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Invité

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ivory blackwood & michael conrad

Berner mon chauffeur s’avéra être une tâche beaucoup plus aisée que prévue, un simple « oh regardez, un avion ! » avait suffit pour détourner son attention, me laissant le temps de m’installer au volant et non pas sur la banquette arrière. Certes, il m’avait fallu beaucoup plus de temps pour démarrer le véhicule, mais j’avais eu l’intelligence de verrouiller la portière avant, ce qui me laissait tout le temps de comprendre le fonctionnement de l’engin. J’étais une mauvaise conductrice, cela n’avait rien de nouveau, et il n’y avait rien d’anormal au fait que mes parents rechignent à me laisser le volant ; mais en dépit de tout le bon sens qui m’avait gracieusement été accordée à ma naissance, j’avais envie de conduire. Ca me procurait un bien être fou. Alors qu’ils aillent tous se faire shampouiner.

Et les bouchons qui n’arrêtent pas. Une main paresseusement posé sur le volant, je profite de ce cours répit pour jeter un coup d’œil par la fenêtre, en me passant ma main disponible dans les cheveux. A droite de la rue dans laquelle je circule se trouve un joli parc, les enfants en bas jouent joyeusement mais il me semble apercevoir un vilain garçon qui met du sable dans le dos d’une fille. Irrécupérable. Les ados aussi semblent d’humeur gazouilleuse, il y en a plusieurs, assis sur les bains ou près de la fontaine, en bande, évidemment. J’ai comme un coup de vieux tout à coup, ça doit être le fait de tenir un volant entre mes mains ; je me sentirais presque adulte. Au coup de klaxon, je comprends que la circulation a repris, et machinalement j’appuie sur l’embrayage et le relâche doucement, ayant totalement oublié que j’étais au point mort, et qui plus est le frein à main serrer. Un nouveau de klaxon. Un juron s’échappe de ma bouche, et mince. Ca y est, je démarre, même pas énervée, et au bout de même pas trois secondes mon regard s’envole par la fenêtre, ce qui n’a rien d’étonnant car j’ai toujours été trop laxiste avec lui et il a pris la mauvaise habitude de prendre quelques libertés. L’esprit ailleurs, donc, je n’ai pas le temps de voir le petit écureuil qui traverse la route, et paf ! Le bruit pour le moins caractéristique du véhicule qui écrase un petit objet me fait froid dans le dos, et je m’arrête immédiatement, ouvre la portière et sort pour constater les dégâts. Figée, là, en plein milieu de la rue, les bruits d’avertisseurs sonores et de cris mécontents ne parviennent pas jusqu’à moi, et mon regard se fixe sur le pauvre petit animal, bien consciente que je suis la seule à blâmer pour sa piteuse condition. Incapable de bouger, et encore moins de me remettre à conduire, je sentirais presque les larmes me monter aux yeux ; je crois bien que j’aurais été moins touchée s’il avait s’agit d’un être humain, mais le paradoxe ne me fait même pas sourire. Je pense juste à ce pauvre écureuil, à sa famille qui va l’attendre sans fin, et à la petite peluche écureuil que j’avais quand j’étais plus jeune, et qui tenait une petite noisette toute mignonne entre ses mains. Cette écureuil là ne tiendra jamais plus de noisettes entre ses papattes, et ça me donne encore plus envie de pleurer.

Une douce et agréable après midi s'annonçait pour le jeune sportif qu'était Michael Conrad. Son prochain match de football américain se déroulait la semaine prochaine, il avait donc beaucoup de temps libre devant lui puisque les cours, avouons le franchement, il n'y allait presque jamais...pour ne pas dire tout le temps. Comment faisait-il pour les interrogations ? Megan Carter l'aidait...mais, car il y a un mais, ce n'était pas tout. Sa plus grande aide était sa confrérie, qui avait regroupé toute les interrogations et tout les examens depuis pas moins de 25 années. Ses grands frères & grandes sœurs avaient repérer que tout les 7 ans en moyenne, les mêmes examen refaisaient surface. C'est pour cette raison que le jeune homme misait particulièrement sur sa forme physique, aujourd'hui encore, il faisait du vélo sous un soleil brillant tout en écoutant la musique de son iphone.

