Confidence anonyme (Duncan)

Duncan Bierfield & Megan Carter.

Ce fut tard dans la nuit que Megan fut tirée de son doux et paisible sommeil par la sonnerie retentissante de son portable. Ouvrant difficilement un oeil qu'elle posa tout d'abord sur l'écran led de son réveil, qu'elle se rendit compte qu'il était près de 3 heures du matin...Mais qui donc pouvait être assez fou pour l'apeller à cette heure avancée de la nuit? A tâtons et dans l'obscurité la plus totale de sa chambre, la jeune femme tenta d'attraper son vibrant portable qui ne semblait pas vouloir cesser de sonner. Elle finit par décrocher et répondre d'une voix embrûmée. Il lui fallut deux bonnes minutes avant de saisir ce qu'on tentait de lui faire comprendre. La jeune Carter toujours allongée se redressa vivement droite comme un i, la main tellement crispée sur son portable que la jointure de ses doigts était devenue blanche. Un discussion s'entama, de l'anxiété se faisait ressentir dans la voix de la jeune brune puis elle raccrocha au bout de dix minutes. Elle resta assise ainsi dans le noir pendant un long, très long moment avant de se déciderà se lever, n'ayant plus aucun moyen de trouver le sommeil.

Megan se réhabilla rapidement, pris son sac, ses clés de voiture et quitta la confrérie des lambdas omicron en pleine nuit, il devait être 4h du matin à peu près. Elle prit le volant de sa voiture qu'elle venait de s'acheter récemment aveec l'argent de son job étudiant de l'été dernier et se mit a conduire dans les rues de Providencesans but précis, des heures et des heures durant en restant complètement stoique sous le choc de ce qu'on lui avait annoncé. A 7h du matin tapante, la jeune brune alla au starbuck se chercher un café noir sans sucre, elle ne tenait quasiement plus debout, totalement épuisée de cette nuit d'errance seule. Elle aurait bien apellé Michael mais elle avait laissé son portable chez elle et puis elle ne voulait pas le réveiller en pleine nuit. Elle se décida gobelet fumant en main d'aller marcher un peu dans le parc, faire le vide, réfléchir un peu...Elle alla s'assoir au bord de la fontaine resserant autour d'elle son manteau, elle avait froid, elle était épuisée et c'est à ce moment précis qu'elle lacha la pression et s'effondra en pleurs. Son père était aux urgences à Los Angeles, il avait fait une attaque fulgurante, il était dans le coma et elle était ici à Providence, loin de lui s'en était trop, la facade de jeune fille au fort caractère fondit comme neige au soleil alors qu'elle était en prise à une crise d'anxiété et de larmes...

Spoiler:

Duncan n'avait pas pour habitude de se balader dans une ville à moitie inconnue à 8 heures du matin. A vrai dire, il avait perdu le sommeil assez tôt dans la matinée, et il avait horreur de tourner, tourner toujours dans son lit sans trouver le sommeil. Alors, il s'était habillé, mis un manteau et était sortit dehors, sans aucun but particuliers.A vrai dire, il était déjà en train de regretter, un frisson, une brise glaciale se frotta à son visage. Il jeta un coup d'œil à sa montre. Il était temps de rentrer, de toute façon, si il voulait avoir le temps de déjeuner avant de finir en cours de maths.

Un regard à droite, un parc. Il pourrait certainement couper par là, ou alors, il se mettrait à courir tant pis. Un petit jogging du matin, ça fait toujours du bien. Il poussa la grille du parc, celle-ci grinçant et il s'avança, les mains dans ses poches.

Son regard tomba assez vit sur une fontaine...et son occupante. Il ralentit son pas, les sourcils froncés. Elle pleurait, apparement. La solitude et la tristesse de la jeune femme lui rappella aussitôt la sienne, il n'y a même pas quelques mois. Il ne pouvait la laisser là, seule, dans ce parc plus ou moins sinistres, à 8 heures du matin. Il s'approcha, se demandant si elle l'avait remarqué, puis il finit par s'assoir à côté d'elle, sans un mot. Il entama la discussion, par une question plus ou moins bête :

-"Ça ne va pas demoiselle ? Tu ne devrais pas rester là, toute seule, il fait froid..."

Pendant toute la nuit Megan avait tenté de lutter pour ne pas craquer, elle pleurait très rarement, en fait depuis la mort de sa mère la gamine qu'elle était n'avait jamais eu besoin de pleurer même ce jour -là. Elle n'avait que dix ans quand l'accident avait eu lieu et même à l'annonce de celà, même le jour de l'enterrement la petite Carter était restée complètement stoique. Aucune larme, pas une seule jamais, pas même lorsqu'elle s'égratignait les genoux en faisant la casse-cou à vélo, une vrai ptite dure comme elle disait. Sa famille l'avait même conduite pendant des mois chez une psy, ne trouvant pas la réaction de Megan normale. Un psy laissez moi rire, une bonne femme assise dans un grand fauteuil de cuir vous demandant de dessiner des dessins, belle facon d'analyser les mômes ca.

Et là sous le poid de la nouvelle, au bout de quelques heures d'errance Megan réalisait soudain qu'elle risquait de perdre l'être le plus cher à son coeur, celui qui l'avait élévée qui avait fait d'elle la fille bien qu'elle était aujourd'hui... Ce fut bien trop cette fois pour le coeur de la jolie Megan. Ainsi elle n'entendit pas que quelqu'un s'était approché d'elle, ni qu'il avait pris place à ses cotés. Ce ne fut que lorsque cette question tomba, qu'apostrophée elle leva un regard bleu intense noyé de larme vers le visage de ce jeune homme. Qu'elle ne connaissait pas ou plutot si mais uniquement de vue...Elle s'essuya les yeux d'un revers de manche, prise en défaut comme une gamine de 10 ans.

Je sais...mais le froid m'indiffére complètement...répondit-elle.

C'était faux puisque malgrès son manteau, la jeune fille tremblait, de froid ou parceque ses nerfs étaient mis à rude épreuve, allez savoir celà pouvait même être une combinaison des deux. Les larmes se remirent à couler toutes seules, rien à faire elles ne semblaient vouloir arrêter de torturer la jeune Carter. Bien beau le spctacle qu'elle devait offrir en ce moment.

