Quoi de mieux qu'un bon jour de repos après une semaine de cours bien agitée. Il est bien de se détendre un peu même si dans sa tête il faut quand même garder dans un coin de sa tête, la composition de physique à faire pour le lundi. Mais dîtes vous que la vie est trop courte pour s'ennuyer un samedi après-midi mais trop tôt pour sortir en boîte. Alors comme de mieux de se mater un vieux film type Titanic ou Ben-Hur de quoi pleurer un bon coup puis de se défouler avec les courses de char à la romaine. Après quatre heures de film on a bien envie de dégourdir les jambes, non pas courir cinq kilomètres comme elle l'avait fait le matin -oui elle prend son option à cœur- mais juste marcher dans la ville. Seule malheureusement mais en même temps beaucoup n'osait pas sortir par le temps froid et préférait se plonger dans un lit avec quelqu'un ou dormir ou bosser ce qui n'était pas plus mal pour autant. Mais il y a peut-être le Dimanche ou même le reste de l'après-midi pour ça aussi. Au moment de partir, l'énorme écharpe de laine au cou et le caban de polaire gris c'est là que le téléphone se met à vibrer puis à sonner et on sait pas où on l'a mis encore et l'on retourne le sac et l'on appuie en vitesse sur le téléphone vert et on se rend compte que c'est un texto. Et là la tension et le stress descend et l'on a même pu envie de regarder le message mais par curiosité je l'ouvre voyant le nom s'afficher.

de jesse à 15:34.
hey ma belle, tu me retrouve au Starbucks dans pas longtemps s'il te plait, je veux de tes nouvelles.
Bye et à tout de suite.

Ouais ouais, comme si j'allais me dépêcher pour une fois. Déjà le temps que je remette tout le bordel dans mon sac et que je me ravive les cheveux, il va en falloir du temps. Le Blackberry à la main, le sac à l'épaule, une cigarette non-allumée en bouche et un briquet et des clefs dans l'autre main, on ferme la porte de la chambre et on se suit vers la sortie sous le vent glacial qu'il fait. Une fois dehors, on allume la drogue et malgré le mauvais temps je m'aperçois qu'il y a quand même du monde à travers les rues. Et je me rends aussi compte que le tram est pas à l'avance mais qu'il n'y a pas beaucoup de passagers pour autant. C'est pas que l'université est très loin, c'est que le métro va plus vite à la place de traverser que des petites rues et de se cogner à tout ce qui se trouve sur votre chemin. Et hop ! On entame une autre cigarette à la sortie du métro et avec cette fois-ci l'Ipod sur les oreilles mais toujours le téléphone à la main; J'arrive claquant de ses bottes à talons devant le Starbucks et admire les personnes courageuses qui boivent leur café dehors tandis que je rentre dans le coffee shop à la recherche de la personne qui m'a donné rendez-vous, si elle est là. On précise car je ne la vois pas et donc je m'assoies à une table qui viens de se libérer et attends qu'un serveur vienne enfin se présenter. Sans prendre la peine de le regarder, je pose ma cigarette, prend la carte et commande.

« Hum pas trop tôt … alors un cappuccino bien chaud avec double chantilly et un croissant chaud aussi … et on se dépêche !  »

Bizarre, quand j'ai vu le serveur revenir j'ai eu envie de lui foutre ma main dans la tronche comme dans Ben-Hur mais je me suis assez retenue, on se demande pourquoi d'ailleurs. Le côté impulsif est de retour. Pour le meilleur et surtout pour le pire, pour certains cas non aimables. Je mets le son de mon Ipod un peu plus fort à cause du brouhaha dans le coffee shop et je pose mon portable sur la table qui ne tarde pas à vibrer encore une fois. Cette fois-ci c'est pas Jesse pour me dire qu'il sera en retard, c'est un gars dont je me souvenais même plus qui prenais de la place dans mon répertoire qui me demande de rappliquer parce-qu'il s'ennuie. Mon cul, ouais, il date du lycée lui parce-que je pense avoir changer entre temps mais pas tellement apparemment. Enfin non, il y a toujours des coups d'un ou deux soirs qui traine dans la maison de confrérie mais sans plus quoi. C'est tout simplement que j'attends de tomber sur le bon gars, qui n'essaye pas de me manipuler comme d'autres l'on fait. En passant ce Charlie a l'air assez sympathique comme d'autres gars bien sûr mais lui c'est encore autre chose mais bon. Faut pas se fier aux apparences car si ça se doute c'est le même que les autres quoi que ça m'étonnerait. J'ai une soudaine envie de balancer mon téléphone par terre et de l'écraser avec mes pieds mais je me retiens devant tout ce monde. Comme ça un nouveau numéro et donc un nouveau répertoire. Ma commande ne tarde pas à arriver mais je sens une présence singulière qui laisse glisser sa main sur ma joue calmement et attentionnée. Connaissant cette peau, je la serre sur ma joue pour faire comprendre que j'ai conscience de sa présence et le laisse prendre place devant moi. J'ai une confiance aveugle en Jesse si bien qu'il me viendrait même pas à l'esprit de lui faire du mal ou de le vouloir.

« Alors qui as-tu fais pleurer aujourd'hui ?  »
« Si je te dit Leornado Di Caprio et Kate Winslet, tu me dis ? … Sinon j'ai pas pleuré comme une grande et toi, tu vas bien ?  »

Le téléphone se remet à vibrer plus longtemps pour signaler un appel mais maintenant qu'il est là, je ne répond pas et le pousse sur un bout de la table ronde et approche mon cappuccino de mes lèvres pour vérifier s'il est bien brûlant comme demander. En écoutant parler Jesse, je bois à petites gorgées parfois en souriant sincèrement et d'autres fixant les ondes dans mon café crées lorsque je soufflais dedans. Et ben le jeune homme (Charlie) s'acharnait à m'appeler si bien que j'eus vraiment le plaisir de le balancer avant de me raviser encore une fois pour pas paraître cruche et folle devant tout ce monde. Un message sur le répondeur, un SMS, puis un autre appel. Ça commençait à vraiment me taper sur les nerfs mais avec un sourire gracieux et genre, je me fout de tout. Je secoue la tête et dit d'un air de rien mais quand même un brin gênée que a discussion soit coupée comme ça et n'avait vraiment pas envie de répondre.

« Laissons vibrer, c'est pas si urgent que ça je pense ! »

Lorsque je m'apercevais de l'air interrogateur de Jesse, je me sentis vraiment, mais vraiment mal à l'aise si bien que je plongea les yeux et le nez dans mon cappuccino pour ne pas paraître plus rouge que je ne l'étais déjà. Bizarre qu'une bitch se comporte comme cela avec un garçon non ? Mais c'était pas n'importe quel garçon, c'était une sorte de grand frère protecteur, a qui ont dit à peu près tout.