Mais voyez-vous, quelque chose de bien particulier vint déranger le calme de cette après midi si spécialement agréable. Dans une petite ruelle, la circulation n'était pas favorable, on dirait qu'un chauffeur faisait n'importe quoi à l'écoute des klaxons qui retentissaient autour de lui. Michael n'avait pas envie de se couper dans son élan, et ce fut pour cette raison qu'il doubla la file de voiture qui s'étaient arrêtées. Changeant la musique de son iphone, il n'avait pas aperçu la jeune fille agenouillée sur la route qui était presque à pleurer un vulgaire et stupide écureuil...d'ailleurs Michael ne l'avait pas vu cet écureuil et malheureusement pour cette pauvre bête qui n'était déjà plus de ce monde, ses côtes venaient tout simplement d'être brisées par les roues du vélo du sportif de Brown University. Ayant sentit une petite bosse, le jeune garçon haussa les épaules et continua sa route sur quelques mètres avant d'entendre la jeune fille lui crier dessus. Par chance, le volume de sa musique n'était pas très élevé pour lui permettre de rester attentif aux aléas de la route. Freinant légèrement, Michael tourna sur sa droite pour faire demi tour et se rapprocher de la personne qui venait de l'appeler. N'ayant toujours pas aperçu l'animal étendu inerte sur le sol, il prit la parole.

" C'est un de tes passes temps de déranger les gens ?! "

Invité

Non mais quel sagouin, celui là ! Dans l’état de choc dans lequel je me trouvais, il me fallut bien cinq secondes pour recouvrer mes esprits et entreprendre de lui hurler dessus. C’était une mauvaise habitude que je n’avais jamais cherché à perdre ; crier. Je dirais que la faute revient à mes parents, qui m’ont toujours encouragée à me montrer le plus capricieuse possible, bien qu’un tel comportement ne soit pas dans ma nature. Avec le temps, j’en étais venue à apprécier de pouvoir hausser la voix dès que quelque chose ne me plaisait pas, car on m’avait fait comprendre que c’était celui qui avait les cordes vocales les plus solides qui finissait par l’emporter. Bien sûr, j’étais tout à fait capable d’argumenter et de raisonner pour faire admettre mon point de vue à mon interlocuteur, mais j’usais rarement de cette possibilité avec mes parents, qui préféraient les crises dramatiques et théâtrales, mêlant sanglots et accusations plaintives. On ne croirait pas comme ça, mais on s’y fait, à la longue.

Je me relève, et, les poings sur les hanches, lance un regard noir au jeune homme qui revient dans ma direction, à peine surprise que celui-ci fasse demi tour. J’entends une portière claquer violemment derrière moi, mais je n’en tiens pas non plus compte, même si cela n’augure rien de bon. Sa question, rhétorique j’imagine, me laisse sans voix l’espace d’un instant, ce qui est presque un exploit, mais je ne mets pas longtemps à me ressaisir, et je hausse les sourcils dans sa direction, l’air sarcastique plus que sévère.

« C’est un de tes passe-temps d’écraser les écureuils ? » éructai-je péniblement, sur le même ton, une moue ironique au visage.

Bon, ok, ce n’est pas lui qui l’a écrasé, mais, sur le coup, je l’oublierais presque, et c’est tellement agréable d’accuser les autres de nos propres erreurs. Quand bien même il était évident que ce n’était pas lui qui était à l’origine du décès prématuré de la pauvre bête.

Quel culot cette fille. Non mais c'était un monde là. elle avait pleinement percuté le petit animal recouvert désormais de sang, et elle osait remettre la faute sur le jeune sportif qui tentait vainement de parcourir la ville sur sa bicyclette. bon bien dans un sens elle avait un peu raison en ce qui concernant le fait qu'il ait roulé sur cet écureuil, mais il était déjà mort avant qu'il ne le fasse, et ça, par la faute de cette jeune fille qui semblait un peu spéciale. Michael la scruta du coin de l'œil, le centre spécialisé pour débiles n'était pas bien loin de l'endroit ou ils se trouvaient en ce moment, peut-être que, oui...à en juger par l'allure et l'aura que dégager cette femme, elle s'était surement échappé de cet établissement.

" Je te signalerais qu'au vu de son état, tu l'as percuté bien avant que je lui roule dessus !! "

Lui répondit-il Mick' en lui faisant voir d'un signe de la tête la file de voitures qui attendaient impatiemment derrière la sienne. L'étudiant de descendit pas de son vélo, ça n'en valait pas la peine. Au fil du temps le corps de l'animal se désintégrerait, ou tout simplement un employé de la ville viendrait le ramasser pour l'emmener dans la fausse sceptique ou gisaient déjà des centaines de corps d'écureuils. Pourquoi ne pas emmener la jeune fille là bas, elle serait vachement étonnée de constater à tel point il n'y avait pas qu'elle comme mauvaise conductrice !