La jeune femme mit plusieurs secondes à lui répondre. Elle leva les yeux vers lui, Duncan plongea un instant son regard dans le sien, remarquant la grande tristesse de l'inconnue. Il était gêné par cette situation, il regretta un court moment de s'être assis là, mais effaça vite cette pensée de sa tête. Il n'avait pour habitude de faire face à une demoiselle, les yeux pleins de larmes...A part les conquêtes de Duncan qui croyaient aux sentiments du jeune homme. Or, là, c'était tout différent. Il n'avait rien fait, il ne savait que faire. Il aurait sans doute aimé la prendre dans ses bras, arrêter de faire couler ses larmes qui en disait long, mais il n'osait pas, il ne la connaissait pas et malgré tout, il se méfiait de la réaction qu'elle pourrait avoir. A cette instant là, elle lui répondit, la réponse ne l'étonna pas.

Il remarqua finalement qu'elle tremblait de froid, de froid ou de désespoir. Il n'en savait trop rien, mais il enleva sa veste, se retrouvant en chemise et la posa sur les épaules de la jeune femme. Il n'avait pas chaud avant, maintenant, il frissonnait de froid. Tant pis, il serait malade. Et après ? Ça n'avait aucune importance. D'un geste naturelle, même trop peut être, il posa la main sur le dos de la jeune femme, encore tiède d'avoir passée plusieurs minutes dans ses poches et commença à frotter doucement celui-ci, dans l'intérêt de la réchauffer un peu. Sinon, les passants finiraient par voir deux idiots, en train d'éternuer et de renifler, assis sur le bord d'une fontaine.

De sa main libre, il essuya une des larmes, coulante sur le visage de la jeune femme. Pour une fois, il ne cherchait pas à charmer la demoiselle, il n'avait pas la tête à ça, et il aurait été maladroit de le tenter. Il esquissa un sourire à l'encontre de l'inconnue, et d'un voix douce, bien que masculine, il lui demanda :

-"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Megan n'avait pas cherché à comprendre pourquoi un pur inconnu était venu lui adresser la parole, elle devait certainement faire pitié? Pourtant de nos jours les gens étaient plûtot individualiste et assez je m'en foutiste, la nature humaine qui voulait ca dans une très grande imperfection. Pourtant ce jeune homme là avait stoppé son chemin en la voyant seule et triste... Elle n'avait pas été particulièrement chaleureuse dans sa réponse envers lui, juste déphasée...répondant plus machinalement que consciament. Elle avait d'ailleurs gardé son regard sur son visage chose qu'elle n'aurait surement pas faite si elle n'avait pas été autant sécouée par la nouvelle. Elle détourna finalement son regard, le posant sur le sol comme si rien au monde n'était plus intéressant que ce bout de terre autour de la fontaine.

C'est là qu'elle sentit qu'on lui mettait une couche supplémentaire sur les épaules, qu'on tentait de la réchauffer d'une main frottant dans son dos. Geste qui se voulu très naturel mais qui pourtant ne l'était pas entre deux parfaits inconnus. Elle releva les yeux vers ce garçon qui était attentionné, attentif alors qu'il ne savait rien d'elle. Il n'était pas oppressant, pas insistant non plus, il ne semblait rien rchercher de particulier à part comprendre...Et Megan, elle...elle avait tellement besoin de parler, de lâcher ce qu'elle avait sur le coeur.

Un coup de fil cette nuit...de Los Angeles mon paternel est dans le coma aux urgences et moi...moi je suis ici.finit-elle par dire d'une voix douce qui s'étrangla quelque peu vers sa fin de phrase.

Voilà ce qui l'affectait plus que tout, le fait qu'elle ne soit pas à son chevet.

Duncan écouta la jeune femme lui répondre, bien qu'il commençait lui aussi à tremblait. Il essayait tant bien que mal de ne pas le faire paraître. Il leva les yeux vers elle, songeur un instant. Se frottant le menton, le visage il n'y a pas plus sérieux, il répondit :

-"Je suis certain que, même si tu n'es pas à Los Angeles, tu es avec ton père. Il n'a pas besoin d'une présence purement matérielle, pour te sentir à ses côtés. Et puis...Qu'est-ce que tu ferais là-bas ? Près de lui, oui...Mais attendre, toujours attendre. Je suis certain que tu es mieux ici, près de tes amis, avec tes appuis, des gens sur qui tu peux compter. Il va s'en sortir, il peut s'en sortir...Garde espoir, tout n'est pas encore finit. Il est très certainement entre de bonnes mains..."

Le jeune homme finit sa phrase avec un léger sourire, l'encourageant à sécher ses larmes. Même si il n'était pas persuader que la science pouvait tout guérir...Non, pas tout. Il rajouta :

-"Il t'aime...Tu l'aimes...N'est-ce pas le plus important ?"

Il ne détacha pas son regard de la jeune inconnue, continuant à frotter son dos. A vrai dire, bouger le réchauffer lui aussi.

Elle devait très certainement le mettre mal à l'aise, après tout ce n'est pas chose facile pour un inconnu de trouver les mots qui appaiserait la pein d'une jeune fille rencontrée quelques minutes plutot. Pourtant ce jeune homme tentait quand-même de lui venir en aide comme il le pouvait et c'était une très noble réaction que beaucoup n'aurait surement pas tenté.

Tu as sens doute raison le soutien d'amis est une bonne chose, mais justement mon père n'a plus que moi. Ma mère est décédée j'avais à peine dix ans et il ne sait jamais remarié...commenca-t'elle à lui expliquer.

Le savoir seul dans une chambre d'hopital alors qu'elle s'était toujours occupée de lui, dans les moindres ennuis, surveillant son choléstérol, sa santé. Megan avaait toujours été aux petits soins pour son père, laissant même derrière elle les amusement d'une jeune fille de son âge.

Biensûr qu'on s'aime justement j'ai toujours été à ses cotés, ca ne fait qu'un an que j'ai quitté L.A pour venir suivre des études à Providence. Jusque là j'avais jamais quitté la maison.ajouta-t'elle.

Voyant que le jeune homme tremblait lui aussi, normal après tout il lui avait tndu sa veste dans un gest simple de bonté. Maintenant qu'elle ne tremblait plus, qu'elle vidait son coeur des choses qui l'obscurcissait, elle se défit de la veste et la reposa sur celles du jeune homme.

