Une matinée comme les autres que Tristan avait passé dans son lit. Puis au bout d’une heure et quelques minutes, il avait décidé de quitter pour aller prendre une bonne douche, se vêtir et aller acheter deux cafés. Pour lui et pour Crystel qu’il comptait aller voir ensuite. Une douche qui dura un bon quart d’heure, une décision pour se vêtit de quelques minutes encore et il prit la marche jusqu’au starsbuck pour aller y prendre deux cafés et enfin, prendre la route jusqu’à la confrérie des lambda. Un petit sifflement sortie de sa bouche. Tristan, heureux ? Peut-être bien que oui. Depuis qu’il avait arrêté de toucher à la drogue et qu’il s’était rendu compte que cela le détruisait petit à petit, il se sentait on ne peut mieux et avait décidé de profiter de la vie comme il se doit, sans pour autant recommencer une autre fois à toucher à ces cochonneries. Bon, il fume, ce n’est peut-être pas mieux. Il faut bien qu’il lui reste quelque chose quand même.

Devant la confrérie, il se demande encore s’il va prendre l’ascenseur ou faire le courageux et prendre l’escalier. Et tout compte fait, il prend l’escalier dont il monte les marches deux par deux. Le jeune parvient à l’étage tant attendu et alors qu’il s’apprête à frapper à la porte de sa jeune protégée, la porte e s’ouvre d’elle-même laissant apparaître un beau jeune homme avec le sourire aux lèvres. Ni une ni deux, il se met devant lui et lui lance un regard méchant.

« - Je te conseille de ne plus jamais mettre les pieds ici, tu m’entends ?! »

Encore un peu plus et il le prenait par le col, le collant contre le mur et le frappant de toutes ses forces. Cependant, il acquiesce et Tristan se dit que ce n’est pas le moment qu’il se batte et qu’il a bien d’autre chose à faire. Il hésite à s’en aller pour éviter de se mettre en colère devant son amie qu’il ne sait pas dans quel état elle se trouve et puis finit quand même par entrer. Alors il se fait patient, attendant qu’elle sorte de la salle de bain et pose les cafés sur la table.

Crystel ne s’attend pas à ce qu’il soit et son air montrait bien qu’il n’avait pas tort. Qu’est-ce qu’il fait ici ? Une bien bonne question. N’a-t-il plus le droit de lui rendre visite ? Et à la voir dans cette petite serviette qui cache à peine son si jolie corps, il se dit qu’elle n’a pas encore du passer une soirée à se contenter de regarder la télévision ou de parler. Mais merde, elle le connait à peine à ce gars !

« - Je venais te voir, te parler avec deux bons cafés que je viens juste d’aller acheter, mais je crois que tu avais autre chose à faire. Tu le connais à peine ce gars et regardes-toi, dans cette petite serviette … Oh et puis, il ne compte pas revenir de si tôt. Hey oui … je suis tombé sur lui, juste au moment où je m’apprêtais à frapper à la porte. Il a filé comme un lapin, comme les autres d’ailleurs. Quand est-ce que tu vas réaliser que ce sont tous les mêmes ? »

Il était en colère, mais essayait tout de même de se contenir pour ne pas l’effrayer. Il voulait juste lui faire comprendre que l’amour ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère et que même si on a un jour été déçu, il faut savoir reprendre le dessus sur ses déceptions et y faire face.

Une si jolie fille qui se laisse faire avec ces garçons sans intérêt. Il faut avouer que Tristan, même s’il n’est pas toujours clean au niveau de ses relations avec les filles, ne file pas aussi rapidement, surtout pas après un moment pareil. Il prend le temps de parler avec la demoiselle et aussi d’être tendre avec elle. Bien sur, s’il venait à avoir une copine, il serait on ne peut plus fidèle, mais il ne croit pas réellement en l’amour et il lui faudrait un réel coup de foudre pour y croire rien qu’un instant. Seulement voilà, il savait se tenir et ne couchait avec différentes filles chaque soir. Crystel était un peu de ce genre là par contre. Ce n’est pas de la faute de Tristan s’il ressent l’envie permanente de la protéger et de lui faire changer d’avis. L’amour est possible, il faut juste y croire un peu. Prends aussi ce conseil pour toi Johnson ! Mais oui …

« - Ecoute, je n’ai pas envie de me disputer avec toi … J’aimerais juste que tu arrête tout ça et que tu laisse une chance à un homme de te séduire sans passer par ton lit. »