"...Assassin ! " lui lança alors Michael

HJ : pas terrible désolé

Invité

Non mais quel manque de tact ! Accuser une demoiselle d’un tel acte, il aurait au moins pu avoir la décence de prendre la responsabilité de l’incident, ç’aurait été bien plus gentlemanesque. Sentant bien que, une fois n’est pas coutume, mes facéties ne m’amèneraient à rien de bon, je croise les bras fermement, comme pour appuyer ma position, et embrasse rapidement du regard les environs, m’assurant que personne ne s’intéressait à nous ; l’attention de tous était monopolisée par les bouchons ou les gamins turbulents, j’avais tout le temps que je désirais pour m’entretenir plus profondément avec le tueur d’écureuil, car il était bien évident que c’était le souvenir que j’en aurais –qu’il était beau de pouvoir nier la réalité quand celle-ci ne nous convient pas !

« Peut-être… conclus-je à contrecœur, rapidement. Mais il aurait été en bien meilleur état si tu ne lui avais pas sciemment roulé dessus ! »

Rejeter la faute sur les autres, c’était comme un réflexe. Encore un des fruits de mon éducation aristocratique : ‘ce n’est pas moi qui ai cassé le vase, c’est la bonne !’ ou encore ‘ce n’est pas moi qui ai mis le chat dans le lave-linge parce que je trouvais qu’il sentait mauvais, c’est le jardinier !’. Quand j’y pense, heureusement que je n’avais jamais compris comment lancé cette satané machine ; comme quoi l’ignorance a du bon parfois…

L’homme à vélo me traite d’assassin, et là c’est plus que ce que je ne peux supporter ; j’hésite entre l’attraper par le col de son tee-shirt et le menacer –mais nous nous accorderons tous à dire que ce n’est pas le genre de comportement qui sied à une personne de ma caste- et sortir un couteau de ma poche pour crever les vélos de son pneu –pas besoin de réfléchir longtemps à cette dernière option pour réaliser que ce n’est pas la bonne.

« Tu… Tu est incroyablement cruel. Je ne l’ai pas fais exprès, ok ? Et puis qu’est-ce qu’il faisait là aussi, hein ? »

Impuissante, j’écarte les mains dans un geste vague, vain. Pleine de culpabilité, je me mords légèrement la lèvre inférieure en regardant la pauvre bête, quand une voix inconnue résonne derrière mon dos.

« Et la ptite dame là, y’a un problème ? »

Un coup d’œil rapide me permet de saisir qu’il s’agit du conducteur qui me suit de près, et qui est à présent sorti de son véhicule. Il a l’air peu affable, et je me sens déjà ridicule rien qu’à l’idée de lui expliquer mon soucis ; vais-je reporter la faute sur le jeune homme ou assumerais-je mes légères lacunes en tant que conductrice ? Hmm hmm…

HJ : J'pourrais dire la même chose, désolée. :/

Peut-être ? Juste peut-être ? Mais, n'était-elle pas consciente de ce qu'elle venait de faire ? Michael fronça les sourcils, il avait en face de lui une drôle d'espèce, elle ne pouvait pas être humaine cette fille. Il balaya la rue d'un seul regard tentant d'apercevoir un vaisseau spatial venant d'une autre planète, mais il ne voyait que la voiture noire de la demoiselle, des maisons, l'écureuil sur le sol, et la file de voiture bloqué par ce petit incident. Et quel drôle d'incident, encore un accident de la route entre deux voitures, ça pouvait vraiment être la cause d'un petit bouchon, mais la, simplement un écureuil...c'était tout de même abusé. Michael soupira en écoutant la jeune fille tenter de lui mettre beaucoup plus que la moitié des tords sur son dos, il n'allait certainement pas se laisser faire par cette espèce humaine en voie d'extinction.

" Ça n'aurait rien changé puisque TU l'as tué !! " lui rétorqua une nouvelle fois le sportif de Brown University.

Il entreprit cette fois de descendre de son vélo pour continuer avidement cette discussion, mais quelques instants après on aurait pu percevoir dans le regard de cette jeune femme, une once de regret, elle avait les larmes aux yeux et Mick' changea aussitôt d'attitude...il trouvait la situation assez comique, ce changement soudain, d'un être agressif elle passait à celui d'attendrissant, de touchant, secouant légèrement la tête, il répondit à sa question avec un semi sourire.