Tiens reprend là c'était sympa mais faudrait pas que tu attrapes la mort à cause de moi hein...au fait je m'apelle Megan.dit-elle en lui tendant un léger sourire aux travers de ses larmes.

Duncan fut d'abord surpris par les explications de la jeune femme. Il se demandait comment on pouvait raconter tout ça à un inconnu, un simple inconnu. Il ne s'en fichait pas, non, il n'aurait pas pris la peine de lui poser la question, d'essayer de la réconforter...Mais il trouvait tout simplement ses paroles étonnantes. Lui même avait déjà des difficultés à étaler ses tristesses à ses amis, comment pouvait-elle le faire avec...lui ? Alors qu'elle ne connaissait même pas son prénom, ni ses intentions réelles.

Le jeune Américain écarta un instant ses questions pour écouter la jeune femme. Elle n'avait apparemment jamais eu la vie facile. Elle avait l'air très soudée à son père, rien d'incompréhensible. Duncan l'était autant à sa famille.

Lui, avait eu la "chance" de pas avoir eu un temps d'attente avant la mort de son frère. Ce n'était sans doute pas un réconfort pour le jeune homme...Il était partie, de quelques manières que ça soit, ça aurait tout aussi égal, il en aurait souffert autant. Dans ses songeries, il sentit qu'un tissu chaud s'était posé sur ses épaules, il jeta un coup d'œil en arrière et remarqua sa veste.

-"Tiens reprend là c'était sympa mais faudrait pas que tu attrapes la mort à cause de moi hein...au fait je m'apelle Megan."

Il releva les yeux vers le visage de Megan et lui répondit par un sourire reconnaissant.

-"Merci...Mais je crois que tomber malade à côté de toi ne serait pas grand chose. Moi, c'est Duncan. Joli prénom, Megan..."

Il poursuivit.

-"Je crois que ton père est assez grand pour s'en sortir tout seul. Tu ne peux pas rester éternellement à ses côtés. Il sait que tu es avec lui...Rien ne peut séparer deux êtres qui s'aiment, je t'assure."

Avec un sourire encourageant, il rajouta.

-"Allez...Sèche-moi ses larmes, il ne voudrait pas te voir comme ça."

La remarque que lui fit Duncan lui mit un peu de baume au coeur, elle lui sourrit doucement encore une fois. Si la situation n'avait pas été ce qu'elle était, elle aurait pu penser que cette phrase se voulut séductrice mais ce n'était pas le cas du tout, il tentait juste de la faire sourire, de la faire arrêter de se morfondre en blâmes de toute sorte. Parler, lâcher ce qui lui faisait mal, faisait un bien fou. Jamais elle n'aurait parlé comme celà à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas si l'état dans lequel elle avait été jetée n'avait pas été aussi alarmant. Parfois faut avouer qu'il est plus facile de parler à quelqu'un qui ne peux pas vous juger.

Merci...je suis enchantée de te connaitre Duncan même si la condition de cette rencontre aurait pu être plus joyeuse.dit-elle.

Sans doute le jeune homme avait-il raison pourtant Megan se devait de se rendre à son chevet, si jamais les choses devaient mal tourner, elle s'en voudrais de ne pas être allée le voir une dernière fois. Le hic c'est que le fait d'acheter une voiture ne lui laissait pas la possibilité de prendre un billet d'avion. Il faudrait qu'elle relie Los Angeles en voiture mais ce serait un long voyage qu'elle n'était pas sur de pouvoir entreprendre seule.

Faut quand même que j'y aille si jamais ca tourne mal...je m'en voudrais de ne pas être à ses cotés...l'amour d'un père et d'une fille peut-être pour le reste j'en suis moins sûre...mais tu as raison il n'aimerait pas me voir pleurer et déprimer.ajouta-t'elle alors en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Elle le remerciait pour ses paroles qui se voulaient récomfortantes et apaisantes, l'air de rien il était arrivé à point nommé. Si personne ne lui avait parlé, elle aurait très certainement repris sa voiture sur un coup de tête et serait partie comme ca pour L.A sans prendre le temps de réfléchir au risque de se perdre ou d'avoir un accident tellement elle était dans un état de stress intense.

Je n'ai pas envie de rentrer où d'aller à la fac ce matin, ca te dirais d'aller prendre un verre quelque part Duncan?lui demanda-t'elle.

Duncan observait les gens passer, repasser, un cycle monotone qui l'endormait presque. Il fallait dire qu'il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit, il se frotta le visage, le menton mal rasé. Il reposa les yeux sur Megan, après s'être ébouriffer les cheveux, une mauvaise habitude...Il n'avait pas encore prit la peine de regarder réellement les traits de la jeune femme, en principe, c'est ce qu'il faisait en premier lorsqu'il croisait une fille. Les larmes avaient arrêté de couler, elle semblait aller légèrement mieux.
Le jeune Américain émit un léger sourire en s'en apercevant, au moins, il n'aurait pas louper son cours de Maths pour rien. A vrai dire, il n'y pensait même pas à son cours...Il n'avait jamais vraiment voulu faire des études plus poussées, il voulait simplement faire plaisir à ses parents qui pensaient qu'il était doué. Finalement, c'était plus eux qui lui avait imposer leurs choix, qui lui avait imposer un train de vie, qui lui avait imposer une vie, tout simplement. Qui n'avait jamais vu ses parents comme deux êtres parfaits ? Duncan en était encore à ce stat, un poil trop naïf, il croyait que ses parents pouvaient encore décider à sa place, devaient encore décider à sa place. Et il les aimait, comme cette jeune femme aimait son père...

