ETUDES : Suédois et littérature anglaise. ● INSCRIPTION : 23/01/2010 ● MESSAGES POSTÉS : 473 ● ÂGE : 50● PHRASE DU JOUR : Quand j’étais petit j’avais peur du monstre qui viendrait me manger, c’est pour ça que j’aimais bien avoir un copain qui dorme à la maison, non pas pour qu’il me protège mais pour que le monstre le mange en premier et que j’ai le temps de me barrer. ● STAR SUR L'AVATAR : : Abbey Lee Kershaw. ● DISPO POUR UN TOPIC? : Difficilement.
Je n'avais rien de spécial à faire cet après-midi là ; j'avais appris au dernier moment que le cours que j'avais juste après la pause déjeuner était annulé, et ce cours en question était la seule raison qui me poussait à passer la seconde moitié de ma journée enfermée à l'université. La plupart des élèves de mon cours en avaient profité pour sortir, aller boire un café tous ensemble, mais, comme à l'accoutumée, j'avais préféré opter pour le rôle du vilain petit canard en faisant bande à part. Ils n'avaient pourtant pas l'air foncièrement méchants pourtant, j'aurais même juré que certains semblaient même agréables. Mais ils ne m'inspiraient pas. Et ils se connaissaient tous déjà si bien... Et quand bien même cela n'avait pas été le cas, j'aurais trouvé un autre prétexte pour me tenir éloignée d'eux. Je suis très forte à jeu là.
Instinctivement, mes pas m'avaient menée à la bibliothèque ; je n'avais pourtant aucun devoir spécialement urgent à rendre, ni aucune recherche à effectuer, et en dépit de mes airs d'introvertie et de première de la classe par excellence, je ne faisais pas partie de cette élite qui termine tout à l'avance. J'aimais prendre mon temps, flâner, réfléchir longuement sur mes projets en cours ; il fallait toujours que j'ais un « temps de repos ». Quand je devais rédiger une dissertation, j'aimais y réfléchir pendant plusieurs jours d'affilée, mais avec de longues intervalles entre chaque moment d'intense réflexion. J'aimais me perdre dans mes songes, en déambulant dans les couloirs, au risque de me perdre et d'arriver au prochain cours pile poil à l'heure, et non en avance. J'aimais me torturer l'esprit tout en déjeunant seule à la cafeteria : ça me gardait occupée et me permettait de faire une totale abstraction du reste des étudiants. J'étais tout simplement très attachée à ma lenteur, et je m'y étais adaptée, à ma manière.
La bibliothécaire me reconnaît et me sourit, ce qui, au lieu de me faire rougir comme une tomate, flatte légèrement mon ego car ses sourires sont relativement rares et difficiles à décrocher. Mais quand j'avais un peu de temps à tuer, c'était à la bibliothèque que j'effectuais cet assassinat, et étant particulièrement perfectionniste et méticuleuse -en d'autres termes, maniaque- j'avais souvent proposé mes services à la maîtresse des lieux -après avoir retrouvé ce soupçon d'audace que je conservais précieusement dans un petit coin de mon être pour les grandes occasions- pour remettre un peu d'ordre dans les différents rayons et ranger les bouquins -ce qu'elle avait, je crois, grandement apprécié. A présent, elle m'a à la bonne. Enfin, j'imagine. Ce dont je ne cherche pas spécialement à profiter -à quoi bon, de toute façon ?
