu de fois ou c'était cela l'important qu'il n'en voulait plus. Un exemple tout simple, le brunch mensuel de ses riches parents qui invitaient leurs riches amis. La il fallait toujours placer la bonne remarque au bon moment, paraître sur de soi et particulièrement brillant, bref, jouer à être un être, quelqu’un venant de la grande société et voulant garder sa place à l’intérieur. Alors que tous les enfants des membres invités à ce genre de fête venaient, Andrew avait clairement décidé d’envoyer à ses parents le messages qu’ils n’étaient plus leur faire valoir. Débarrassé de ce genre d’obligatoire, il s’ennuyait dans sa confrérie, soit, mais c’était toujours mieux que de subir ce genre de réunion entre riches inutile. Il était à peu prêt resté discret à l’université, mais il y avait toujours des gens pour se demander qui était ce garçon solitaire au visage plutôt beau ? Bientôt, une véritable traînée de poudre avait circulée pour savoir qui il était, d’où il venait, et vu qu’il se taisait sur certains sujet, cela ne faisait que faire un peu plus enfler le mystère.

- En plus, je dois t’avouer que je doute t’avoir déjà vu ici… Mais bon, ne le prend surtout pas mal, c’est juste que je passe le minimum de temps sur le campus, je fuis littéralement certaines compagnies.

Il ne voulait pas paraître vulgaire, ni qu’elle le prenne pour elle en fait, mais juste qu’elle comprenne qu’elle n’avait pas vraiment affaire au genre de Playboy du campus. Andrew était différent, peut être autant qu’elle l’était. Il ne se confierait sûrement pas facilement, il préférait en général se taire mais la, il avait envie de lui parler, à elle, d’entretenir ne serait qu’une bribe de conversation basique mais de ne pas se murrer dans un silence comme d’habitude. C’était peut être étrange, mais le personnage en lui même l’était et elle commençait à l’intriguer. Elle ne ressemblait pas à ces intellos collées à leur livre, ni à ces pompom girls juste bonnes à supporter une équipe d’un sport quelconque, elle ne semblait pas être non plus une de ces fifilles riches qui faisait passer l’argent et la mode avant tout. Elle n’entrait pas dans ces carquans prédéfinis et cela était… nouveau.

- Hum… En fait, ma fraternité n’est pas vraiment le meilleur endroit pour étudier, travailler, c’est toujours vraiment bruyant… Ca te dérangerait si on faisait l’inverse ? Que je vienne ?

Il était coincé dans son mensonge, elle ne pouvait pas se rendre dans une fraternité où il n’était pas. Il devait s’en sortir en mentait, même s’il avait perdu ce talent de menteur qu’il avait pu avoir autre fois. Andrew n’était plus hypocrite, ne mentait plus, préférait la vérité, même si elle faisait mal, et la il se rendait compte qu’il s’engageait sur la mauvaise voie.

Connaître quelqu’un en profondeur, savoir sa vie, être au courant de son histoire prédire ses réaction, tout cela n’était pas vraiment donner à tout le monde. Certaines personnes avaient ce talent, celui d’être emphatiques, de comprendre le genre humain tellement vite et surtout tellement bien qu’elles pouvaient aider rien que par leur présence. Etre avec ce genre de personne était profondément bon dans la mesure où en général, prévoyant les réactions, elles ne brusquaient pas les personnes, elles se contentait de faire la bonne chose, de dire la bonne parole, au bon moment. Ceci n’était pas vraiment donner à tout le monde. La majorité des gens ne cherchaient à savoir que ce que qui les intriguaient sur le mystère que leur offrait autrui. De plus, ils n’y allaient souvent pas par des chemins de traverses, choisissant des moyens direct et plus douloureux que salvateurs. Or certaines personnes ne voulaient pas laisser découvrir leur secret, se battaient pour ne pas qu’on leur arrache les mots douloureux qu’elles ne voulaient pas entendre. Elles se renfermaient, perdaient des soi-disant amis et s’en moquaient profondément en fait, n’appréciaient plus que la compagnie de la solitude qui s’avérait la meilleure qu’elles pouvaient savoureux car elle était silencieuse. On dit que le temps guérit toutes les blessures ; or parfois c’est impossible car le temps lui même semble s’être arrêté. C’était un peu cette impression qu’avec Andrew parfois, que le temps avait stoppé sa course depuis cette nuit la, que les jours s’écoulaient aussi lentement que des années entière, que la moindre seconde n’était la que pour lui rappelé ce qu’il avait fait. Et le pire de tout, c’était que de ce petit groupe de gosses de riches, seul lui avait subi ces tortures mentales de la part de sa conscience, les autres avaient juste continué à vivre en ayant tué quelqu’un.