Il hocha la tête à la remarque de Megan. Cette rencontre aurait pu bien être heureuse, mais à quoi bon regretter ? Ils n'avaient pas choisis, ils s'étaient rencontrés, c'est tout...Le hasard, ou le destin. Le jeune homme n'avait pas vraiment d'idées là-dessus, il pensait juste que la science ne pouvait pas tout expliquer, que c'était comme ça et pas autrement.
Elle voulait repartir pour Los Angeles si ça tournait mal. Duncan fit une légère moue, c'était loin Los Angeles et bien grand pour une jeune femme, toute seul, accroché qu'à un simple fil d'espoir. Mais il garda ses réflexions pour lui-même, il ne voulait pas aggraver son état, par la réalité qu'il pensait présente. Il ne savait pas vraiment si il agissait bien, en lui cachant que plus l'espoir est grand, plus la déception et la douleur est grande. Que si son père part, elle sera réduit à passer ses soirées à le regretter, à le pleurer, à se morfondre. Il resta un instant songeur, lorsqu'elle lui proposa d'aller boire un verre. Ça devenait une habitude d'aller boire un verre avec des jolies filles...Il lui répondit, avec un sourire :

-"J'irai bien manger quelque chose, moi. Je n'ai pas encore déjeuner...Et j'aurais dû mal à attendre jusqu'à midi. Et pis, j'ai pas envie d'aller en cours, non plus. De toute façon, je suis déjà en retard."

Il haussa les épaules. Si ses parents viendraient à l'apprendre, il était certain d'avoir le droit à une crise familiale. Mais il n'y avait pas de raison qu'ils le sachent...Duncan était désormais à l'université, il n'avait pas à rendre des comptes à sa famille.
Il se leva, avant d'enfiler sa veste correctement et aida Megan à en faire de même, puis lui demanda ensuite, avec un sourire.

-"Où est-ce qu'on va, Mademoiselle ?"

Elle aussi était en retard, elle qui ne manquait jamais un cours non plus, pourtant le coeur n'était pas du tout à se rendreà la fac mais elle aurait une très bonne excuses. Quel professeur lui tiendrait rigueur de ne point être présente au vue de la mauvaise nouvelle qu'elle venait d'apprendre. Aucun très certainement à moins d'être totalement insensible ou d'avoir un coeur de pierre. Megan sembla en proie à un petit moment de réfléxion...Aller manger un bout, elle n'avait pas vraiment très faim mais elle ne tiendrait pas bien longtemps le coup et puis à quoi bon s'abstenir de manger parcequ'on est triste, ca n'allait rien changer aux choses, bien au contraire.

Elle regarda Duncan se lever et lui teendre la main pour l'aider à en faire de même. Elle lui saisit la main acceptant bien volontier son aide, une fois sur ses deux jambes, elle eut la vgue impression que tout tournait autour d'elle. Megan inspira profondément et ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de lui sourire gentillement.

Pourquoi pas oui...une idée de ce que tu veux manger? Si tu veux je connais un endroit pas loin d'ici qui fait des pancakes, des muffins et tout ce genre d choses délicieuses et caloriques.lui dit-elle.

Ils se mirent à marcher à travers le parc pour en rejoindre la sortie. Bien entendu Megan lacha la main du jeune homme car ils se connaissaient encore bien trop peu pour se permettre ce genre de familiarité. La jeune Carter pensait amener le jeune homme au Cup Cake, ce petit café/vienoiseries et autres était ouvert du matin jusque tard dans la nuit et était un des endroits préférés des étudiants de Providence. Surement que Duncan le connaissait déjà...enfin elle se posa la question...

Au fait Duncan, tu étudies à Brown aussi je présume enfin il n'y a pas des tas d'Université ici et même si on ne sait jamais rencontré avant j'pense que tu n'est pas seulement en visite à Providence?le questionna-t'elle histoiree de faire un peu plus ample connaissance.

Une fois debout, la jeune femme ferma les yeux. Duncan fronça légèrement les sourcils, se demandant ce qu'elle faisait. Elle les rouvrit quelques secondes plus tard, avec un sourire. A la suggestion des pancakes et des muffins, la faim chez le jeune homme se fit encore plus présente. De toute façon, il mangeait tout, de la chose la plus dégueulasse qui soit possible à des mets très fins. Tout ce qui est comestible en soi, finalement...

-"Avec plaisir ! Les calories seront vide perdue, ne t'en fais pas pour moi."

Le jeune Bierfeld lui sourit, faisant vaguement allusion au FootBall Américain. Ils se mirent tranquillement en route, ils n'étaient pas pressés. Duncan pensait bien rater une matinée, une journée de cours peut être, il rattraperait. Il ne lâcherait pas Megan tant qu'il n'aurait pas la certitude qu'elle aie un peu mieux. Même si il devait être lourd pour...Il était souvent un poids pour les demoiselles, surtout celles qui refusaient ses avances. Son insistance en désespérait plus d'une, une tactique comme une autre pour qu'ils finissent dans le même lit.

Le jeune Américain rigola à la question de Megan, non pas pour se moquer. Mais venir faire du tourisme à Providence...Il y avait mieux, il fallait dire. Il prit un court instant avant de reprendre son sérieux, la jeune femme avait de la chance qu'il ne soit pas tombé dans un fou-rire. Oui, parce que là, c'était dur de le faire arrêter.

-"Oui, je suis étudiant à Brown. Je vise mieux comme vacance que Providence. 'Fin, c'est pas une ville détestable pour autant...Mais...Mais v'là quoi ! Oh, tu sais, Brown compte pas mal d'étudiants, et ça ne fait que quelques jours que je viens d'arriver. Je suppose que tu es aussi étudiante ?"

Calories vite perdue, bah de toute manière à le regarder ce Duncan, il n'avait pas l'air de devoir perdre la moindre calories jusqu'ici puis certaine personne n'avait pas à se soucier de prendre quelque kilos en trop, comme elle par exemple qui pouvait se permettre n'importe quel excès sans que celà ne vienne obscurcir sa conscience.

Elle emmenerait donc Duncan au Cup Cake, un de ses endroits préférés et à bien y réfléchir d'ailleurs manger un bon ptit déj' ne lui ferait pas de mal, pensa-t'elle alors que son estomac se remettait enfin en route depuis le coup de fil de cette nuit.

Ah bon, facilement perdues pourquoi tu fais du sport?lui demanda-t'elle.

Car en fin de compte, elle ne savait rien du tout du jeune homme, à part qu'il avait eu la gentilesse de venir voir ce qu'elle avait et de tenter de la récomforter du mieux qu'il pouvait. Elle ne savait pas que par la suite il deviendrait comme un petit frère d coeur pour elle, quelqu'un qui veillerait et qui l'écouterait quand ce ne va pas. En tous les cas sa question sur Providence l'avait bien fait rire, c'était vrai que comme vacances l'état du Rhode Island n'était pas le plus prisé, son climat trop saisonnier n'aidant pas beaucoup. Toute fois, il y avait quelques belles choses à voir quand meme.