Il eut à peine le temps de lui répondre qu’elle lui demande de s’installer et de l’attendre. Il fallait qu’elle change de tenue. Tristan avait beau être un ami, il en restait un homme avec des pulsions et toutes ces choses dont il n’est pas toujours bon de parler. Il attend. Prend une gorgée de son café qui n’est plus si chaud, ni aussi bon que ça. Il le repose ensuite et la voit revenir correctement vêtue. La jeune femme s’installe à ses côtés, la tête baissée, comme si elle avait honte de ce qu’elle allait dire. Et en effet, elle pouvait. Justement, elle ne les connaissait pas ces hommes, alors à quoi bon s’acharner à en avoir un chaque soit dans son lit. Aucune utilité, encore moins si elle n’était pas heureuse ensuite. Avant de lui répondre, Tristan relève la tête de son amie en plaçant quelques doigts sous son menton.

« - Ces hommes … Ce ne sont que des pervers qui ne pensent qu’à ton cul ou à ce que tu pourrait leur offrir. Tu es bien plus qu’une fille qui cherche à avoir un homme dans son lit chaque soir. Enfin, Crys’, regardes-toi ! Tu es belle, intelligente et très sexy. Prends le temps de voir si l’un d’eux te plait et ne pas le laisser filer aussi rapidement chaque matin. »

Le jeune homme caresse doucement son visage et vient replacer une mèche qui déserte sur son si beau visage. Il plongerait bien dans ses yeux bleus, mais il risquerait bien de s’y prendre s’il continuait comme ça.

Tristan la laissait parler, jugeant inutile d’en rajouter. Il était surement trop naif de croire en l’amour et en ses vertus. Il n’avait jamais connu cet amour là et il idéalisait surement trop les choses. D’ailleurs, il espérait que ce soit la fille qui prenne le dessus une fois les choses faites car il craignait d’être bien trop maladroit et de tout briser en quelques minutes, voire secondes. Il soupira donc, la laissant partir vers la salle de bain pour aller se changer. Lorsqu’elle revient et qu’elle s’assoit près de lui, il ne peut s’empêcher d’avoir ce geste de tendresse. Evidemment, il tenait à Crystel et la voir comme ça, avec différents hommes lui faisaient toujours un petit effet désagréable dans son cœur. Le jeune homme désirait seulement la voir heureuse, rien d’autre et il n’avait réellement pas l’impression qu’elle l’était ainsi. Elle aurait beau détourner l’attention sur lui, il n’en oublierait pas moins de lui parler d’elle ensuite. Sa vie, ses expériences n’avaient aucun sens selon lui et ne valaient pas la peine qu’on en parle même une seconde, juste le temps de prendre sa respiration.

Il ressentit comme un coup dans le ventre lorsqu’elle dit qu’aucun homme ne voudrait d’elle avec la réputation qu’elle a. Certes, dans une université, les rumeurs, même les pires vont tellement vite qu’on oublie parfois les choses qu’on a nous-même faites. Tristan n’avait jamais eu l’occasion d’entendre des rumeurs à son propos. Peut-être qu’il y en avait et à vrai dire, il s’en fichait pas mal.

« - Tu as toute ta vie pour construire ta vie. Ce n’est pas sur une période que tu peux le faire. Alors ne penses pas à ce que les autres disent. Ton futur ne se fait pas en fonction de leurs dires, mais en fonction de tes actes. »

Il n’y avait aucune morale dans ce qu’il était entrain de dire. Le jeune homme cherchait juste à remonter l’humeur de son amie qui aurait des plus agréable s’il n’était pas intervenu encore une fois. Tout cela était bien plus fort que lui. Tandis qu’elle commence à lui parler de lui ou du moins, à se demander où lui en était. Il hoche les épaules et boit une gorgée de ce café vraiment dégoutant une fois froid.

« - Je vis au jour le jour, tu sais bien. »

Alors évidemment, ce n’était pas la pure vérité. Lui aussi connaissait les aventures d’un soir et évitait de s’attacher aux gens. Il se connaissait trop bien pour ça et il savait que s’il les revoyait à chaque fois, il finirait par s’en vouloir et chercherait à se faire pardonner. Ce n’était pas digne d’une personne de sa confrérie. Il connaissait bien des garçons appartenant à celle-ci qui n’ont aucun scrupule et qui s’adonnent aux joies de la souffrance. Trop difficile pour lui. Tout cela n’était qu’un jeu pour lui, quelque chose qu’il déteste plus que tout au monde.

« - On ne le sait pas forcément, mais l’amour est toujours près de soi-même. On ne s’en aperçoit même pas au premier coup d’œil. »

Pourquoi disait-il cela ? C’est un peu comme tout, comme sa vie. Il dit ce qu’il pense lorsqu’il le pense, tout simplement.