C’était peut être cela alors le problème chez Andrew, il avait beaucoup trop de conscience, de sens moral. Il ne comprenait pas qu’on puisse commettre des actes sans en regretter les erreurs. Le passé ne doit pas s’oublier, on doit apprendre de lui, mais quand il nous hante, on voudrait juste tourner la page, mais c’est impossible. Le jeune homme l’avait bien compris, d’où son regard tourmenté, sa mine fatigué, mais un jour, il s’en relèverait peut être. De là à redevenir le même gosse de riche infâme qu’avant, non sûrement pas, mais ce jour la, il aura vraiment comprit et résolu ses remords. Senna lui apprenait qu’il y avait des gens qu’elle n’aimait pas dans sa fraternité, et des gens qu’il pourrait surtout ne pas aimer lui. Il aurait pu répondre de la même façon, s’il avait dit la vérité. Sauf que la, empêtré dans son mensonge, il pensait à la sororité dont il avait donné le nom et dont il ne connaissait rien. Si cela se trouvait, il s’agissait de celle de ces play-boy coureurs, ou bien des intellos ? Il avait de gros doutes si bien que changer de conversation n’était pas vraiment un grand mal en fait.

- Tu sais, je crois que toutes les confréries ont les mêmes problèmes… Personnellement, je pense que je ne pourrais jamais trouvé une fraternité où j’aimerais tout le monde.

Lui, la nuit, dans sa fraternité, il ne dormait pas, il était tout bonnement insomniaque. Accroc au café et parfois aux cigarettes, le jeune homme ne trouvait le sommeil que trois ou quatre heures par nuit. C’était peu, mais suffisant à ce qu’il ne s’endorme pas sur sa table en plein cours. Il vagabondait sur le campus pour faire passer le temps, il écoutait de la musique, jouait un peu de guitare ou de piano vu que les pièces étaient parfaitement insonorisées, regardait des vieux films en noir et blanc. Bref, il passait le temps comme il pouvait, essayant d’éviter le moment ou il se retrouvait sur son lit, les yeux grand ouverts fixant le plafond, à penser et repenser à des choses qu’il aurait préféré oublier. Mais l’oubli viendrait un jour, quand il aurait quelque chose d’aussi intense à vivre que l’avait été cette nuit de décembre à New York. La jeune femme eut visiblement froid, un frisson lui traversa le corps. La température n’était pas très élevée il fallait bien l’avouer. Il se leva et répondit à la jeune femme, d’un ton compréhensif :

- D’accord. Mais si tu veux rentrer te réchauffer, il n’y a pas de problème non plus.