A c'est pour ca que je t'ai jamais apercu jusqu'ici, oui je suis étudiante en art&musique avec une option cinéma et réalisation, une passion que je me suis découverte récemment en fait.raconta-t'elle.

Ils venaient de sortir du parc, la voiture de Megan était garrée non loin mais vu que le Cup Cake n'était pas loin, elle lui proposa d'y aller à pied tout en continuant de faire connaissance. Ils remontaient la rue alors que Megan lui réposait une autre question...

Et toi tu es dans quelle branche?dit t'elle alors qu'il approchait du café restauration.

Les gargouillements et le vide dans l'estomac de Duncan commençait à devenir "pesant". A la question de Megan, il sourit et hocha la tête, ajoutant par la parole :

-"Ouaip...Du Football Américain, comme je disais, ça fait perdre les calories, ça occupe, ça divertit et ça vide l'esprit. Ça a tout pour plaire. Rien de mieux que le sport pour oublier un instant ses ennuis...C'est toujours mieux que l'alcool et la drogue."

Il voulait dire par là qu'elle devrait essayer. Quand Duncan avait perdu son frère, le sport l'avait beaucoup aidé à se remonter la pente, c'était d'ailleurs la seule chose qui l'avait aidé. Ces heures passaient à courir, à se concentrer, lui faisait oublié la douleur le temps de ces sueurs et l'avait aidé à cicatriser.

Elle répondit ensuite à sa question. Elle étudiait donc du côté de l'art. Le jeune homme aimait bien tout ce qui touchait à la musique, il était assez ouvert, mais avait horreur des musiciens qui ne jouait que pour se faire du fric. La musique, c'est avant tout une passion. C'était aussi pour ça qu'il penchait plutôt du côté du rock, voir du métal. Un secteur un peu moins touché par l'argent que la pop...Par contre, il ne s'intéressait pas plus que ça au cinéma, non pas qu'il n'aimait pas, il n'avait peut être pas le temps. Et puis les films de morts-vivants, à l'eau de rose ou pour les gamins ne l'intéressait pas. Il préférait nettement rire qu'avoir peur ou pleurer devant un écran, devant quelque chose d'irréaliste.

En sortant du parc, elle lui demanda de quelle branche, il faisait parti.

-"Mathématiques Appliqués, je m'intéresse un peu à tout ce que touche la Science. Mais j'aime bien la musique aussi. Enfin, quand ce n'est pas purement commerciale..."

Il releva la tête et aperçut un café, il demanda à Megan, en le montrant du doigt :

-"C'est là qu'on va ?"

Football Américain, ce sport que Megan trouvait un peu violant mais qu'il lui arrivait d'aller voir rien que pour faire plaisir en quelque sorte à Michael mais aussi pour s'intéresser aux activité du jeune homme. Mais quand elle voyait les placages, elle ne pouvait s'empêcher de frémir et de sa cacher les yeux des mains. C'était parfois très impressionnant de voir ça.

Oh le foot, c'est vachement violent comme sport, tu as déjà intégré l''équipe de Brown? Je suis pas très sportive en dehors de la rando mais moi quand j'veux oublier mes soucis c'est dans la musique que je me réfugie.lui confiat-elle.

Pour Megan, écouter ou jouer de la musique la transposait comme dans un autre univers, un univers où ce qu'il y avait de douloureux ou de mal n'arrivait plus vraiment à l'atteindre. Pendant qu'elle composait ou chantait son esprit ce sentait libéré de toute oppression et celà depuis toute petite d'aillleurs. La musique était sa passion, toute sa vie et c'était son rêve, communiquer ça à d'autre personne.

Oulah les maths, c'est vraiment pas mon fort ça j'ai pas mal de difficulté avec cette branche. Moi la musique, le chant c'est toute ma vie, une chanson pour moi réussi est quand elle arrive à vous toucher au plus profond de vous donc je suis assez eccléctique mais j'ai horreur du rap pourtant certaines paroles sont censées...dit-elle.

Voilà qu'elle devenait bavarde, quand on parlait de musique Megan pourrait en faire des laius jusqu'a en saouler surement beaucoup, mais c'était plus fort qu'elle c'était son domaine, sa passion et elle pouvait alors devenir une vraie source intarrissable au grand damne de son interlocuteur, mais n'était-ce après tout pas celà une veritable passion? Il lui désigna le Cup Cake est c'est avec un sourire plus chaleureux que les précédants qu'elle lui répondit d'un signe de tête accoompagné d'un "hein hein" qui voulait dire oui. Elle poussa la porte et entra la première, tout en la tenant un peu ouverte pour qu'il la suive. Une table dans le fond était libre, elle lui fit signe pour qu'il la rejoigne et s'assit avant de faire signe au serveur.

Duncan sourit en écoutant la jeune femme, il avait l'impression d'avoir plus ou moins réussit sa "mission". Megan retrouvait petit à petit le sourire et commençait à déverser un flot de paroles. Le jeune Américain avait tout juste eu le temps d'ouvrir la bouche pour répondre à sa question, qu'elle enchaînait sur les mathématiques. Il hocha la tête quant à son avis sur le rap, se gardant bien de préciser que ce n'était même pas de la musique. C'était plus un long monologue avec un bruit de fond derrière, pas de la musique. Aucunes mélodies, ou presque.

Ils arrivèrent enfin au...Duncan leva la tête, ce café s'appelait donc le Cup Cake. Megan entra la première, il la suivit. L'établissement était presque plein, étonnant vu l'heure. La jeune femme trouva avant lui une table dans le fond, il alla s'assoir en face d'elle, baillant. Il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit, et ça se voyait...

Il avait enfin l'occasion de répondre, et il n'y manqua pas.

-"Violent...Mouerf, boarf. Y'a pire, hein. Surtout qu'on est bien protégé. On est pas là pour se faire mal non plus. Ouaip, je fais partie de l'équipe de Brown. Mais je n'ai pas encore l'occasion de me rendre à un de leurs entraînements. D'autant plus qu'il va falloir s'intégrer..."