Sans réel but en tête, j'erre entre les étagères toutes plus remplies et attirantes les unes que les autres, et m'apprête à jeter mon dévolu sur la section histoire quand je tombe nez-à-nez à Eileen Stuart. Enfin, pas réellement nez-à-nez puisque le sien est plongé dans un vieil ouvrage que je n'aurais jamais imaginé susceptible de retenir son attention. Involontairement, j'arque légèrement les sourcils, surprise de constater que cette grande bécasse blonde était capable de lire. Non pas que je sois du genre à juger sans connaître -noooon, pensez vous...- mais ce genre de filles m'était familier. Je l'avais déjà croisée à plusieurs reprises, et je commençais à cerner le personnage. Loin d'être une intellectuelle, Eileen faisait sans nul doute partie de ces filles à papa qui parviennent à intégrer une telle université grâce au porte-monnaie de leur géniteur susmentionné, porte-monnaie dont elles ont aussi recours lors de leur très nombreuses escapades shopping ; c'est une espèce vraiment très étrange, ça en est presque fascinant ; on assiste aussi à un dérèglement hormonale chez ce type de filles, et leur taux d'œstrogènes est souvent bien supérieur à la normale, ce qui implique une sexualité débridée et des mœurs pour le moins triviales. La dernière particularité réside dans leur activité cérébrale nettement en dessous de la moyenne (il faut bien compenser, on ne peut pas être performant partout.) si bien que j'étais intimement convaincue que si Eileen prenait un jour la peine de faire un encéphalogramme, la courbe de ce dernier stagnerait dangereusement autour du niveau zéro et ne parviendrait pas à prendre son envol, en définitive. Heureusement pour elle, cette idée ne viendrait certainement jamais lui frôler son cervelet inexistant. Il n'empêche que je m'interrogeais toujours quant à sa présence ici, un bouquin entre les mains. Peut-être regardait-elle les images ?
Dernière édition par Analeigh Evans le Dim 14 Mar - 13:32, édité 2 fois
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Sujet: Re: ~ call to arms. [eileen] Dim 28 Fév - 3:14
She's a myth that I have to believe in, All I need to make it real is one more reason ___eileen & analeigh_______
Eileen tourna une page de son traité de psychologie, savourant le bruit du papier qu’on effleure. C’était un de ses petits plaisirs, une chose toute anodine qui la rendait toujours un peu plus heureuse. En fait, être à la bibliothèque était en général quelque chose qui lui remontait le moral ; la quiétude, le bruissement des voix, l’odeur des livres, ce silence qui n’en était pas un… Son doigt suivant la phrase qu’elle lisait, elle repensa à la journée qui tirait à sa fin. Des émotions, des surprises, des perspectives… À vrai dire, elle arrivait à peine à se concentrer sur ce qu’elle lisait. Elle fit une dernière tentative, mais tous les visages, les noms et les gestes qui tournaient dans sa tête eurent tôt fait de la dissuader. Tout en refermant doucement son ouvrage, elle sentit un regard couler sur elle. Un regard froid et agressif…
Eileen leva les yeux subtilement – du moins, elle l’espérait, et vit une fille qui le jaugeait sans aucune discrétion. Si elle ne l'aurait pas fixée ainsi, elle ne lui aurait probablement pas porté attention ; tout dans son anatomie portait à ce qu’on ne la remarque pas ; elle était frêle, le cheveu blond cendré, le dos légèrement voûté, juste assez pour ne pas se tenir droite, et Eileen aurait parié qu’elle était du genre à marcher en regardant le plancher dans les couloirs. Elle aurait pu l’avoir croisé quarante fois et ne jamais l’avoir remarquée... Pourtant, d’après la dureté de son regard, celle-ci semblait savoir qui elle était ou s’il elle lui était tout aussi étrangère, la considérer particulière pour une raison quelconque. Eileen fronça imperceptiblement les sourcils. Pourquoi?
Elle opta pour la solution la plus directe, et la plus franche. Pourquoi tourner autour du pot? S'il y avait quelque chose, elle le savait. Elle releva alors la tête plus amplement et, tout en esquissant un sourire poli, mais distant, elle plongea son regard vert dans le sien, sans ciller. Elle s'empressa de parler avant qu'elle ait le temps de détourner les yeux.
Eileen • « ..Je peux t’aider ? »
Elle avait dit ça à mi-voix, sur un ton agréable, curieuse d'entendre la réponse de la jeune fille. Elle espérait l'avoir désarçonné en ayant été aussi rapide et directe, et qu'elle révèle le véritable fond de sa pensée. Elle glissa une mèche blonde derrière son oreille, geste qu'elle exécutait toujours lorsqu'elle nerveuse ou, du moins, pas parfaitement à l'aise.