Il ne voulait pas spécialement qu’elle attrape froid à cause de lui en fait. Lui avait connu les ballades dans Central Park par moins dix degré, il avait pu apprécié les joies d’un hiver rigoureux à New York, il ne craignait plus vraiment le froid, mais il ne connaissait pas assez la jeune femme pour en dire de même. La voix d’Andrew était légèrement grave, peut être quelques que peu rocailleuse même, mais elle avait la particularité d’avoir dans le même temps un aspect vraiment doux. Il avait presque une voix parfaite pour une série télé en fait, c’était ce qu’une pimbêche de sa confrérie lui avait dit, avant que lui ne lui réponde que par un sourire hypocrite. Néanmoins, que quelqu’un l’entende aussi longtemps, qu’il méne une véritable conversation avec quelqu’un, c’était assez rare. Senna ne mesurait sûrement pas sa chance. D’ailleurs, dans les propos de la jolie brune, Andrew croyait avoir reconnu l’accent de Chicago, celui qu’il avait perdu lorsqu’il était allé passé tout ce temps en pensionnat à New York. Il se permit la question, ne se disant même pas que si on lui avait posé la question à lui, il se serait défilé, préférant ne pas parler de son passé.

- Dis moi, tu ne viendrais pas de Chicago par hasard ?

Chicago, cette sublime ville, ses racines. Oui Andrew venait de Chicago, oui il regrettait cette ville. Il y avait vécu pendant son enfance des moments merveilleux, sans ses parents toujours en voyage, il avait apprécié les vacances qu'il y passait, préférant ne même pas voyager pour rester dans cette ville si vivante qui était pour lui bien plus merveilleuse que ces autres ville dont on faisait l’apologie comme New York ou Los Angeles. Oui il avait aimé cette ville et l’aimait encore beaucoup après tout. C’était comme un havre de paix, un refuge, une ville ou il n’avait que de bon souvenir. En fait, c’était la qu’il s’était réfugié après l’accident. L’accident, non, l’homicide involontaire plutôt. Il était rentré en avion, avant même que l’école de new York n’it remarqué sa disparition. Il était de retour chez lui avant qu’on ai pu remarqué qu’il était partit, qu’il avait tout laissé, bien matériel comme amis à New York. La seule chose dont il avait vraiment voulu se débarrassé et qu’il n’avait pas réussit à abandonné, c’était les souvenirs. Chicago lui avait néanmoins permis de reprendre une vie à peu près normale : il avait décidé d’aller dans un lycée public et de ne pas rejoindre les écoles pour riches de la ville, privées bien évidemment, mais de se conformer à une certaine normalité, une vie tranquille qu’il voulait à partir de ce moment la. Alors oui, il venait de Chicago, mais le chemin qui l’y avait reconduit était encore trop dur à admettre à haute voix, même si il était seul, pour qu’il puisse le raconter à cette nouvelle connaissance qu’était Senna. Pourtant, il commençait à l’apprécié. Une fille venant de Chicago aimant la littérature et n’aimant pas les gosses de riches, c’était une perle rare !

« - Oui, je viens de Chicago. Toi aussi ? »

Que répondre à cela ? Il comptait lui dire la vérité, mais ne voulait pas être questionner. En fait, il aurait mieux fait de garder ses tranquilles habitudes, se murer dans un certain silence qui en disait long sur les pensées du jeune homme. Il laissa un léger silence avant de répondre, assez long pour se trahir en fait, durant lequel il se mordit la lèvre inférieur, souhaitant se débarrasser de la vision de ce souvenir qui s’imposait comme un flash dans son cerveau. Il avait pris certains tics et réflexes qui trahissait son état de malaise sur certains sujets, et espérait juste que Senna n’avait pas remarqué. Il ne voulait pas se faire remarquer au sens propre du terme, personne ne pouvait ni même ne voulait comprendre. Vraiment personne ?

- Plus ou moins en fait.