Il disait ça, mais il avait la certitude que ça ne serait pas bien compliqué. Il était de nature plutôt sociable et n'avait jamais eu de mal à se faire des amis. Il poursuivit.

-"La musique ça peut me faire réfléchir, comme ça peut me faire planer dans un autre monde. Ça dépend...Oh, les maths, ça a l'air compliqué comme ça, mais il n'y a rien de plus logique. Si, si, j't'assure. La musique c'est une belle chose...Si seulement ça ne brasserait pas autant de fric."

Ils allèrent tout deux s'assoir à une table dans le fond de la salle. L'endroit était toujours bondé, pratiquement tout les étudiants de Brown, et meme les jeunes de leur ancien lycée de Mount pleasant High, rafollait des patisseries, café & milk shake que servait le Cup Cake. Elle écouta Duncan partager son avis et défendre le sport qu'il pratiquait, dieu sait que Michael lui avait repété ca aussi.

Je sais j'ai un ami qui joue dans l'équipe, d'ailleur tu me verras surement quelques fois sur les gradins venir voir le match ou les entrainements ca m'arrive...mais je peux pas m'empêcher de sursauter à chaque placage.lui raconta-t'elle en laissant échapper un petit rire. Le premier de la journée.

Megan fit signe à l'un des serveurs, elle prit la carte et l'ouvra pour consulter le menu des petits déjeuners, l'appêtit lui était venu pendant leur marche jusqu'ici. Biensur dans un coin de son esprit régnait toujours cette zone sombre et nébuleuse sur l'état de son père pour qui elle s'inquiètais grandement mais la discussion lui permettait de reléguer cà a un second plan pendant quelque temps, le temps de se ressaisir un peu.

Oui mais tu sais Duncan qu ce soit dans le showbiz, la musique, le cinéma et même dans le football professionnel, le fric est présent partout meme dans ce sport, faut l'avouer.lui argumenta-t'elle.

Elle l'avait regardé dans les yeux en lui disant tout ca, elle les reposa donc ensuite sur la carte et arrêta son choix sur des pancakes avec sirop d'érable, elle en rafollait et surtout ca lui rapellait ceux que son père lui préparait les dimanche matins. Elle releva son regard bleu sur le visage du jeune homme lui tendant un sourire.

Alors tu as fais ton choix, tu veux quoi Duncan?lanca-t'elle.

Duncan rigola à la remarque de Megan, il n'avait pas pu s'empêcher. Les placages étaient courants, la pauvre jeune femme devait sursaute toutes les deux minutes. D'autant plus qu'il n'y avait rien de surprenant ou qui fasse peur là-dedans. Mais après tout, certains étaient plus sensibles à la "violence" que d'autres...Il attrapa alors une carte et commença à partir à la recherche du met qui fera le plus grand bonheur de son estomac et de son palet. Tout ça avait l'air bien intéressant et il serait dur de faire un choix. Il releva un instant les yeux de sa lecture pour l'écouter.

Le fric était présent dans...tout ce qui pouvait ramener encore plus de fric. Mais il y avait des secteurs moins touchés, puisque moins connus et moins populaires, donc qui ramener moins de fric, il n'y avait rien de plus logique. Le football Américain était quand même nettement moins touché que le football classique. Dire qu'il y avait des gamins qui crevaient la dalle pendant que d'autres tapaient dans un ballon et rapportaient des millions. Le foot, c'était même plus du sport, c'était un défilé de mode, de toute manière...

Lorsqu'elle lui demanda ce qu'il avait choisi, Duncan posa son regard sur des gaufres au sucre. Il leva les yeux vers le serveur, tenant son bloc-note et un stylo à la main et il déclara :

-"Deux gaufres au sucre et un Cappuccino, pour moi, s'il vous plaît."

Ben oui, c'est qu'il avait faim. Une fois la commande de Megan donnée et le serveur partit, le jeune homme put enfin répondre à son interlocutrice.

-"Orf...Je sais bien que le sport est vachement touché. Mais il y a quand même des milieux qui sont moins touchés d'autre. Tiens, par exemple, si tu allumes la radio, qu'est-ce que tu entendras ? Principalement de la pop, voir du R'N'B. Les autres styles de musique sont beaucoup moins commerciales et moins touchés par l'argent."

Megan releva les yeux sur le serveur quand Duncan pris sa commande. Deux gauffres avec du sucre, un grand appêtit ce sportif mais quoi de plus normal. L'estomac de Megan commençait lui aussi à faire des siennes, grondant légèrement, elle se mit a rougir un peu, c'était assez génant ce bruit.

Alors pour moi un expresso bien serré et des pancakes aux sirop d'érable s'il vous plait...Ah et Duncan je t'invite pour te remercier c'était sympa de t'attarder comme ca pour moi.dit-elle en reposant son regard sur le jeune homme.

Lui parler, ne pas se sentir seule et invisible aidait beaucoup la jeune femme à se mettre du baume au coeur. S'il n'était pas arrivé, s'il n'avait pas engagé la conversation surement que la jeune Carter aurait continué d'errer ou peut-être même aurait pris sa voiture pour se précipiter à Los Angeles. D'ailleurs elle allait surement sonner à Michael plus tard pour lui demander s'il serait prêt à l'accompagner jusque là pour qu'elle puisse rendre visite à son père. Du moins si elle arrivait à lui mettre la main dessus, ce qui ces temps-ci s'avérait relever de l'exploit.

Je sais, ce n'est pas ma tasse de thé, enfin moi je compose surtout quelques ballades un peu rock mais c'est plus par passion, je sais pas trop ce que je ferais plus tard...puis parfois on ne choisit pas on se contente de prendre ce qui vient.dit-elle d'une voix monocorde.

Megan croyait en ses rêves et en sa passion mais elle n'était pas sûre d'en vivre un de ses jours et puis elle avait toujours ce soucis de timidité qui l'empêchait de partager sa musique avec d'autre oreilles, ce qui n'était pas pour l'aider.

Et si tu m'en disais un peu plus sur toi, tu viens d'où Duncan? Qu'est ce qui t'a poussé à choisir brown pour tes études?demanda-t'elle au jeune homme

Megan était parfois un peu curieuse, celà va de soit mais après tout ces en étant curieuse qu'on apprend vraiment à faire connaissance non?