" Il allait peut être rendre visite à sa famille...style son bébé écureuil ou maman écureuil ! "

Oh ce n'était pas très futé de sa part, et il était quasiment certains qu'elle fondrait en larmes, ou du moins c'était ce qu'il espérait. Il attendait une réaction ou une réponse de la part de la jeune fille, quand une voix s'éleva derrière lui. Un conducteur c'était approché pour voir ce qui se passait. La curiosité était un vilain défaut, et cette personne justement avait la réputation de céréale killer d'étudiant. Se retournant et faisant un sourire au monsieur, il se retourna ensuite vers la demoiselle et reprit la parole haut et fort, jouant un rôle pour que le conducteur curieux reparte dans sa voiture.

" Aucun problème n'est ce pas chérie ? Tu voudrais bien aller te garer sur le parking, tu serais un amour ! " lui dit le jeune homme en se rapprochant d'elle pour que la situation paraisse crédible aux yeux du conducteur.

Il donna discrètement un léger coup de pied à l'écureuil pour le mettre hors de la vue des passants.

Invité

Ca me choque, qu’il soit aussi dur. Ce genre d’apprêté, je n’y suis pas vraiment habituée. Depuis l’enfance, mon visage de poupée a toujours su s’attirer les faveurs de tout et tout le monde, et j’inspirais la douceur à quiconque posait les yeux sur moi. La plupart du temps, mes exactions m’étaient amplement pardonnées dès que je me mettais à battre des paupières, et souvent, j’avais cette certitude qu’un tel numéro de charme était d’ailleurs inutile. Ce qui m’encourageait d’autant plus à multiplier espiègleries et mauvaises farces. Là, c’était différent, et j’avais la vague impression qu’il ne me suffirait pas de battre des paupières pour obtenir ce que je désirais. Mais qui ne tente rien n’a rien et, quand il m’accuse une nouvelle fois de meurtre, je me concentre activement à mobiliser mes facultés lacrymales, en fixant dans mon esprit l’image du papa écureuil qui revient chez lui avec son attaché-case, et qui, ce soir, ne rentrera pas. Rapidement, mes yeux s’embrument, et je ne saurais dire s’il s’agit de larmes de crocodiles ou d’un sérieux exercice de masochisme ; la nuance est trop subtile pour moi. Etrangement silencieuse, mon regard reste posé sur ce qu’il reste du pauvre animal, tandis que le jeune homme descend du vélo. Prise de curiosité, je relève très discrètement les yeux vers lui, sans changer mon corps de position. Mais ce fut la phrase de trop et je sentis que j’allais très rapidement perdre le contrôle de moi même.

« Oohhh toi ! Tu vas… »

Sans terminer ma phrase, je m’apprête à lui bondir à la gorge et lui asséner une cascade de coups de poing, mais je suis stoppée net dans mon geste par la voix d’un second homme. Les évènements s’enchaînent, le sale bonhomme m’appelle ‘chérie’ et je le regarde avec de grands yeux à la fois furieux et curieux. Qu’est-ce qu’il lui prend ? A aucun moment je ne comprends qu’il cherche à faire partir l’indiscret fureteur qui nous avait abordés, mais je décide tout de même de jouer le jeu ; c’est presque un réflexe.

« Voyons mon cœur, je te dis que je suis fatiguée ! Je ne veux plus conduire ! Le docteur a dit que je devais me ménager… »

Mes yeux accusateurs se tournent alors vers l’indiscret fureteur, et je le gratifie de mon plus beau sourire en lui expliquant, une main caressant presque amoureusement mon ventre on ne peut moins rebondi.

« C’est notre premier. »

C’est con, hein, mais dès qu’il faut que je mente, je m’invente un personnage qui a un polichinelle dans le placard, incompréhensible, non ?