Pas de détails, pas de précisions, le jeune homme était elliptique au maximum, ne donnant rien de plus que ce qu’il voulait. Discuter avec lui pouvait être certainement frustrant, mais c’était lui. Il n’avait aucune envie de changer, mais il en avait le besoin, ce qui était différent. S’ouvrir aux autres était plus qu’impossible, il n’arrivait plus à faire confiance, il se renfermait sur ses secrets et son passé, comme un ermite protégeant un trésor loin du regard du monde, de son jugement. Depuis qu’il était à Brown, il avait rencontré des gens, mais aucun à qui il avait pu se confier. Sachant qu’il ne se confiait même pas à ses parents, sachant que cette mort aurait du être le poids de quatre esprit commun et que visiblement, il n’était que sur un, Andrew restait mystérieux. Pourtant, il avait des relations à peu près normales avec les autres, quoi que ne tombant plus amoureux, ne croyant plus en un pouvoir encore plus destructeur que celui qu’il avait enduré. De plus, l’amour était directement lié à la mort new yorkaise qui traînait sur sa conscience, il ne voulait pas que cela recommence, il avait apprit du passé.

- J’y ai vécu quelques temps…

Rien qu’à l’évoquer, la ville lui manquait déjà. Providence était charmante, soit, mais Chicago avait tellement de bons côtés, tellement de choses que l’on pouvait faire que Andrew ressentit une véritable nostalgie. Il y retournerait bientôt, en tout cas il l’espérait, cela ne lui ferait sûrement pas de mal après tout, il éviterait juste que ses parents ne l’apprennent. Bon pour cela c’était facile, il fallait éviter tout les beaux quartiers et toutes les boutiques de luxe, tout ce qu’Andrew n’aimait plus trop fréquenté de toute manière. C’était une bonne idée après tout, un petit aller retour serait sûrement sans conséquences, et puis il avait trouvé quelqu’un à qui manquait peut être aussi la grande ville, alors pourquoi ne pas y aller ensemble ? Enfin cette petite excursion, si elle se faisait, devrait encore attendre un peu, en ce moment, on surchargeait les étudiants de travail, mais il viendrais bien un véritable week end ou ils seraient libres non ?

Cacher sa douleur, voilà le véritable travail à faire. Pour le monde extérieur, il ne faut voir que des visages joyeux, des mines heureuses qui se trahissent par des beaux sourire. Or intérieurement, un pourcentage de ces personnes soit disant heureuse ne le sont pas, ressasse des souvenirs plus ou moins lourds. Ete heureux, ou tout du moins le paraître, voilà ce qui importe vraiment aux gens. Mais parfois, la peine est trop grande, on ne peut pas lutter contre car elle envahit chaque partie de votre esprit, elle trahit chaque autre souvenir, elle s’immisce dans la vie quotidienne sous forme de flash presque en noir et blanc, mais vous rappelant avec des couleur intact le mal que vous avez fait. Les remords varient en fonction des personnes. Chez certains, les remords sont extrêmement violent, probablement est ce du à une prise de conscience, à une grande moralité. Chez d’autres, c’est plus secondaires, ils arrivent à bien tourner la page, à aller vers l’avant en oubliant un peu plus chaque jour ce qu’ils ont fait, et les souvenirs s’effacent jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une seule petite trace, infime, dans un esprit qui pense déjà à autre chose. Ceux la on de la chance, ils peuvent faire ce qu’ils veulent et oublier aussi facilement qu’on oublie un mauvais rêve. Pour Andrew, tout cela ressemblait à un cauchemar qu’il ne pouvait pas effacer de son esprit, quelque chose qui le hantait, mais il ne pouvait plus rien faire pour réparer cette faute, il pouvait juste y repenser encore et encore. Sur le moment, il aurait pu agir, mais son nom de famille, le nom de son père ainsi que les noms des autres personnes qui étaient dans cette limousines ne pouvaient pas être mêlé à ce genre de gros titre dans les journaux. « Quatre héritiers ont causé l’overdose d’une fille des bas quartiers new yorkais ». Non cela sonnait trop mal et cela signifiait presque le bannissement de l’empire familial pour chacun. Andrew n’avait comprit que trop tard qu’une vie humaine valait bien plus qu’un bannissement et qu’un nom entaché de honte. Aujourd’hui il ne pouvait plus rien faire, ni le dire à personne : on le jugerai, on le dénoncerait même peut être mais de la prison ne serait rien comparer à la prison qu’il s’était créé à l’intérieur même de son esprit.