Aux paroles de Megan, le jeune hocha la tête. Ce n'était pas non plus sa tasse de thé. Il préférait nettement écoutait des vrais instruments, des cordes vibrer et le talent des musiciens qui va avec que "boum boum boum" fait à l'ordinateur ou quelques accords pitoyables de guitare. En effet...Dans la vie, on se contente de ce qu'on a. Duncan ne rêvait pas d'un boulot dans l'un des plus grand laboratoires du monde, rien qu'un travail lui suffirait. C'était nettement suffisant vu le nombre de chômeurs qui persistait en ce moment...

"Et si tu m'en disais un peu plus sur toi, tu viens d'où Duncan ? Qu'est ce qui t'a poussé à choisir brown pour tes études ?"

Le jeune Américain lui adressa un sourire, attrapa une cuillère qui trainait sur la table, et il répondit, tout en s'amusant avec celle-ci.

-"Je viens d'Indianapolis, dans...l'Indiana. A vrai dire, je n'ai pas réellement "choisi" Brown. C'est Brown qui m'a choisit. Plus explicitement, j'ai eu beaucoup de mal à trouver une université, à cause de...hem...de ce qu'il y a écrit de déplaisant sur mon dossier. Je suis encore étonné d'avoir été accepté ici. J'ai tenté ma chance, envoyé une lettre à la direction, sans trop d'espoir et j'ai reçu une réponse positif quelques jours plus tard. Et toi donc ? Tu viens d'où ?"

Il s'étira les jambes, en attendant la réponse de Megan, se frottant pensivement les yeux par la suite.

Alors que le serveur était repartis pour chercher le délicieu petit déjeuner qu'ils allaient avaler dans peu de temps, Duncan à son aise lui expliqua qu'il n'avait pas vraiment choisis de venir à Brown mais qu'il avait été accepté malgrès un dossier apparement bien chargé. Sans doute était-il plus tête brulée que les apparences ne laissaient le montrer. L'Indiana, il était bien loin de chez lui en somme, tout comme elle, c'était un nouveau point qu'ils partageaient.

Oh bah dis-toi que ton dossier c'est le passé, à toi de faire tes preuves ici...lui répondit-elle.

Mais en général, les sportifs enfin surtout les footballeurs étaient bien vu ici à Brown, très certainement que cette état de chose avait contribué à son acceptation au sein de l'université. Puis il fallait avouer que Brown avait une sacré réputation, c'était une bonne chance pour lui d'être ici. Elle lui sourris alors qu'il s'étendait largement sous la table, il lui cogna d'ailleurs les pieds avec ses longues jambes. Tout les mecs faisaient ça, s'installer complètement à leur aise...

Ben comme je t'ai dis dans le parc je viens de la "cité des Anges" L.A. J'y ai grandis et je suis à Providence depuis un peu près un an maintenant. Je voulais me rapprocher d'un très bon ami à moi.lui raconta-t'elle à son tour.

Le serveur revenait déjà avec sur un plateau deux assiettes et deux tasses qu'il disposa devant eux. Une délicieuse odeur leur monta jusqu'aux narines, l'estomac de Megan se mit à réclamer son dû.

-"Oh bah dis-toi que ton dossier c'est le passé, à toi de faire tes preuves ici..."

Duncan haussa les épaules. Le passé est le passé, on ne le refait pas, on ne l'oublie pas et on ne le regrette pas, tel était sa mentalité là-dessus. En tout cas, vis-à-vis des choses faites et non subits...Il était certain qu'il ne pouvait pas ne pas regretter son frère qui appartenait désormais au passé. Après tout, toutes les conneries qu'ils avaient faits, en compagnie, d'ailleurs, il en avait rit, il en riait et il en rirait, peu importait ce qui figurait sur son dossier, que ça l'empêche ou non de rejoindre une université prestigieuse. Tant qu'il faisait paisiblement son bout de chemin, sans n'être ni malheureux ni heureux, ces lignes sur un bout de papier n'avait que d'importance pour les proviseurs et autres professeurs, de toute manière. Ce n'est pas avec un dossier rempli de choses agréables qu'il trouverait un boulot plus tard. Ses preuves...Il n'avait pas pour moindre objectif d'être le chouchou des profs - par la même occasion hypocrite - et encore moins d'avoir des 20/20 dans chaque matière. Il prendrait ce qui viendrait, il ne cherchera pas à comprendre plus que ce qu'il a compris sans travailler, il ne bossera pas des heures sur un sujet qu'il ne tient pas à cœur, il ne passera pas la nuit à réviser ses contrôles du lendemain - sa nuit, c'était avec les filles qu'il les passaient, pas avec ses cahiers - et tout simplement, diplôme ou pas, il n'en sera pas plus heureux.

Il hocha la tête, quant à ses paroles sur la raison de sa venue et sa ville d'habitat, se rappelant ses dires d'un peu plus tôt. Il allait répondre quand le serveur arriva et déposa la commande du jeune homme juste devant son nez. Navré Megan, il ne pouvait pas résister aux appels désespérés de son estomac. Et c'est avec faim qu'il attaqua sa première gaufre, loin de cacher le plaisir qu'il l'envahissait. Quel bonheur de remplir un estomac jusqu'à là vide...Remarquant finalement qu'il avait déjà mangé la moitié de son petit déjeuner, il avala une gorgée de son Cappucino et finit par répondre à la jeune femme.

-"Mon dossier n'est, pour moi, qu'un vulgaire bout de papier sans importance qui n'a aucune valeur...Tout est relatif, hein. Que je réussisse mes études ou pas, ça me fait ni chaud, ni froid. C'est surtout pour faire plaisir à mes parents...Ils méritent au moins ça."

Il fallait dire que la mort de leur deuxième fils les avaient beaucoup affectés, comme toute la famille d'ailleurs. La réussite scolaire de Duncan pourrait peut être leur faire retrouver le sourire, qui sait ?