Comme il s'y était attendu, en parlant de la supposée famille de l'écureuil, les yeux de la jeune fille se remplir de larmes. Il avait touché un point sensible et il en était plutôt fier. Ayant à faire à un spécimen des plus particuliers, il allait en profiter au maximum. Il allait s'amuser à la faire souffrir avec cette histoire d'écureuil...à moins qu'elle se fait plus résistante au fil du temps, alors il devrait changer de registre, mais pour le moment, cet animal dont la cervelle était complètement écrasée sur la route, et dont les boyaux disaient merde à ce corps d'écureuil. Un petit coup subtil dans cette bestiole pour le cacher du psychopathe qui venait de se rapprocher, et Michael regrettait déjà ce coup de pied...il devrait nettoyer ses superbes basket par la suite, et peut être que même ce sang ne partiraient pas au lavage, oh ça elle allait lui payer !!!! Fermant les poings sous le signe de l'énervement, Mick' jouait la comédie devant cet homme pour ne pas se faire trop remarquer...oui cette personne qui venait de s'approcher d'eux avec une sacré réputation, très très mauvaise...

Michael soupira à entendre la phrase de la jeune fille dont il ne connaissait même pas le prénom. Elle était douée pour jouer un rôle en tout cas ça c'est sur. Le sportif commença à plier son vélo...heureusement qu'il était pliable sinon il aurait du enlever les roues pour le faire entrer dans le coffre de la voiture de la jeune fille foldingue. Il plissa légèrement les yeux en fixant le regard de la jolie jeune fille, puis se retourna vers l'homme curieux de savoir ce qui se passait, avant de passer devant lui, vélo en main.

" Pour le meilleur et pour le pire qu'il disait l'autre !!! "

Il appuya sur l'ouverture du coffre de la voiture noire, et y déposa le vélo avant de le refermer par la suite. Se rapprochant ensuite de la portière avant, côté passager, il l'ouvrit par simple "galanterie"...ce geste le rongeait intérieurement, mais t''inquiètes jeune fille, tu n'as jamais vu Michael conduire pensait-il intérieurement un sourire sadique sur les lèvres.

" Je t'en prie !! " lui dit-il alors qu'il se rendait du côté conducteur en passant devant l'homme. " Et surement le dernier..." murmura t'il lorsqu'il fut devant lui, avant d'ouvrir la portière et de s'asseoir en face du volant.

Invité

Impressionnée, je regarde le vilain bonhomme ranger son vélo, tout à fait extraordinaire ; pliable. Le mécanisme n’a pas l’air bien compliqué, et pourtant je suis fascinée. Déjà, le fait qu’il parvienne à utiliser cet engin sans avoir recours à -au moins- deux roues supplémentaires me dépasse complètement, mais maintenant qu’il arrive aussi à contorsionner ainsi, sans efforts apparents, le pauvre corps désarticulé de la bête, je suis complètement perdue. Et c’est comme un goût amer qui subsiste dans ma bouche durant quelques instants, et c’est comme une pointe d’envie qui se fait ressentir au creux de mon estomac. Car, tout d’un coup, je me rappelle que j’aurais adoré pédalé comme une malade sur des routes mal goudronnées de campagne. Mais, comme souvent, ça ne dure pas, et la seconde d’après j’ai royalement oublié avoir, le temps d’un moment fugace, envié ce curieux bonhomme, qui n’est certainement pas si curieux que cela, en fin de compte. Bref.

Un sourire illumine mon visage alors qu’il entrepose le vélo dans le coffre. C’est juste dingue. Ou cela va-t-il nous mener ? Je n’en ai strictement aucune idée, ce qui ne m’empêche pas de m’amuser comme une petite folle. Pour le meilleur et pour le pire oui. Docilement, je m’approche légèrement de mon récent mari, et caresse machinalement le haut de son omoplate en fixant mon regard sur l’autre intrus.

« Il ne le pense pas, expliquai-je avec un sourire qui ne me correspondait pas, quelque chose de très… posé. Vous auriez du voir sa demande en mariage, c’était très romantique et… Il a l’air bougon comme ça, mais c’est un véritable sucre d’orge. »

Je me dirige ensuite vers le siège du passager, celui du mort, à la suite de mon inconnu d’époux qui m’ouvre galamment la portière. Il m’apparaît alors que cet individu est probablement singulièrement barge, peut-être même plus que moi, et l’espace d’une seconde, je réalise qu’il y a de fortes chances que mon geste n’ait rien de prudent. Puis, l’idée disparaît, avec la même rapidité qu’elle est apparue.

« Allez chéri, raconte ta demande au monsieur. Ca lui donnera peut-être des idées. »

Immense sourire. Je prends mon pied comme ce n’est pas permis. Et heureusement que je n’ai absolument aucune suite dans les idées, sans quoi je redouterais de me retrouver seul à seul avec lui par la suite.