Evidemment, pour cacher sa douleur, les moyens étaient nombreux et efficaces en général. Premièrement, il y avait mentir, raconter que tout aller bien et au fond, essayer de s’en convaincre. Cela marchait les premiers temps, où on ne réalisait pas à quel point la blessure était profonde. Ensuite, il fallait se voiler la face, il fallait continuer de mentir, donc, mais à soi même, ce qui était déjà plus compliqué tant modifié sa propre vision des faits est une chose aléatoire pour tout le monde. Et puis enfin il y avait le déni, se dire que ce n’était pas notre faute, qu’on pouvait très bien avoir été la au mauvais endroit au mauvais moment. C’était peut être la pire des excuses en fait, mais sûrement celle qui fonctionnait le mieux sur un esprit qui se torturait. Andrew avait essayé les différentes méthodes avant de se rendre compte qu’aucune ne fonctionnait réellement sur lui, qu’il lui faudrait faire face à la vérité jusqu’au moment où il pourrait enfin la dire à haute voix, et peut entre même se confier à quelqu’un. Non pas à un psychologue ou quelque chose du genre, mais à une personne en qui il aurait assez confiance pour se permettre d’évoquer cette terrible par d’ombre de son passé.

- Pourquoi une blessure ?

La question était posée d’un ton doux, rien d’agressif ni d’instigateur. Andrew regardait lui aussi vers le sol, ne relevant le regard que pour fixé cette horizon embrumé par les nuages. Bizarrement, elle semblait aussi blessée que lui, sauf que chez elle, cela se voyait moins extérieurement. Peut être que cela faisait moins longtemps que lui qu’elle souffrait aussi. Mais il n’aurait pas du se permettre de lui poser une question. Dans le cas inverse, il se serait renfermé, refusant tout simplement de parler, ne préférant pas se montrer agressif comme il pouvait l’être parfois. Sa question était donc déplacée mais il ne s’en rendit compte qu’un fois qu’il l’eut posée. Il se reprit tout de même, faisant comprendre à Senna qu’il ne cherchait en rien à la brusquée. Apres tout, il ne l’a connaisait que depuis quoi, environ une heure ! Il n’avait juste pas à prendre ce genre de liberté alors que lui refusait la vérité à des gens qui le connaissait depuis toujours.

- Ignore ma question, je n’ai aucun droit de te demandé cela, c’était juste stupide.

Il ne savait pas du tout comment elle allait réagir, et il ne voulait surtout pas qu’elle se braque comme lui le faisait si bien. Il avait trouvé quelqu’un qui de toute évidence, avait à peu prêt la même mentalité, la même vision des choses, et surtout les mêmes tourments que lui. Quelqu'un qui de toute évidence, pouvait le comprendre. Il ne voulait pas la perdre.

Senna voulait donc que ses parents soient fier d’elle. Elle avait du avoir une belle enfance sans gros troubles pour toujours les aimé de la sorte. Andrew lui commençait doucement à se dire que la famille était une valeur surévaluée et surfaite car il n’avait jamais été élevé par eux. Tout d’abord, c’était une nourrice qui s’était occupé de lui jusqu’à son huitième anniversaire, puis, à son décès, pour ne pas en chercher une nouvelle, les parents très attentionnés du petit Andrew avaient optés pour la solution pension. EN repensant à cela, il comprenait très bien pourquoi il avait toujours rit de bon cœur devant un film qui était supposé montrer tout le bonheur d’une vie familiale. Il n’avait pas vraiment pu connaître ce bonheur. Bon après tout, il ne s’en était pas si mal sortit que cela jusqu'à ses seize ans, c’est après que tout avait dérapé, mais s’ils s’étaient vraiment occupé de lui, la situation aurait elle été franchement différente ? Il ne serait sûrement pas allé en pension à New York, cet accident la ne serait pas arrivé, mais un autre peut être, et il ne serait pas dans cet état d’esprit anti gosses de riches aujourd’hui. Le passé de chacun pouvait être regardé à l’ombre de la théorie du chaos : Si on changeait un élément, tout le restait changeait avec. Andrew aurait tout de même été élève de Brown, mais rien ne disait qu’il aurait rencontré Senna.