La jeune Carter vit Duncan se précipiter sur ses gauffres chaudes au sucre, comme un sagouin il avala plus de la moitié de son petit déjeuner en deux temps et trois mouvement. Les hommes étaient tous les même de vrais gourmands qui se goinffrent jusqu'à ce qu'il ne puissent plus rien avaler. Celà fit sourire la jeune brune, Michael aussi avait toujours un appêtit d'enfer. Elle l'imita mais en y allant avec plus de lenteur afin de déguster ses savoureux panecakes au sirop d'érable, mmm un pure délice qui vous chatouillait les papilles. Ca faisait une éternité qu'elle n'en avait pas mangé, mais ils étaient loin de valoir les panecakes maisons de son chère papa. A se souvenir, le regard de Megan s'obscurcit légèrement, repenser à son enfance lui avait ravivé à la mémoire le pourquoi de sa venue au parc si tôt le matin.

Mais elle chassa momentanément cette pensée quand Duncan reprit la parole.

Elle releva alors son regard sur le visage du jeune homme qu'elle observa avec une grande attention.

Tu as raison pour ton dossier, de toute façon il ne faut jamais accorder la moindre attention à ce que les autres pensent de toi, car il n'y a que toi qui sait réellement ce que tu vaux et comment tu es...tout le reste n'est que façade face aux gens.lui répondit-elle d'une façon sincère et avec un air de réfléxion sur son jolis petits minois.

En fait elle se demandait pourquoi le fait de réussir ou non lui importait peu...et pourquoi ses parents méritaient au moins qu'il réussisse quelque chose? C'était étrange la façon dont il avait prrononcé ces mots là...Mais lui poserait-elle la question? Un léger doute puis Megan se lança tout de même, c'est vrai qu'elle était parfois curieuse mais ce n'était jamais de la curiosité mal placée.

Pourquoi dis-tu qu'ils méritent au moins ça?question directe mais c'était ca la jeune Carter, elle disait ce qu'elle pensait au moment où elle le pensait.

-"Tu as raison pour ton dossier, de toute façon, il ne faut jamais accorder la moindre attention à ce que les autres pensent de toi, car il n'y a que toi qui sait réellement ce que tu vaux et comment tu es...Tout le reste n'est que façade face aux gens."

Le jeune homme, qui était en pleine dégustation de sa deuxième gaufre, stoppa nette sa dégustation en entendant les mots dans la bouche de Megan. Il releva les yeux vers elle, avec un étonnement non dissimulé. Le fait que la jeune femme pense exactement la même chose que lui sur ce point lui fit hausser un sourcil. Il était vrai qu'il utilisait beaucoup de façade différentes face aux inconnus et aux simples connaissance, il était tout autrement quand il était naturel. Ça l'empêchait, soit dit, de se protéger d'autres coups-bas et moqueries. Vous savez le principe d'être "comme les autres"...En apparence, uniquement, en apparence pour lui.

La question de Megan le glaça alors. Il avala plusieurs gorgées de sa boisson dans un silence parfait - ou presque, s'il n'y avait pas eu le bruit de l'engloutissement du liquide - entre les deux jeunes personnes. Quelle idée aussi, de poser ce genre de question...Peut être aurait-il, lui aussi, mieux fait de ne pas prononcer cette phrase qui a sans doute attiser la curiosité de la jeune étudiante. C'était ça les femmes, toujours à vouloir tout savoir et à être à la limite de l'indiscrétion. Mais là, Duncan ne pouvait pas refuser de répondre sous prétexte que ça ne la regardait pas...Après tout, elle lui en avait dit bien plus que lui sur sa vie privée. Et l'idée de lui mentir lui paraissait traître. Il devait se résoudre à dire la vérité. Pourtant, il doutait que en parler aurait un quelconque sens. D'autant plus que parler de mort devant l'état de Megan n'était sans doute pas une bonne idée. Tant pis, elle avait posée une question, elle en aurait une réponse franche. Il commença à lui expliquer, essayant de ne faire paraitre aucuns sentiments, voulant rester sérieux voir carrément froid.

-"Eh bien....Hem...Commençons par le commencement, c'est peut être mieux. Je suis l'aîné de ma famille, on suivit après ma naissance mes deux frères : David et Tony. Tout allait pour le mieux dans l'ensemble, jusqu'à...jusqu'à il y a quatre ans, enfin presque quatre ans, un soir de décembre, un de mes frères a...a était fauché par un automobiliste, il est mort sur le coup. Mes parents en ont pris un grand coup, ils arrivent avec peine à s'en remettre encore aujourd'hui. Ma réussite dans mes études pourraient peut être déjà les aider à retrouver un semblant de sourire."

Duncan avait prononcé la fin de ses paroles avec un certain dégoût, la haine pour ce salop de responsable revenant en surface.

Megan ne voulait surtout pas mettre le jeune homme mal à l'aise avec sa question, très loin d'elle cette idée mais parfois elle était un peu trop curieuse et pas toujours douée dans sa façon de poser une question, trop directe peut-être. Pourtant alors qu'elle s'attendait à ce qu'il élude sa question...Duncan se mit à lui raconter les faits...ce qu'il avait vécu. Megan l'écouta sans le couper une seule fois, d'une traite.

Ce qu'il avait vécu était triste, perdre un être cher que ce soit votre mère ou un frère était une chose pas facile à gérer et dont on ne se remettait jamais vraiment. On continuait mais jamais on n'oubliais. En quelque sorte, lui avait du affronter un peu la même chose qu'elle, sauf qu'elle était beaucoup plus jeune et moins arméeà faire face à l'époque.

Je comprend, mais rien ne pourra remplacer sa présence...mais tes intentions envers eux sont belles Duncan...murmura-t'elle presque.

Megan avait du mal à trouver ses mots, dans d'autres cas celà n'aurait pas été pareil mais face à ce désarrois là, la jeune brune avait beaucoup de mal. Elle même n'avait pas complètement fait le deuil de cette maman partie bien trop tot...et voilà que maintenant elle pouvait perdre l'homme en qui elle croyait le plus, son exemple.

Il devait en vouloir à cette personne qui avait fauché la vie de son frère, il devait avoir le coeur pleins de rage, mais il ne pouvait rien y faire et toute la rage et la rancoeur du monde ne le lui ramènerait pas.

Je suis désolée de t'avoir posé cette question, à cause de moi tu as repensé à toute cette histoire...lui dit-elle alors. Elle tenta un fin sourire mais elle se sentait un peu mal à l'aise maintenant.