Le froid tirant à ses fins tandis que le soleil décida enfin de pointer le bout de son nez pour éclairer la région de Rhode Island. On eu le droit à des défiler de petites tenues chez les roses, les plus timides optèrent pour des vestes plus légers. Devyn ne faillit pas à la règle, préférant se dorer plutôt que de réviser pour ses derniers examens. Il faut dire que l’année fut rude. Elle qui pensait qu’en arrivant à la fac elle finirait par s’assagir, s’était mal se connaître. Au contraire, elle avait bien plus la fête que travailler. Aussi, il avait ces péripéties qui ne pouvaient arriver qu’à elle, la mettant souvent en positions inconfortables.

Assise en tailleur sur la pelouse face à l’enseigne la blondinette faisait l’inventaire de son année. Surement l’une des plus folles et la plus riches en émotion, elle avait fini par rencontrer le « grand » amour, seulement ses vieux démons ne tardèrent pas à reprendre le dessus et sous l’emprise de l’angoisse elle préféra rendre cocu l’homme qu’elle pensait pouvoir aimer jusqu’à la fin de sa vie. Il y avait aussi cette histoire de psychopathe, ils s’en étaient tous sortis saints et saufs bien que les choses auraient très bien pu prendre une autre tournure.

Rapidement une moue se dessina sur son visage, alors qu’elle ramenait à sa bouche une cigarette encore éteinte, elle remarqua une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Un jeune homme qu’elle aurait préféré éviter jusqu’à la fin de sa vie tellement il se montrait lourd et désinvolte à la fois. Elle eut d’abord du mal à avaler sa salive partagé entre son envie de lui casser la gueule et son envie de satisfaire sa libido. Elle alluma donc sa cigarette, feintant le fait qu’elle ne l’avait pas aperçue bien qu’elle était persuadé qu’il allait venir la voir pour l’ennuyer.

La relation qu’entretenait Devyn avec Aaron était très particulière. Ils avaient beau ne pas s’apprécier du tout, il ne pouvait se passer l’un de l’autre lorsqu’il s’agissait de sexe. Surement parce que depuis quelques temps les choses se passaient mal pour la Iota, elle avait du mal à voir le bout du tunnel malgré qu’en apparence tout semble aller au mieux. Ces derniers temps, Jade et Deelan avaient du venir la chercher deux fois en une semaine au bar du coin et pour cause, elle ne pouvait tout bonnement pas conduire. Elle soupira lorsqu’il fut à proximité, devinant qu’il allait venir s’installer sans qu’elle ne l’y invite :

« Doux jésus, regardez qui voila… ce cher Aaron. »

Ce garçon était un véritable parasite, toujours là au mauvais moment. Disons qu’en plus d’être doué au lit, il était savait se faire détester. Devyn ne l’aimait pas vraiment, dès qu’il s’agissait de discuter ses deux là ne pouvaient s’empêcher de s’envoyer boulet. Les choses ne s’étaient pas améliorer malgré les nombreuses fois où ils s’étaient retrouvés au lit ensemble. Remarquant qu’il évita la fumée qu’elle avait rejetée, elle décida de renouveler l’expérience avant de répondre tout aussi sarcastique :

« Disons que je pensais que ces jardins étaient interdit aux abrutis… la prochaine fois j’irais au musée pour être certaines de ne pas te rencontrer… »

Un sourire insalubre se dessina sur ses lèvres. S’il pensait pouvoir l’embêter bien longtemps, Devyn était d’humeur massacrante depuis quelque temps, à moins d’être masochiste, il était préférable de la laisser tranquille dans ces moments là. L’inconvénient avec les beaux garçons, c’est que généralement il n’avait rien dans la tête. Un peu le cas d’Aaron. Ils ne duraient généralement pas longtemps, mais étaient utiles pour satisfaire les jeunes femmes comme l’héritière Fitzpatrick.

Aaron n’avait pas passé la nuit chez lui, Devyn le savait pour deux raisons. D’abord parce qu’il sentait le café et qu’il avait mauvaise mine malgré qu’il tentait de le cacher derrière de grand sourire pâle – ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace, et la gueule de bois, Devyn savait en reconnaître une quand elle en voyait une. Ensuite, la veille, elle était passée chez lui. Un acte désespéré, qu’elle avait fait promettre à son geek de colocataire de ne rien dire contre quelques fausses promesses.

« Tu aurais quand même pu te brosser les dents avant de venir me voir. »

Dit-elle, pour le déstabiliser une nouvelles fois. Disons que lorsqu’il s’agissait de mettre mal à l’aise l’autre, aucun d’eux n’hésitait. Tous les coups étaient permis, et Devyn n’étais pas clémente lorsqu’elle n’aimait pas quelqu’un. Elle écrasa le mégot contre la semelle de ses sandales avant de le jeter sur la pelouse. Son regard se posa enfin sur celui de son enquiquineur. Puis reprenant la parole, ajouta :

« Si tu viens pour me demander de coucher avec toi, c’est HORS de question. »

Lança-t-elle, une nouvelle fois pour attirer l’attention de quelques oreilles indiscrètes, faire passer Aaron pour un bouffon et pour l’embêter une nouvelle fois, ce qui eut le dont de la refaire sourire.