« - On ira peut-être à deux ... un jour. Si ça se trouve, nous n'habitons pas loin l'un de l'autre. »

Un jour… Le futur laissait tellement de possibilité, on pouvait tout imaginé mais rien ne pouvait se réaliser à cent pour cent. Même si on lui avait toujours répété, Andrew n’avait jamais cru à la possibilité d’aller à Brown, il ne s’y voyait seulement pas, il ne voulait pas s’imaginer sur le campus, en compagnie d’autres étudiants. Qu’aurait il voulu faire à la place ? Il n’en savait rien du tout, peut être voyager à travers les usa dans un cabriolet ancien, bref, découvrir les Etats-Unis comme on les voyaient dans les vieux films en oubliant de passer par les grandes villes surpeuplée. Ne plus avoir de point d’attache, être libre et ne plus rien se reprocher. Actuellement, à Chicago, il n’avait plus vraiment d’endroit pour vivre. Retourner chez ses parents signifiait juste abandonner tout ce qu’il avait pu leur dire, qu’il renonçait à leur précieuse aide, précieuses relations et compte en banque, c’était deja pas mal. Il ne voulait pas vraiment prendre la suite de son pére dans son entreprise de publicité, il ne voulait pas devenir comme lui. Etait ce si mal de vouloir avoir son propre destin ? Non surement pas, mais ce n’était pas choisir la facilité. Toutefois, ce chemin était surement plus beau car plein de surprise. Dans le genre, aller à Chicago avec Senna était surement une bonne idée, mais pour cela, il devrait lui dire la vérité et elle pourrait le prendre mal. Mais trop tard pour revenir en arriére, le passé était toujours le passé, personne ne pouvait rien y changer.

- Ca peut être une bonne idée, Chicago est magnifique en hiver…

Retourner chez lui, revoir sa ville, revoir sa famille ? La première hypothèse était alléchante, la deuxième beaucoup moins, mais la situation finirait bien par arriver un jour. Il faudrait qu’il y ait une grande conversation toujours redoutée en général, mais elle aurait lieu, il en était sur, et il préférait que cela se fasse la bas plutôt que sur le campus de providence. D’ailleurs, ce nom était plutôt joli, jamais il n’y avait pensé auparavant, c’était la providence, une chance qui nous vient du destin. Même s’il ne croyait pas à la chance, ni au hasard, ni à toutes ces choses, il ne pouvait pas nier que parfois, les choses arrivaient on ne savait pas comment et elles étaient bonnes. Par exemple, la rencontre avec Senna. Jamais il ne serait aller vers elle, il se connaissait et savait parfaitement qu’aller vers les gens était de loin pas du tout son fort. De toute évidence, ce n’était pas vraiment celui de la jeune femme, quoi qu’il ne la connaisse pas assez encore pour se prononcé. Il appréciait sa compagnie c’était indéniable
La jeune femme avait de toute évidence faim. Ne voulant pas vraiment cesser d’être en sa compagnie pour le moment, Andrew répondit en souriant :

- Viens, je crois que la cafétaria doit être ouverte, je nous paie à déjeuner.

Lui aussi n’avait pas eut de petit déjeuné, mais il en avait l’habitude. Il avait plus besoin de caféine que de manger à l’heure actuelle, et il savait qu’à cette heure la, il n’y avait pas grand monde dans le restaurant universitaire vu que les autres était théoriquement en cours. AU moins, cela changeait de l’habitude…